← Revenir aux actualités

A 50 ans, la Citroën Méhari résiste en 2 quadricycles électriques Rédigé par Philippe Schwoerer le 29 Mai 2018 à 00:00 0 commentaires

Vendredi 11 mai dernier, la Citroën Méhari historique a fêté ses 50 ans. Décédé en octobre 2012 à l’âge de 92 ans, son concepteur, le Comte Roland Paulze d’Ivoy de la Poype, héros de la Seconde Guerre mondiale et industriel visionnaire, n’aura pas vécu assez longtemps pour vivre cet événement, ni même connaître ses clones électriques E-Story et Eden, respectivement développés par 2 de nos adhérents : Méhari Loisirs et le Méhari-2CV Club Cassis.

Enfant illégitime de la 2 CV

Avant que naisse la Méhari sous la marque Citroën, il n’était pas imaginable qu’un nouveau modèle du constructeur ne sorte pas de son incroyable bureau d’études qui a vu passer des talents exceptionnels, au départ recrutés par André Citroën lui-même, dans des circonstances parfois peu communes. Flaminio Bertoni, André Lefèbvre, Paul Magès : voilà des noms à retenir de cette époque. Ils désignent ceux sans lesquels la Traction, la DS, l’Ami 6 et la 2 CV n’auraient sans doute pas été les best-sellers qu’ils ont été. Sans eux, peut-être pas non plus de Méhari, puisque la plateforme et la mécanique qui lui servent de base et ont fait son succès sont celles de la 2 CV. Mais pour l’originalité de la carrosserie en plastique souple, – plus exactement en copolymère d’acrylonitrile butadiène styrène thermoformé -, c’est de l’extérieur que vient l’idée. Celui que l’on présente comme un as de l’aviation n’en était pas à son premier succès. Vous connaissez ce liquide à glacer vendue sous la marque Mr.Freeze et conditionné dans une longue pochette transparente en plastique !? C’est Roland de La Poype qui a imaginé quelques années auparavant ce système devenu un véritable phénomène chez L’Oréal au début des années 1950 et pendant plus de 25 ans. Ce sont ainsi des centaines de millions de berlingots de shampoings Dop qui ont été vendus sur cette période.

Un vrai succès maison

La Citroën Méhari est cependant bien un succès de la maison aux chevrons, comme en atteste la cote toujours très élevé de ce modèle. Après plusieurs dizaines d’années dans son châssis tubulaire, une Méhari originale se vend parfois plus cher que 2 Renault Zoé d’occasion mises en circulation en 2013 ! Le Losange, justement, n’a jamais vraiment pu concurrencer la Citroën de plein air avec ses Rodeo 4, 6, et 5 proposées et montées par Raoul Teilhol sur les bases successives des Renault de mêmes références. Ce qui plaît dans la Méhari c’est une sonorité moteur, une suspension et un état d’esprit, tous hérités de la 2 CV. Un nom aussi, repris de l’appellation du dromadaire en Afrique du Nord. Il suggère que l’engin dispose de qualités reconnues chez l’animal, notamment la sobriété et l’endurance, mais figure aussi des application de loisir et utilitaires pour cette voiture jamais égalée par les constructeurs de l’époque.

E-Méhari

Comme la Méhari commercialisée entre 1968 et 1987, le E-Méhari ne sort pas de chez Citroën : c’est une création Bolloré à l’origine appelée Bluesummer et réalisée sur la base de la Bluecar. Lourde, molle, bruyante, d’une conduite terne et équipée de batteries à maintenir à environ 60° C, la E-Méhari apparaît comme l’une des pires voitures électriques pour un particulier. Elle figure donc à la place qu’elle mérite en bas du classement des immatriculations mensuelles de VE, avec un cumul à 58 exemplaires seulement pour les 4 premiers mois de l’année. S’il s’agit de reprendre la vocation utilitaire de la Méhari originale, la E-Méhari a cependant une carte à jouer comme support publicitaire et de communication. Elle peut aider des artisans et commerçants à se faire connaître d’un plus large public. Pour ce qui est des loisirs, la E-Méhari ne donne pas franchement envie d’avaler les kilomètres de route pour rejoindre la mer. Mais elle ne semble pas craindre les traitements un peu musclés, ce qui a conduit Fabien Lagier, fondateur de AR Auto et de Solutions-VE.com, à en préparer plusieurs exemplaires (voir notre article) pour la catégorie E-Gazelles du rallye-raid Aïcha des Gazelles créé en 1990 par Dominique Serra. Il serait d’ailleurs grand temps de donner la parole à notre adhérent pour un bilan sur l’édition 2018 de cet événement qui s’est déroulé, à nouveau, dans le désert marocain, en mars dernier.

E-Story

Mais si l’on veut vraiment retrouver l’esprit de la Méhari originale, c’est vers des productions plus artisanales qu’il faut se tourner. En 2015, Méhari Loisirs, installé quai René Révollat à Le Pouzin, en Ardèche, a mis au point l’E-Story (voir notre article), finalement commercialisée depuis l’année dernière, afin d’être conforme à la norme 2017 pour sa catégorie L7e-C. La chaîne de traction de la E-Story se compose d’un moteur électrique d’une puissance de 19 kW, – bridée à 15 kW pour satisfaire aux exigences de sa catégorie -, alimenté par un pack de batteries LiFePo4, au choix, de 10 ou 15 kWh, pour des autonomies respectives de 100 et 150 kilomètres. L’engin peut embarquer 4 personnes et filer jusque 90 km/h au maximum. En mars 2018, le magazine Auto Rétro, – qui fait référence chez les collectionneurs d’anciennes-, a fait une petite place à cette voiture dans ses colonnes. Le même mois, l’E-Story a été présentée aux 24e Nautiques de Port-Camargue (30). Elle est attendue pour la première fois au Vendée énergie Tour qui se déroulera prochainement, du 2 au 10 juin 2018.

Eden

Le Méhari-2CV Club Cassis, situé ZA du Bregadan à Cassis, dans les Bouches-du-Rhône, est l’autre spécialiste bien connu de l’entretien, de la restauration et de la vente de pièces détachées pour les Citroën Méhari. Lui aussi propose sa vision électrique de l’engin. C’est l’Eden, homologuée dans la catégorie L7e en 2016. Le véhicule a ensuite passé tous les modules complémentaires imposés par les évolutions réglementaires pour 2017, parmi lesquels figuraient des tests d’autonomie (131 km), de perturbations électromagnétiques, de sécurité électrique, de contrôle de la puissance effective du véhicule ou d’endurance de charge de la batterie. A l’abri de la carrosserie, on retrouve un moteur de 15 kW de puissance alimentée par une batterie LiFePo4. Le Méhari-2CV Club Cassis a fait le choix de conserver la boîte d’origine à 4 rapports. Un parti pris qui plaira à certains, moins à d’autres. L’Eden n’a pas attendu mai 2018 pour fêter les 50 ans de la Méhari. Une version collector anniversaire a été présentée en février dernier dans le cadre du salon Rétromobile, puis, quelques jours plus tard, au salon international de l’automobile de Monaco.

partager cette actualité sur :

Commentaires

Laisser un commentaire

Veuillez noter s'il vous plaît

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Rejoindre le réseau AVEM

Vidéos

Toutes les vidéos
Newsletter