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1 million de véhicules branchés + 100.000 bornes de recharge pour 2022 Rédigé par Philippe Schwoerer le 25 Mai 2018 à 00:00 0 commentaires

Un million de voitures électriques et hybrides rechargeables, et 100.000 bornes pour les ravitailler en énergie, voilà un des objectifs pour 2022 du « Contrat stratégique de la filière automobile » que le gouvernement a signé mardi dernier, 22 mai 2018, avec les industriels concernés, en particulier les présidents des principales entreprises du monde de l’automobile. Ce scénario s’inscrit dans le cadre de la transition énergétique et écologique. Trois autres « projets structurants », avec des connexions entre eux 4, étaient au programme du comité, également repris dans le document et validés par les partenaires : Créer l’écosystème du véhicule autonome et expérimenter à grande échelle, pour offrir de nouveaux services de mobilité ; Anticiper l’évolution des besoins en compétence et emplois ; Renforcer la compétitivité de la filière automobile.

Mobilité durable

Ce sont plus particulièrement 9 points à retenir au sujet de la mobilité durable qui ont été admis par tous les signataires de la feuille de route 2018-2022, validé sous la forme d’un contrat stratégique avec la filière automobile. Les voici :
« Multiplication par cinq d’ici 2022 des ventes de véhicules électriques et mise en place d’une borne publique pour dix véhicules vendus ». Un observatoire sera mis en place en parallèle pour assurer « le suivi de ces engagements, dans une approche d’évaluation 360° intégrant l’ensemble des éléments de l’écosystème ».
« Développement d’une application à destination des consommateurs d’ici septembre 2019 pour leur fournir toutes les informations utiles sur les dispositifs de soutien aux acheteurs de véhicules électriques, sur la disponibilité des infrastructures de recharge et services utiles aux propriétaires de véhicules électriques ».
« Lancement de travaux avec les collectivités et les constructeurs pour promouvoir l’installation à la demande de bornes dans l’espace public, à proximité des lieux d’habitation des usagers lors de l’achat d’un véhicule électrique ».
« Fixation de la trajectoire du bonus/malus jusqu’en 2022 dans le cadre de la loi de finances 2019 ».
« Evolution du cadre juridique d’ici fin 2019 pour faciliter l’installation de bornes de recharge dans les copropriétés (‘droit à la prise’) ».
« Suivi des résultats de R&D pour une nouvelle génération de batteries de quatrième génération ‘tout solide, à très haute performance’, d’ici 2023 ».
« Mise sur le marché de véhicules industriels électriques à partir de 2020 ».
« Finalisation et mise en œuvre d’ici fin 2018 d’un engagement volontaire sur le recyclage des plastiques utilisés dans l’automobile, et mise en place d’un suivi annuel ».
« Mise en place dès 2018 d’un suivi de la mise en œuvre du dispositif de collecte et de traitement des VHU dans les territoires d’outre-mer ».

X5 ?

Pour soutenir l’argumentation développée par le contrat stratégique, quelques chiffres, parmi lesquels : 7,4 millions de véhicules fabriqués dans le monde en 2017 par des constructeurs français, 42.789 véhicules électrifiés (VE+VHR) immatriculés dans l’Hexagone la même année, 168.443 véhicules électriques et hybrides rechargeables en circulation au 30 avril 2018. Le chiffre de 139.070 véhicules électriques est également avancé. L’objectif annoncé est de « multiplier par cinq d’ici fin 2022 les ventes de véhicules 100% électrique ». Il manque cependant une définition de « véhicules électriques » dans le contexte du contrat stratégique signé. De quoi parle-t-on ? Des voitures particulières électriques seulement (environ 25.000 immatriculées en 2017) ? Des utilitaires électriques aussi (6.000) ? Des camions, autocars et bus également ? Quid des électriques à piles hydrogène ? On pourrait imaginer aussi tous les véhicules électriques à immatriculer en préfecture, dont les motos et scooters font partie. Et pourquoi pas les hybrides rechargeables, comme on va le voir dans le paragraphe suivant ? Une imprécision de termes que l’on retrouve aussi dans l’expression « véhicules électrifiés » qui, pour les signataires du contrat stratégique ne représentent que les véhicules électrique et hybrides rechargeables et non les hybrides simples. Là, heureusement, c’est précisé ! Pour ceux qui ne connaissent que peu l’univers de la mobilité durable, y compris parmi les professionnels de l’information et des médias, il y a de quoi s’y perdre !

100.000 bornes

Du flou également concernant les stations de ravitaillement en électricité. Il est indiqué « une borne de recharge pour dix véhicules en circulation », mais aussi « une borne publique pour dix véhicules vendus », ce qui n’est pas tout à fait la même chose. Quoi qu’il en soit, pour ce matériel, on peut s’en tenir au nombre de 100.000 unités indiqué explicitement. Mais il est supposé représenter 1 borne pour 10 véhicules électriques, soit 1 millions de véhicules électriques pour 2022, mais plus loin on apprend que cet objectif de 1 million mêle les électriques et les hybrides rechargeables. Des imprécisions involontaires qui offriront cependant et éventuellement la possibilité d’ajuster les résultats le moment venu ! Toujours est-il que cette feuille de route a le mérite d’imprimer une dynamique que l’on pourra ou non juger ambitieuse. Elle l’est si l’on se réfère à la progression entre les exercices 2016 et 2017 des immatriculations de voitures particulières électriques neuves qui a été inférieure à 15%. Un peu moins enthousiasmante, si l’on aligne les imprécisions qui touchent aussi les bornes. Ces dernières ne sont pas comme de simples pompes à carburant que l’on installe dans une station-service. Avec un objectif aussi élevé de 100.000 unités (au fait, bornes ou points de recharge ?), la tentation sera sans doute grande de placer principalement, – si ce n’est exclusivement -, des bornes accélérées ou lentes, alors que la mobilité électrique souffre du manque de recharge rapide nécessaire à près de la moitié du parc des voitures particulières électriques pour enchaîner les centaines de kilomètres dans une journée.

Les signataires

Ont participé au comité stratégique de la filière automobile, à Bercy, le 22 mai dernier : Bruno Le Maire, – ministre de l’Economie et des Finances -, Nicolas Hulot, – ministre d’Etat et ministre de la Transition écologique et solidaire -, Elisabeth Borne, – ministre auprès du ministre d’Etat, ministre de la Transition écologique et solidaire, chargée des Transports -, et Luc Chatel, président de la Plateforme automobile, filière Automobile & Mobilités, ainsi que les présidents des principales entreprises de la filière automobile. Ce que l’on peut espérer, c’est qu’au-delà des chiffres et des objectifs, le développement de la mobilité électrique poursuive une route cohérente et des plus vertueuses pour l’environnement et la santé publique.

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