Si l’électromobilité est perçue comme une solution efficace pour réduire les émissions de CO2 des véhicules automobiles, elle offre également de belles perspectives pour réduire l’empreinte environnementale des navires. Les armateurs sont déjà à la recherche de carburants alternatifs susceptibles aussi de diminuer leurs coûts et, dans le cadre de son programme Horizon 2020, la Commission Européenne encourage cette évolution en finançant notamment le projet E.Ferry. Un projet qui avance bien puisque l’équipementier suisse Leclanché vient d’obtenir la certification pour ses nouvelles batteries qui équiperont le premier prototype d’eFerry qui devrait commencer à être testé en exploitation d’ici la fin de l’année. Outre le projet E.Ferry, d’autres initiatives permettent d’envisager dans les prochaines années un développement important de l’électromobilité dans le transport maritime.
Le projet E-Ferry
Lancé en 2015, le projet E.Ferry est en majeure partie financée par l’Union européenne qui apporte 16 millions d’euros aux neufs partenaires engagés sur le projet dont le coût total est estimé à 21.3 millions d’euros sur 4 ans. L’objectif est de concevoir un ferry à propulsion électrique alimenté uniquement par l’énergie stockée dans ses batteries. Après la phase de conception, un test doit permettre durant deux ans de vérifier les conditions réelles d’exploitation et de s’assurer que cet eFerry de 650 tonnes et de 60 mètres de long sera bien en mesure d’acheminer jusqu’à 200 passagers ainsi qu’une trentaine de voitures et 5 camions. Le premier prototype sera mis en service au Danemark où il reliera le continent à l’Île Aeroe, au Sud-Ouest de Copenhague. La Scandinavie constitue un marché potentiel important puisque 200 routes maritimes pourraient être converties au ferry électrique au cours des dix prochaines années.
Les nouvelles batteries de Leclanché
L’équipement suisse Leclanché vient d’ailleurs d’annoncer la mise sur le marché d’une nouvelle technologie de batteries destinées aux applications marines qui sera utilisée à bord de cet e.Ferry qui sera le plus grand ferry électrique au monde. Baptisée MRS (Marine Rack System), cette nouvelle technologie adopte une configuration modulaire et évolutive avec des racks composés de plusieurs modules de batteries Lithium-ion pouvant être connectés en série. Conçu pour être sûr, avec des systèmes de détection d’incendie redondants et deux systèmes d’extinction de feu intégrés, mais aussi pour fonctionner dans les milieux marins les plus hostiles, le MRS a subi de nombreux tests de propagation du feu et vient d’obtenir sa certification. Pour le prototype e.Ferry, la capacité totale des batteries sera de 4,3 MWh, offrant au navire une autonomie de 60 miles nautiques, soit environ 110 kilomètres.
Le projet BB Green
Leclanché est également partenaire d’un autre projet soutenu par l’Union européenne : BB Green. Un projet mis en place pour développer la prochaine génération de ferries rapides et sans émissions pour des trajets en eaux protégées. De nombreuses villes européennes exploitent des voies navigables fermées et des ferries pour transporter des passagers et des marchandises. Les ferries traditionnels utilisent des coques dont l’intégralité est en contact avec l’eau, créant une large surface de résistance qui réduit leur efficacité et leur vitesse. Grâce à la technologie ASV, la coque des navires BB Green supporte jusqu’à 85% de déplacement en pleine charge sur un coussin d’air comprimé. De plus, les moteurs diesel sont remplacés par des tractions à batteries électriques d’une capacité de 400 kWh, ce qui suffit pour naviguer à une vitesse de 30 nœuds sur environ 14 miles marins entre chaque rechargement.
Cap vers le Pôle pour les batteries Saft
Dans le transport maritime, le stockage d’énergie par batteries peut également être utilisé dans des systèmes de propulsion hybride. C’est le cas du système de batteries marines haute puissance Seanergy® développé par Saft, le spécialiste français des batteries qui équipera le futur navire d’expédition polaire britannique Sir David Attenborough. La propulsion diesel-électrique de ce grand bâtiment construit par Rolls Royce Marine, sera assurée par 4 moteurs Bergen B33:45 qui fonctionneront en parallèle de deux systèmes de batteries Lithium-ion Super Phosphate de Saft, d’une capacité totale de 1 450 kW. Des batteries qui fourniront la puissance de crête nécessaire pour des manœuvres de positionnement dynamique. Leur puissance permettra aussi au navire de traverser des banquises jusqu’à un mètre d’épaisseur, tout en remorquant des équipements avec une très faible propagation de bruit sous l’eau afin de ne pas déranger les mammifères marins ou de générer des perturbations avec les équipements de recherche scientifique.
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