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La COP23 tremplin pour l’hydrogène Rédigé par EMMANUEL MAUMON le 15 Nov 2017 à 00:00 0 commentaires

Les dirigeants de l’Hydrogen Council qui regroupe les 18 groupes majeurs de ce secteur industriel ont profité de la COP23 qui se déroule jusqu’à vendredi à Bonn pour mettre en lumière le rôle central que pourrait jouer l’hydrogène dans la transition énergétique. Devant les représentants de tous les gouvernements de la planète, ils ont dévoilé lundi les conclusions d’une étude montrant que l’hydrogène pourrait contribuer à hauteur de 20% à l’objectif de réduction des émissions de CO2 à l’horizon 2050. Pour le co-président de l’Hydrogen Council, le PDG de Toyota Takeshi Uchiyamada : « L’hydrogène est une ressource indispensable pour parvenir à cette transition car il peut servir à stocker et à transporter de l’énergie d’origine éolienne, solaire ou provenant d’autres sources renouvelables en vue d’une utilisation dans les transports ou dans tout autre domaine. »

Une feuille de route pour le déploiement de l’hydrogène

Intitulée « La montée en puissance de l’hydrogène », cette étude réalisée avec le concours du cabinet McKinsey présente une feuille de route très précise sur le déploiement de l’hydrogène, ainsi que les possibilités que cette énergie offre dans la cadre de la transition énergétique. Déployé à grande échelle, l’hydrogène pourrait représenter près d’un cinquième de l’énergie totale consommée à l’horizon 2050. Cela permettrait de réduire les émissions annuelles de CO2 d’environ 6 gigatonnes par rapport aux niveaux actuels et donc de contribuer à hauteur de 20% à la diminution requise pour limiter le réchauffement climatique à 2°. Par ailleurs, l’hydrogène pourrait aussi, au niveau mondial, générer un chiffre d’affaires de 2 500 milliards de dollars et créer plus de 30 millions d’emplois, toujours à l’horizon 2050.

Des usages multiples

Les possibilités d’utilisation de l’hydrogène sont multiples, à commencer dans le domaine des transports ou l’Hydrogen Council estime qu’il pourrait alimenter 10 à 15 millions de voitures et 500 000 camions d’ici à 2030 pourvu que les infrastructures de recharge se développent. De nombreux usages sont également possibles dans d’autres secteurs, en tant que matière première ou dans les processus industriels, le chauffage ou l’électricité des bâtiments, la génération ou le stockage d’énergie. L’étude présentée lors de la COP23 estime que la demande annuelle d’hydrogène pourrait être multipliée par 10 d’ici à 2050 pour représenter 18% de la demande énergétique totale dans le scénario de limitation à 2° du réchauffement climatique. Par ailleurs, dans un contexte d’explosion démographique avec une croissance de la population mondiale estimée à deux milliards de personnes à cet horizon, les technologies de l’hydrogène pourraient créer des opportunités dans le cadre d’une croissance économique durable.

Un besoin d’investissements massifs

Mais pour que l’hydrogène puisse effectivement devenir un pilier de la transition énergétique, des investissements massifs sont nécessaires. Si, alors que les solutions technologiques sont désormais matures, les industriels du secteur s’engagent à faire de l’économie de l’hydrogène une réalité, ils invitent les gouvernements à accorder un rôle majeur à l’hydrogène dans leurs programmes énergétiques respectifs. L’Hydrogen Council évalue les investissements annuels nécessaires entre 20 et 25 milliards de dollars, soit un montant global de 280 milliards de dollars d’ici à 2030. Avec des mesures d’incitation stables sur le long terme, l’étude considère qu’il serait envisageable d’attirer les investissements nécessaires au développement de cette technologie. A titre de comparaison, les pays investissent déjà plus de 1 700 milliards de dollars par dans l’énergie, dont 650 milliards dans le pétrole ou le gaz, et 300 milliards dans l’électricité. Pour le PDG d’Air Liquide Benoit Potier, l’autre co-président de l’Hydrogen Council, il convient cependant de ne pas tarder à s’engager dans cette voie car : « Plus vite nous parviendrons à en faire une réalité, plus vite nous serons en mesure de faire profiter nos économies et nos sociétés des bénéfices de l’hydrogène. »

L’Energy Observer en Ambassadeur

Présente doublement à Bonn lors de la COP23, d’abord avec ses leaders venus finaliser un partenariat avec l’Alliance Mondiale pour les Technologies Propres, mais aussi avec la maquette du bateau exposée sur le pavillon de l’UNESCO, l’équipe du projet Energy Observer s’apprête à devenir l’un des meilleurs ambassadeurs de l’hydrogène. Avec son bateau, premier navire à hydrogène du Monde, elle va se lancer dans un tour du monde qui lui permettra de tester cette technologie en milieu extrême. Produit à bord à partir de l’électrolyse de l’eau de mer, l’hydrogène sera au cœur du projet Energy Observer. Plus qu’un simple bateau, Energy Observer ambitionne d’être le laboratoire d’un nouveau modèle énergétique. Pour Victorien Erussard et son équipe, démontrer l’efficacité et les performances de leur chaîne hydrogène complète en milieu marin hostile, c’est en effet à fortiori valider son application en milieu terrestre, et permettre son développement dans d’autres applications à grande échelle, maritimes ou terrestres, mobiles ou stationnaires.

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