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Greenpeace : Les voitures électriques oui, mais partagées ! Rédigé par Philippe Schwoerer le 27 Sep 2018 à 00:00 0 commentaires

Dans un rapport de 23 pages intitulé « Development of the car fleet in EU28+2 to achieve the Paris Agreement target to limit global warming to 1.5°C » (Développement du parc automobile dans l’UE28+2 pour atteindre l’objectif de l’Accord de Paris visant à limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C), commandé par Greenpeace Belgique au centre aérospatial allemand (DLR), et publié le 20 septembre 2018, il est indiqué que l’Union européenne ne pourra respecter son objectif de limiter la hausse des températures à 1,5° C qu’à au moins ces 2 conditions principales : ne plus vendre de voitures essence, diesel et hybride neuves bien avant 2028, et faire baisser de 80% le parc de ces véhicules actuellement en circulation. Pour l’organisation, le développement des véhicules électriques doit s’accompagner impérativement de celui des énergies renouvelables, de la mise sur le marché de modèles peu chers et moins ambitieux, et d’un changement global des modes de déplacements au profit des transports en commun, de la mobilité partagée, et des solutions les plus vertueuses (marche, petits véhicules, etc.).

Responsabilité des constructeurs…

Abandonner bien avant 2028 les voitures à carburant fossile : Trop rapide et trop ambitieux ? Greenpeace et le centre aérospatial allemand expliquent que cela ne serait pas encore suffisant : « il nous faudra encore économiser 300 millions de tonnes de CO2 supplémentaires pour avoir 66% de chances de maintenir le réchauffement climatique en deçà de 1,5° C ». Dans sa note d’accompagnement intitulée « 2028 : Fin de parcours pour les moteurs à combustion », Greenpeace cible en particulier les constructeurs automobiles qui « continuent de s’accrocher au moteur à combustion interne et essaient de réaliser autant de profits que possible en se basant sur les modèles actuels ».

…et nouveaux rôles à jouer

L’organisation les appelle à changer très rapidement leur approche, plaidant : « Ils conçoivent en ce moment les véhicules qui seront commercialisés vers 2025 et dont la production prendra fin vers 2035 ». Dans les recommandations formulées en fin de rapport, elle leur confie la mission d’investir afin de proposer : « de nouveaux modèles de véhicules électriques abordables, plus petits et à faible consommation d’énergie (également pour limiter la taille de la batterie nécessaire) ». L’ONG estime qu’ils « doivent aussi développer de nouveaux modèles commerciaux en proposant, dans un contexte de mobilité électrique partagée, des services de mobilité. Cela afin de réduire rapidement le nombre de propriétaires de voitures, et donc, le parc automobile global ». Le rapport ne l’indique pas, mais parmi les constructeurs bien impliqués à ce jour dans la mobilité électrique, Renault s’est déjà positionné en France sur les solutions mises en avant par Greenpeace.

VE et énergies renouvelables

Nombre de pionniers de la mobilité électrique faisaient un lien direct avec les énergies renouvelables. Il y a 10 ou 15 ans, cette position créait l’étonnement, voire l’incompréhension autour d’eux. Ce nouveau rapport commandité par Greenpeace Belgique leur donne raison : « Pour que les véhicules électriques puissent atteindre leur plein potentiel et contribuer au mieux à la transition énergétique, les décideurs politiques européens et nationaux doivent veiller à ce que l’électricité produite à partir d’énergie renouvelable se développe assez rapidement pour couvrir la demande d’énergie supplémentaire des véhicules électriques, avec un objectif de 100% d’énergies renouvelables ». L’organisation demande aussi à ces décideurs de s’assurer que : « les réseaux et autres infrastructures soient adaptés pour que les batteries des véhicules électriques puissent stocker l’énergie et la restituer lorsque les énergies renouvelables (solaire, éolienne) produisent moins d’énergie ; la réutilisation des batteries soit rendue plus attrayante que leur recyclage, et que le recyclage soit rendu obligatoire partout ; l’exploitation minière pour les batteries soit correctement réglementée afin de s’assurer qu’elle est écologiquement et socialement responsable ».

Mobilité vertueuse

Grosse évolution chez Greenpeace où les véhicules électriques ont un temps été très mal perçus, notamment du fait du risque de développement de l’énergie nucléaire en France afin d’accompagner leur développement. Mais attention à ne pas faire de raccourci : l’ONG espère aussi des pouvoirs publics que les « voitures partagées soient encouragées, et la possession d’une voiture individuelle découragée ». Pour cela, l’organisation leur donne quelques pistes : investir « massivement dans l’amélioration des infrastructures dédiées aux transports publics, au vélo et à la marche, afin de modifier radicalement la mobilité et d’encourager le transfert modal, en particulier dans les zones urbaine » ; mettre en œuvre « des mesures restrictives pour les voitures (telles que les zones à très faibles émissions [ULEZ], des redevances kilométriques, des mesures fiscales et incitatives, etc.) ».

Commentaires de Peter Newman

Peter Newman, professeur à l’université de Curtin (Australie), et auteur principal des documents émis par le GIEC, a préfacé la note d’accompagnement du rapport, en citant quelques bon élèves à suivre : « Des solutions et des modèles optimisés de mise en œuvre existent déjà pour les transports publics et les infrastructures dédiées aux cyclistes et aux piétons. Des villes comme Vienne ou Zurich montrent le potentiel des transports publics. Copenhague et Amsterdam démontrent qu’il est bénéfique de réserver une place de choix au vélo en ville ». Il conclut : « Il est primordial d’aménager les rues afin qu’elles ne privilégient plus l’automobile mais les trams, bus, cyclistes et piétons. Nous n’avons plus de temps à perdre ! ».

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