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L’interopérabilité vécue par Jérôme Fresnay en rejoignant le e-Rallye de Monte-Carlo Rédigé par Philippe Schwoerer le 22 Oct 2016 à 00:00 0 commentaires

S’il y a un gros mot, non pas comme une injure mais comme une notion devenue incontournable, qui marque cette année 2016 de la mobilité électrique, c’est bien « interopérabilité ». Il n’est plus simplement une projection agitée dans les assemblées de spécialistes, puisque les utilisateurs de voitures survoltées se le sont approprié. Jean-François Villeret, son équipe de Tour véhicules électriques et les acteurs du Nouvelle-Aquitaine électrique Tour ont jeté un éclairage sur lui en 2016, et comptent bien mettre l’interopérabilité en pratique au sein de la prochaine édition. Mais ce sont aussi et surtout des initiatives privées et réfléchies d’électromobiliens qui ont le pouvoir de l’illustrer. Ainsi, Jérôme Fresnay, multiplement connu pour ses participations gagnantes à différents rallyes branchés, a pris le temps d’étudier la question avant d’être embarqué comme copilote pour le e-Rallye de Monte-Carlo.

Une participation inattendue

Si la participation de Jérôme Fresnay au premier e-Rallye de Monte-Carlo est inattendue, ce n’est pas du fait de sa présence même, mais du véhicule qui l’a transporté. « Initialement, je pensais participer avec ma Toyota Prius à la 10e édition du rallye Monte-Carlo des véhicules à énergie alternative, établissant ainsi un nouveau record, puisque j’étais des 9 précédentes avec cette voiture. J’aurais aimé passer la barre symbolique des 10, sachant que seule ma Prius était dans ce cas. Mais ce rallye et le Zenn, tous les 2 organisés par l’Automobile Club de Monaco, ont été remplacés par le e-Rallye de Monte-Carlo dont c’était la première édition cette année », explique le célèbre baroudeur breton en Citroën C-Zéro. Dans cette nouvelle configuration, il a embarqué comme copilote dans le Kia Soul EV de Pierre Bonneau. Pour précision, le e-Rallye de Monte-Carlo est ouvert aux véhicules à 4 roues 100% non polluants et sans émissions de CO2, immatriculés pour un usage routier et disposant de 2 à 5 places. Sont ainsi concernées les voitures électriques à batterie, pile à combustible hydrogène et solaires, mais aussi, entre autres, celles à air comprimé.

Fontainebleau (77) – Alès (30)…

« Le premier challenge consistait à rejoindre Alès depuis Fontainebleau. Nous avions 46 heures pour le faire, arrêts compris, notamment pour les charges de la batterie. Mais nous pouvions choisir nous-mêmes le trajet. Dans notre réflexion, nous avons tenu compte du risque de nous retrouver à attendre régulièrement aux bornes de recharge derrière d’autres concurrents. C’est pourquoi nous avons décidé de partir parmi les tout premiers, vers 14h00 ce mercredi 12 octobre, en choisissant de suivre les bornes du réseau Corri-Door le long des autoroutes A6 et A7, jusqu’à Pont-Saint-Esprit », détaille Jérôme Fresnay. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’une fois de plus, ses intuitions ont été les bonnes : « Nous avons joué la sécurité en nous arrêtant recharger à quasiment toutes les bornes, espacées d’environ 50 kilomètres ; nous n’étions alors en recharge qu’une dizaine de minutes à chaque fois, roulant à 90 km/h environ entre deux stations ».

…en 14 heures

Au final, nous n’avons mis que 14 heures, tout compris, pour arriver à Alès », commente notre interviewé. Jugeant ce rythme globalement peu fatiguant, l’équipage a décidé de ne prendre un temps de sommeil qu’une fois arrivé à destination, vers 4 heures du matin. « Ce sont surtout les 60 derniers kilomètres qui ont été difficiles, car nous avions quitté l’autoroute dans les environs de Pont-Saint-Esprit, avec une recharge sur une borne rapide de la Compagnie nationale du Rhône », avoue Jérôme Fresnay. Il détaille : « Si nous tenons compte uniquement des 10 heures de conduite, ça nous donne une vitesse moyenne d’environ 75 km/h ; si nous incluons les 4 heures pour les recharges, elle descend à 50 km/h ».

Interopérabilité…

« Ce trajet Fontainebleau-Alès, nous avons pu le réaliser grâce au principe d’interopérabilité qui se met doucement en place », révèle Jérôme Fresnay. « Sur les bornes du réseau Corri-Door, comme sur celle de la CNR, c’est-à-dire sur tout le parcours, j’ai utilisé mon badge Freshmile du Syndicat départemental d’énergie et d’équipement du Finistère que peuvent recevoir gratuitement tous les Bretons qui en font la demande », poursuit-il. « J’ai fait ce choix en connaissance de l’accord d’interopérabilité passé entre Freshmile et Sodetrel pour Corri-Door. En théorie, il est applicable à fin octobre, mais les choses se font progressivement et certaines bornes sont déjà opérationnelles pour cela, comme j’ai pu m’en assurer auprès de Freshmile », rapporte notre interviewé. « Les bornes Lafon et EVTronic sont mises à jour à distance, mais les DBT semblent avoir besoin d’une intervention manuelle », précise-t-il.

…constats…

Quand on demande à Jérôme Fresnay s’il a noté quelque chose de particulier en exploitant son badge du SDEF 29, il n’a pas besoin de chercher longtemps : « Le temps d’identification, normalement très rapide avec la carte du réseau, était assez long sur les bornes Corri-Door, de 30 à 60 secondes, très certainement pour interroger la base Freshmile ; on avait l’impression, en observant l’écran tactile, d’une application qui tournait en tâche de fond ». Et au niveau de la facturation ? « Pour la recharge à Pont-Saint-Esprit, j’ai reçu un relevé de 5 euros quasiment en temps réel de Freshmile qui exploite aussi les bornes de la CNR ; en revanche, rien à ce jour pour les ravitaillements aux stations Corri-Door, sans doute du fait d’un envoi ou d’un traitement différé entre Sodetrel et Freshmile », répond-il. Un petit souci cependant, vite devenu une anecdote : « La première borne ne voulait pas fonctionner, indépendamment du badge utilisé ; il a fallu appeler Sodetrel pour lancer la recharge à distance ; nous sommes tombés sur des étudiants qui ne connaissaient pas l’existence d’un accord avec Freshmile ; ils ont dû se renseigner ; le déblocage est arrivé relativement rapidement ensuite ; les gars étaient sympas », témoigne notre interviewé.

…et espoirs

« Il y a un an, il n’était pas possible de faire ce trajet avec un seul badge », rappelle Jérôme Fresnay. Cependant il déplore : « La Bretagne est composée de 4 départements qui ont chacun choisi un opérateur différent pour exploiter leur propre maillage, sans interopérabilité entre eux ». Avec un tel constat il ne peut formuler qu’un espoir : « Il est grand temps que l’interopérabilité se démocratise ! ». Depuis le temps que le Breton sillonne les routes de France avec sa C-Zéro pour participer à différents rallyes branchés, il a noté quelques différences, dont celle-ci : « Je suis satisfait de constater l’amélioration du service assuré par la cellule d’assistance Sodetrel que l’on a désormais en direct », ajoute-t-il. Il a cependant connu une situation sur le réseau Corri-Door qui devrait pouvoir trouver une résolution plus rapide qu’actuellement : « A un moment de notre trajet retour, qui suivait principalement celui de l’aller, nous avons constaté sur notre application que les 2 bornes à venir étaient signalées comme étant hors-service ; nous avons tout de même fait le choix de nous rendre à la première ; le bouton d’arrêt d’urgence avait été activé, en dépit de la protection qui le recouvre ; il suffisait simplement de le tourner pour qu’il reprenne sa position, permettant alors de recharger à nouveau ; nous avons d’ailleurs constaté que l’état de la borne repassait au vert sur l’application ; en cas d’anomalie constatée, peut-être faudrait-il que Sodetrel demande au gérant de la station à proximité, – celle qui délivre des cartes prépayées pour ce réseau -, de vérifier rapidement s’il ne peut remédier au problème ».

L’Avem et moi-même remercions beaucoup Jérôme Fresnay pour son témoignage spontané et le temps pris à nous faire parvenir les visuels d’illustration.

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