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Des années de vie de moins pour 1.200 européens à cause de Volkswagen ? Rédigé par Philippe Schwoerer le 08 Mar 2017 à 00:00 0 commentaires

Est-il besoin de rappeler la fameuse affaire dite des moteurs truqués de Volkswagen ? Des chercheurs de l’Institut de technologie du Massachusetts (MIT), et d’ailleurs, ont souhaité frapper un grand coup et tentant d’évaluer le nombre de décès prématurés causés par ce mensonge admis en septembre 2015 par le groupe allemand. Si le chiffre de 60 personnes concernées aux Etats-Unis, pour 482.000 voitures en circulation, a déjà été communiqué le mois suivant, celui pour l’Europe, tout nouvellement annoncé, est bien plus lourd, impliquant 2,6 millions de véhicules des marques Volkswagen, Audi, Skoda et Seat vendus en Allemagne : 1.200 individus, dont 40% dans ce même pays et le reste plus particulièrement en Pologne, République tchèque… et en France !

Un climat malsain

Il était prévisible qu’à force d’exagérations de la part d’industriels, en croisement avec une éducation à l’environnement et à la citoyenneté depuis les plus jeunes classes scolaires, arriveraient un jour des personnes faisant plus ou moins autorité pour dénoncer de manière de plus en plus virulente les atteintes à l’environnement et à la santé publique. Que penser des travaux des chercheurs du MIT publiés vendredi dernier, 3 mars 2017, dans le document périodique Environmental Research Letters ? Le groupe automobile allemand s’est défendu en affirmant qu’il n’est pas « compréhensible de relier les véhicules Volkswagen avec une perte d’espérance de vie considérable », rapporte le quotidien Ouest-France dans son édition du samedi 4 mars.

Pâte slime

Une nouvelle fois, VW cherche dans l’urgence à se dégager un minimum de cette nouvelle couche de « slime » qui vient l’engluer, en affirmant que de nombreuses études prouveraient que ses modèles « s’en tirent aussi bien, voire mieux » que ceux de la concurrence, en matière d’émissions polluantes. Pour en avoir débattu ici maintes fois dans les commentaires, nos lecteurs savent comment il est sensible de s’entendre sur les éléments à inclure dans les émissions polluantes, et de manipuler les données diffusées sur cette question par des organismes, constructeurs, scientifiques, etc. qui peuvent en donner différentes définitions selon leurs propres soucis de communication.

84 décès prématurés pour la France ?

« La pollution de l’air est très transfrontalière », explique l’un des auteurs de l’étude, Steven Barrett, professeur agrégé d’aéronautique et d’astronautique au MIT, et « ne se soucie pas des limites politiques ». Selon lui, « une voiture en Allemagne peut facilement avoir des impacts significatifs dans les pays voisins, en particulier dans les zones densément peuplées telles qu’on en trouve sur le continent européen ». Voilà pourquoi, sur une estimation de 1.200 personnes qui connaîtraient une vie réduite de plusieurs années, du fait de la circulation en Allemagne de 2,6 millions de voitures vendues par le groupe Volkswagen, seules 500 habitent ce pays. La Pologne, la République tchèque et la France sont respectivement concernées à hauteur de 160, 72 et 84 individus. Des chiffres qui, dans ces 4 pays, ne tiennent pas compte des modèles similaires qui y circulent ni de ceux vendus dans les territoires voisins.

Faire pression sur VW

Il semble évident que les auteurs de l’étude cherchent à frapper un grand coup, à la fois pour avertir les industriels qu’il ne s’agit plus de jouer aux apprentis sorciers pour continuer à vendre leurs productions, mais aussi afin de forcer le groupe allemand à intervenir sur les véhicules encore en circulation et concernés par le trucage des moteurs en vue de falsifier les valeurs des polluants à l’échappement. C’est d’ailleurs ce dernier point que les rédacteurs scientifiques du document mettent ainsi en avant : « Si Volkswagen rappelle les véhicules affectés et les modifie aux normes européennes d’ici la fin 2017, cela permettrait d’éviter 2.600 décès prématurés supplémentaires, soit 29.000 années de vie perdues, et 4,1 milliards d’euros de coûts sanitaires correspondants ». A ce jour, en Europe, sur plus de 8 millions de voitures touchés par le scandale, un peu moins de la moitié auraient été revus.

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