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Le diesel ne représente plus que 37% des véhicules neufs achetés par les particuliers Rédigé par Philippe Schwoerer le 29 Déc 2016 à 00:00 0 commentaires

Les articles pour informer de la baisse en proportion des achats de voitures diesel achetées neuves par les particuliers se succèdent dans la presse généraliste. Ainsi, ce matin, en une de Ouest-France, celui intitulé : « Le diesel en perte de vitesse ».

4 ans

Il n’aura finalement fallu pas plus de 4 ans pour que s’inverse la tendance d’une majorité de diesel dans les achats de véhicules neufs par les particuliers. Assez stable jusqu’en 2011 avec 64% en faveur des engins alimentés au gazole, le chiffre connaît une baisse importante depuis 2013, jusqu’à être pour la première fois au XXIe siècle inférieur à 50%. Cette année-là, il n’est déjà plus que de 43%. Pour 2016, le voilà maintenant estimé à 37%. Les annonces formulées par Ségolène Royal et Anne Hidalgo ont été entendues. Les restrictions qui vont se mettre en place dès janvier prochain accentueront très certainement encore le phénomène. Pour autant, les nouvelles immatriculations en véhicules électriques et hybrides rechargeables ne s’envolent pas. L’huile de dinosaure a encore de beaux jours devant elle, puisque ce sont les modèles à motorisation essence qui profitent pleinement de la situation.

Seventies

Sur l’échelle du temps, on se rend compte qu’il ne faut finalement pas une grande amplitude pour inverser les tendances. Au milieu des années 1970, rares étaient les particuliers en France à rouler dans une voiture alimentée au gazole, le carburant des routiers. Jugé sale, poisseux et puant par les automobilistes qui se faisaient encore servir par des pompistes, on ne le trouvait alors chez nous que dans 2 modèles de voitures particulières relativement bien diffusés : Peugeot 504 et Mercedes type 123 (200 D, 220 D, 240 D et 300 D). Non pas qu’il n’existait que ces voitures à être proposées en diesel, mais c’étaient les plus répandues et les plus appréciées des chauffeurs de taxis qui leur ont forgé une robuste réputation. Pas de voitures particulières alimentées au gazole chez Renault ni chez Citroën à cette époque. Ce sera pour la décade suivante. Même les utilitaires légers boudaient ce carburant, si ce n’est le Peugeot J7 qui avait hérité de l’increvable moteur Indénor des 404 et 504. Mais pas de Renault Estafette et relativement peu de Citroën type H pour se gaver avec ce carburant.

Eighties

C’est dans le courant des années 1980 que les modèles de voitures particulières diesel se multiplient chez toujours plus de constructeurs, faisant même le succès de quelques citadines. Combien de jeunes automobilistes de l’époque, par exemple, doivent d’avoir obtenu le permis de conduire grâce à une Peugeot 205 diesel ? On abandonnait avec soulagement une motorisation à essence parfois difficile à maîtriser par des novices. Les calages et à-coups étaient leur quotidien. Qu’on se rappelle du fameux bloc 4 cylindres produit par la SFM à Douvrain (Belgique), dans une collaboration entre Peugeot et Renault. De quoi être recalé plusieurs fois, car difficile pour beaucoup de se concentrer à la fois sur le pilotage de la voiture et le respect du code de la route. Plus souples, les moteurs diesel pardonnaient alors presque tout.

Dès l’auto-école

On peut dire en quelque sorte que c’est pour beaucoup le passage par l’auto-école qui a permis aux jeunes conducteurs d’apprécier cette technologie dont on vantait un peu partout les mérites en termes d’économies et de facilité d’entretien, presque à la porté de tous. Pas de bougies d’allumage ni de rupteur à changer régulièrement en réglant à nouveau l’avance, pas de problèmes de démarrage par temps humide. Juste la vidange du moteur et le remplacement des 3 filtres, respectivement pour l’air, l’huile et le gazole. Alors, finalement, c’est un juste retour des choses que des auto-écoles aujourd’hui exploitent des voitures électriques pour enseigner la conduite. Petit clin d’œil au passage à Sébastien Gall, créateur du Leaf France Café, et moniteur prêt à relever le défi. Pour autant, l’absence du passage manuel des vitesses constitue un frein puisque notre législation n’autorise pas à conduire une voiture munie d’une telle boîte si on a reçu le permis grâce à un engin qui n’en était pas équipé.

Rapide

Quelques années pour que le gazole s’impose dans les voitures particulières, quelques années pour qu’il perde son statut de carburant principal dans ces engins ! Cette réactivité de l’essence au gazole et inversement fait penser à l’alternance politique. Au XXIe siècle, avec les grands défis environnementaux à gagner et dépasser, il y a d’autres choix pour une mobilité durable qui doit suivre désormais la route de la transition énergétique. On abandonne le gazole, d’accord ! Mais il va falloir aussi penser que l’essence n’apporte pas forcément une solution pérenne à privilégier.

Voitures branchées

Des automobilistes prudents ont déjà choisi la technologie hybride rechargeable qui permet de s’habituer à la mobilité électrique tout en pouvant parcourir des centaines de kilomètres sans que le timing du parcours soit ruiné par le manque ou l’occupation des bornes de recharge. Dans les régions où ces dernières sont bien visibles et forment un maillage cohérent du point de vue de leur implantation et de la diversité des puissances de ravitaillement proposées, les véhicules électriques se développent plus rapidement qu’ailleurs. Si la motorisation diesel a apporté un véritable confort de conduite dans les années 1980, l’électrique va beaucoup plus loin en permettant d’arriver moins fatigué à destination et de ne plus avoir à privilégier le chant du moteur à celui des vedettes de la musique pour évoluer sur le bon rapport de boîte. Au-delà des enjeux climatiques et de santé publique auxquels elle apporte une réponse sous conditions, la chaîne de traction électrique apporte un progrès, majeur et appréciable, à la conduite d’une voiture particulière.

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