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L’impact de la restructuration de Renault sur la production de véhicules électriques Rédigé par EMMANUEL MAUMON le 30 Mai 2020 à 00:00 0 commentaires

Renault a présenté hier, via une conférence de presse de son Président Jean-Dominique Senard et de son Directeur Général par intérim Clotilde Delbos, les grandes lignes de son projet de restructuration visant à réduire ses coûts fixes de plus de 2 milliards d’euros sur 3 ans. Une nécessité afin de restaurer la compétitivité du Groupe et assurer son développement à long terme. Susceptible d’évoluer en fonction de la concertation avec les partenaires sociaux et les collectivités locales, ce plan de transformation a pour objectif de simplifier les processus de production en réduisant la diversité des composants au sein des véhicules, mais aussi d’ajuster les capacités industrielles du Groupe.
Les capacités mondiales de production de Renault devront ainsi passer de 4 millions de véhicules en 2019 à 3,3 millions d’ici à 2024. Une réduction qui passera par un ajustement des effectifs et la fermeture de certains sites de production. En France, 4 600 postes seraient supprimés sur 3 ans, auxquels s’ajouterait la réduction de plus de 10 000 autres postes dans le reste du monde. Des suppressions de postes qui devraient toutefois s’effectuer sans licenciement sec, mais sur la base de départs volontaires et de non remplacements de départ à la retraite.

Un pôle d’excellence du véhicule électrique dans le Nord

Même si la définition précise de la stratégie future de Renault incombera à son futur Directeur Général Luca De Meo, qui prendra ses fonctions le 1er juillet, l’orientation prise vers l’intensification de la production de modèles électriques ne sera pas remise en question. Ceci va d’ailleurs dans le sens du plan de relance de la filière automobile, négocié avec l’Etat et visant à relocaliser sur le territoire national l’essentiel de la production de ces véhicules à forte valeur ajoutée. Cette politique se traduira concrètement par la création d’un pôle d’excellence du véhicule électrique dans le département du Nord. Un projet qui avait déjà été annoncé en 2018 mais qui devrait encore être renforcé.
L’usine de Douai constituera le centre névralgique de ce pôle d’excellence. Le site accueillera la nouvelle plateforme CMF-EV sur laquelle reposera la production des nouveaux modèles électriques de Renault, à commencer par le SUV électrique dont la production devrait débuter l’an prochain. Ces futurs modèles sont destinés à remplacer sur les chaînes de production de Douai, les Talisman et les Renault Espace voués à s’arrêter. Longtemps menacée, l’usine de Maubeuge devrait être intégrée à ce pôle. Déjà productrice du Kangoo ZE, elle pourrait accueillir la production des véhicules utilitaires électriques de Renault, qui sont eux aussi appelés à se développer.

Vers une reconversion de l’usine de Flins

Lieu emblématique de Renault et site unique de la production de la Zoé dans le monde, l’usine de Flins va devoir se reconvertir d’ici 2024, date programmée de l’arrêt de la production du véhicule électrique le plus vendu en France. Même si les discussions s’annoncent serrées avec les syndicats sur l’arrêt de la production de véhicules sur le site, la direction penche actuellement vers la création à Flins d’un écosystème d’économie circulaire, incluant le transfert de l’usine de Choisy-le-Roi (spécialisée dans le reconditionnement de moteurs) qui serait finalement la seule usine française à devoir fermer ses portes.
Au même titre que l’électrique, Renault estime que l’économie circulaire peut devenir une activité stratégique dans les prochaines années. Le principe de l’économie circulaire adaptée à l’automobile est de transformer les pièces et les véhicules en fin de vie en une ressource pour la production et la maintenance des véhicules. Après les avoir reconditionné, Renault compte ainsi réutiliser les pièces provenant de véhicules en fin de vie pour proposer une offre particulièrement abordable. Enfin, l’activité du site de Cléon en Normandie a également été confortée par l’annonce de la relocalisation en France de la production, initialement prévue en Chine, d’un nouveau moteur électrique de 100 kW.

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