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1 salarié sur 8 confronté à des substances cancérogènes Rédigé par Philippe Schwoerer le 15 Juin 2017 à 00:00 0 commentaires

Selon une étude publiée le 13 juin dernier sur le site Web du Bulletin épidémiologique hebdomadaire, 1 salarié français sur 12 a été soumis à des substances susceptibles d’augmenter parfois de façon importante les risques de cancer. Les hommes sont plus particulièrement exposés aux émissions des moteurs et en particulier diesel, ainsi qu’aux carburants et aux huiles minérales. Une source qui pourrait être réduite avec l’emploi de véhicules électriques dans les milieux professionnels.

Populations à risque

L’étude publiée au BEH s’appuie sur des données déjà anciennes, relevées ou obtenues en 2009 et 2010. Le travail d’exploitation qui en a été fait dernièrement reste cependant valable aujourd’hui, et surtout, a été mené d’une façon renouvelée. Les résultats reposent sur une sélection de 24 agents chimiques (les plus courants), des rayonnements ionisants et le travail de nuit chez les femmes. Tous les salariés ne sont pas soumis aux mêmes risques : parmi ceux exposés, « 78% étaient des hommes, 15% des femmes en âge de procréer (<45 ans) et 7% des séniors. Les trois quarts des hommes exposés étaient des ouvriers (53% d’ouvriers qualifiés et 21% d’ouvriers non qualifiés et agricoles), alors que les femmes exposées occupaient surtout des professions d’employées de services (38%) ou intermédiaires (33%) », rapportent les rédacteurs de l’étude.

Produits pétroliers

Ce sont surtout les hommes qui sont exposés aux substances cancérogènes en lien avec les produits pétroliers. Secteurs d’activité où elles sont particulièrement actives : la réparation d’automobiles et de motocycles, le transport et l’entreposage. Rien que pour celui de la réparation des véhicules, ce sont presque 80% des ouvriers qualifiés, soit 174.000 personnes, qui sont concernés. Est-il besoin d’une étude pour s’en douter ? Sans doute que non. Mais avec ce récent travail, on en apprend un peu plus, notamment sur le fait que la plupart ont été exposés à 2 ou 3 produits différents, par voies respiratoires et/ou cutanées. « Les agents les plus souvent en cause étaient : les émissions de moteurs diesel (près de 70% de l’ensemble de ces ouvriers), les huiles minérales entières (43%), les fibres céramiques réfractaires (utilisées en particulier en remplacement de l’amiante), les hydrocarbures aromatiques halogénés et/ou nitrés et l’amiante », pointe l’étude.

Logistique

En quoi la mobilité électrique peut-elle participer à réduire les problèmes mis en évidence par l’étude publiée au BEH ? Reprenons les secteur que nous avons isolés dans le paragraphe ci-dessus, en commençant par l’entreposage. Sur les sites logistiques, des engins tournent en permanence, le plus souvent en accélérations répétées, pour déplacer des remorques ou décharger des camions le plus rapidement possible. C’est le jeu, répondraient certainement nombre de professionnels concernés. Pour autant, il existe désormais des engins électriques capables d’abattre le même travail, à la même cadence, en supprimant l’impact de cette activité sur la santé des personnes en présence. L’un de nos adhérents, BLYYD, se veut spécialiste de la logistique éco-responsable. Il distribue le premier tracteur de parc 100% électrique (ATM ou Automotive Trailer Mover) qui permet de déplacer les semi-remorques de poids lourds sur les sites de stockage. Cet engin, qui a été distingué à son lancement en 2014 par le prix de l’Innovation du Salon international du transport et de la logistique (SITL), est à lui seul un début de réponse, et peut même sortir de son premier rôle évident pour rejoindre des sites industriels.

Transport

Travailler dans le secteur des transports signifie le plus souvent d’être confronté aussi bien aux émissions polluantes à l’échappement que directement aux produits pétroliers eux-mêmes lorsqu’il s’agit de faire le plein des réservoirs. Ce ne sont pas des expositions ponctuelles, mais bien régulières et parfois prolongées. Aujourd’hui, il n’est pas possible de remplacer tous les véhicules thermiques par un modèle électrique. Tout simplement parce qu’il n’existe pas forcément un engin équivalent. Cependant, dans un contexte de transition énergétique et/ou écologique, il suffit la plupart du temps de créer un cahier des charges précis pour intéresser un constructeur ou un autre acteur (potentiel) de la mobilité électrique. Scooters de livraison, petits utilitaires, taxis, bus existent déjà, en exploitation, avec une chaîne de traction branchée. Potentiellement, on pourrait ajouter les camions à la liste. Pour des transports à longue distance, il manque encore des infrastructures de recharge efficaces, pourtant déjà performantes sur le papier et au sein de démonstrateurs de quelques centaines de mètres, voire quelques kilomètres. Ainsi les systèmes qui fournissent l’énergie en roulant, soit par induction avec un réseau encapsulé dans le sol, à l’image du projet Fabric de l’Institut Vedecom, soit par des caténaires disposés sur des voies rapides. L’alimentation des batteries des camions s’effectue alors au moyen de pantographes à déployer au besoin.

Réparation d’automobiles et de motocycles

Plus il y aura de véhicules électriques en service, moins le personnel en charge de l’entretien et des réparations des engins roulants sera exposé à des produits malsains pour la santé. Bien sûr, il existe nombre d’exemples d’ouvriers ayant eu en permanence les mains dans l’huile minérale ou la graisse, et/ou ayant travaillé dans un local plus ou moins bien ventilé avec des moteurs thermiques régulièrement en marche, à n’avoir jamais développé de cancer par la suite, dans leur grand âge. Idem pour de grands fumeurs ! Face à cette maladie, une certaine hygiène de vie en parallèle, notamment alimentaire, gomme parfois bien des risques. Tout le monde n’est pas à armes égales pour lutter contre l’exposition répétée à des substances cancérogènes. Mais puisque ces maladies se développent, autant repenser la mobilité en conséquence !

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