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Citroën E-Méhari au rallye Aïcha des Gazelles : Une pilote témoigne Rédigé par Philippe Schwoerer le 30 Août 2017 à 00:00 1 commentaires

Fabien Lagier, fondateur de AR Auto et de Solutions-VE.com, spécialiste en revente de voitures électriques d’occasion, s’est retrouvé embarqué en mars dernier dans un test grandeur nature d’un VE avec l’objectif d’évaluer l’ouverture en 2018 d’une épreuve dédiée au sein du rallye Aïcha des Gazelles. Pilar Cabellos, qui formait l’équipage de la Citroën E-Méhari avec Nezha Larhrissi, témoigne d’une très belle aventure d’environ 1.500 kilomètres à bord de l’engin branché.

Au pied levé

Objectif du rallyeraid Aïcha des Gazelles créé en 1990 : évoluer de balise en balise, sans GPS, en effectuant le moins de kilomètres possibles. En mars dernier, plus de 300 femmes venues des 4 coins du monde ont affronté le désert marocain selon les valeurs chères à Dominique Serra, à l’origine de l’épreuve : tolérance, solidarité, persévérance, respect du pays traversé et de l’environnement. Pour l’édition 2017, une Renault Zoé devait prendre le départ. C’est à ce moment-là que Fabien Lagier est arrivé, pensant d’abord sponsoriser l’équipage de cette voiture. Il a fait bien plus que ça, conseillant d’exploiter un autre modèle au look plus approprié, avec une garde au sol plus élevée et des pneus plus larges : une Citroën E-Méhari. Dans l’urgence, il renforce le soubassement du véhicule avant le départ.

Coïncidence

Ce que personne ne sait pendant cette phase de préparation, c’est que Pilar Cabellos, qui embarquera dans cette voiture, n’est pas indifférente à la E-Méhari, bien au contraire ! « J’ai failli acheter sa jumelle l’année précédente, une Bolloré Bluesummer. Quand j’ai appris qu’on partait en E-Méhari, j’ai appelé Fabien Lagier pour me présenter. Il était très positivement excité par le projet. De mon côté, je me sentais particulièrement fière de participer à l’aventure avec une voiture électrique fabriquée dans ma région, en Bretagne », raconte-t-elle. « Fière d’arborer le drapeau breton sur la voiture, de porter les tenues offertes par Fabien Lagier, et fière aussi de la confiance accordée par Dominique Serra qui nous a demandé à Nezha Larhrissi et moi-même de tester la voiture sur le terrain », poursuit-elle avec enthousiasme.

8 ans de rallyes

Sur des quads ou des 4×4, Pilar Cabellos a inscrit son nom à divers rallyes depuis 8 ans, dont 5 participations à celui des Gazelles. « Je suis une passionnée du genre, et je vis intensément chaque départ comme un nouveau défi », commente-t-elle. Cette fidélité et cette expérience expliquent sans doute cette confiance accordée à notre interviewée par Dominique Serra. Une confiance s’appuyant aussi sur le rôle de conseillère de sa coéquipière, Nezha Larhrissi, auprès du ministère de l’environnement marocain, pour préparer la COP22. « Nous étions l’équipage COP22 ! Avant la conférence, nous avions eu pour mission de porter dans ce cadre le message des Gazelles pour le climat », précise-t-elle. « Plus de 300 rallyes prennent chaque année le Maroc pour décor. Un appel a été lancé à tous les organisateurs à travers le monde afin de rouler le plus propre possible. Toutes les Gazelles ont signé une charte en ce sens », détaille la pilote expérimentée.

Départ parrainé

« Le prince Albert de Monaco a parrainé le projet de voitures électriques dans le rallye en donnant le départ devant son palais. Il y a avait une Tesla Model X conduite par Fabien Lagier, une Renault Zoé et notre Citroën E-Méhari », témoigne Pilar Cabellos. Nous sommes allés par la route jusqu’à Nice, puis notre voiture a été prise en charge par Stéphane Albort, de CDV 4×4, fidèle accompagnateur logistique de la manifestation. « Le pourcentage de charge de la E-Méhari ne devait pas descendre en dessous de 20-25%, mais à l’arrivée, en raison d’un problème de branchement, la voiture n’affichait plus que 2%. Ca a été suffisant pour la descendre du camion et l’amener près d’une prise. La charge a démarré sans problème », se souvient-elle.

Cahier des charges

« Nous avons testé, poussé au maximum, sans casser le véhicule, fait attention à ses capacités d’accélération, de freinage, à l’impact de son poids élevé sur le terrain. En gros, nous devions répondre à cette question : ‘Qu’est-ce que cette voiture électrique est capable de faire ?’ », relate Pilar Cabellos. « Notre essai visait 3 objectifs principaux : Comment se comporte le véhicule ? Quelle est son autonomie dans les conditions d’utilisation du rallye ? Est-ce faisable de créer cette nouvelle catégorie e-Gazelles ? », liste-t-elle. « A tous les arrêts, même au bout de seulement 15 minutes, nous avons relevé et noté l’heure, le kilométrage, la température extérieure et le pourcentage de capacité qui restait dans la batterie », partage-t-elle. « Pour résumer, nous avons réalisé un véritable cahier des charges, remontant ce qui nous paraissait important ; les talents ‘d’ingénieur’ de Nezha ont beaucoup aidé à notre réflexion ! », souligne notre interlocutrice.

Autonomie 150 km

Le premier jour, nous n’avons fait qu’une balise, soit environ 65 kilomètres depuis le bivouac pour l’atteindre et retour. Mais le lendemain, nous en avons enchaîné 3 sur le parcours réservé à notre catégorie, celui des crossovers (Dacia, Subaru, etc.), plus accessible que celui des 4×4 et plus adapté à la garde au sol de la E-Méhari », rapporte Pilar Cabellos. « C’est ce jour-là que nous avons établi à 150 kilomètres notre record d’autonomie sur une charge, avec 12% de capacité restante dans la batterie. Après, ça n’était plus possible de le reproduire, car avec une arrivée vers 18h30, et un nouveau départ à 6 heures le lendemain, la batterie n’était pas finie de recharger : il manquait à chaque fois environ 20%, de quoi parcourir tout de même 90-100 km », chiffre notre interviewée.

Navigation

Pilar Cabellos s’appuie aussi sur ses 30 ans de pratique du ski, en particulier comme monitrice de cette discipline, pour évoluer dans les déserts. Elle en tire une capacité d’observation et un sens de l’anticipation qui font la différence sur le terrain. « Le plus souvent, je n’avais pas envie de passer le volant à ma coéquipière qui m’a gentiment laissé m’éclater au volant de la E-Méhari », a-t-elle apprécié. « La voiture est très lourde et nous nous sommes tanquées, c’est-à-dire enlisées. En travaillant sur une carte au 1/100.000e, pour bien reconnaître les reliefs, nous avons pris pour habitude de contourner certains obstacles difficiles à franchir avec seulement 2 roues motrices », révèle la pilote qui rappelle que selon le principe du rallye, « il faut tirer au plus droit, hors piste ». Elle se réjouit : « Pour le documentaire de Paul Belmondo qui devrait être diffusé cet automne, nous avons atteint 4 ou 5 balises ». Une limite cependant : « L’autonomie ne nous a pas permis de participer aux épreuves marathon qui s’étalent sur 2 jours », regrette-t-elle.

Une expérience folle

« J’ai vécu avec Nezha Larhrissi une aventure intense, généreuse. J’ai adoré cette folle expérience. Nous avons pris notre rôle très à cœur. J’ai vraiment éprouvé un plaisir extraordinaire au volant de cette voiture qui n’appelle pas à une conduite agressive », reconnaît Pilar Cabellos, qui a depuis participé « au premier rallye du Gard en véhicules électriques ». Elle ajoute : « Nous avons effectué un sondage auprès de toutes les Gazelles et des membres de l’organisation pour savoir si chacune se voyait faire un rallye avec un tel engin. Bien sûr, beaucoup de filles aiment le bruit des moteurs V8 sur les 4×4. Mais elles sont aussi nombreuses à avoir pris le e-Gazelles comme un projet vrai, beau, sérieux et intelligent ».

En 2018 ?

« La rencontre avec Fabien Lagier et sa compagne Alexandra a vraiment été extraordinaire. L’ajout d’une catégorie e-Gazelles est validé. Fabien me confierait bien une nouvelle voiture électrique, mais je me pose aussi la question d’être bénévole dans l’organisation », hésite Pilar Cabellos. Dans un tout prochain article, nous donnerons la parole à Fabien Lagier qui prépare de son côté 5 crossovers pour l’édition 2018 du rallye Aïcha des Gazelles. Notre interviewée a reçu de lui les premières photos des engins pendant que je recueillais ses propos de la pilote. Ce que j’en sais déjà est aussi surprenant qu’intéressant ! A la hauteur en tout cas de l’investissement du fondateur d’AR Auto pour ce rallye : chapeau !

Je remercie chaleureusement Pilar Cabellos de m’avoir reçu chez elle pour prendre note de ses appréciations, n’hésitant pas à aménager son emploi du temps en conséquence.

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Commentaires

  • Volvo XC40 électrique pour l’équipage 604 au rallye des Gazelles
    ven Mar 29 2024

    […] cet événement remonte déjà à 2017 avec à l’époque une adaptation de Bolloré Bluesummer et Citroën E-Mehari avant l’engagement de buggys conçus en Vendée par Brouzils […]

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