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Les véhicules lourds, priorité de la stratégie hydrogène Rédigé par Philippe Schwoerer le 09 Sep 2020 à 00:00 0 commentaires

L’Association française pour l’hydrogène et les piles à combustible (Afhypac) a réuni hier, mardi 8 septembre 2020, l’ensemble des acteurs et partenaires de la filière H2 afin de présenter la stratégie nationale pour le développement de l’hydrogène décarboné en France. Barbara Pompili et Bruno Le Maire, respectivement ministre de la Transition écologique et ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance, ont en particulier détaillé l’usage de ce produit comme carburant pour les véhicules lourds, depuis les camions jusqu’aux avions.

Hydrogène et véhicules électriques

Un véhicule hydrogène est-il forcément aujourd’hui, ou sera-t-il impérativement demain un engin électrique alimenté par des piles à combustible ? L’image d’une voiture, comme la BMW Hydrogen 7, équipée d’un moteur thermique classique alimenté par du gaz H2 contenu dans un réservoir, s’est petit à petit estompée au profit d’une autre architecture : un groupe motopropulseur électrique qui reçoit tout ou partie de son énergie d’une pile à combustible hydrogène. Si ce schéma s’est imposé pour des raisons de sécurité, de coûts et de technologie, et si les 2 ministres ont semblé n’imaginer que cette solution, le GMP à PAC H2 apparaît de moins en moins incontournable.

Des exceptions

Ainsi, pour les camions, les autobus et les autocars, l’entreprise britannique UlemCo développe des kits permettant d’injecter dans des moteurs diesel une part variable d’hydrogène, jusqu’à une moyenne de 33%, en mélange avec du gazole. Fonctionnent déjà ainsi 11 camions et utilitaires légers dans le cadre du projet LEFT inclus dans le programme HyTime ; 20 sableuses de la municipalité de Glasgow sont par ailleurs en cours de conversion avec ce système pour débuter leur service à l’hiver 2020-2021. UlemCo pourrait développer d’autres offres pour gaver toujours plus les blocs thermiques avec ce gaz qui sera de plus en plus obtenu par électrolyse. Par ailleurs les grands avionneurs cherchent à mettre au point de gros porteurs fonctionnant à l’hydrogène. Si de petits appareils électriques à pile H2 ont été conceptualisés et parfois même testés en réel, rien n’indique encore à ce jour que la solution à turboréacteur est définitivement abandonnée.

Mobilité H2 : Priorité de la stratégie H2

Décarboner l’industrie en faisant émerger une filière française de l’électrolyse ; Soutenir la recherche, l’innovation et le développement de compétences afin de favoriser les usages de demain ; Développer une mobilité lourde à l’hydrogène décarboné : Telles sont les 3 priorités de la stratégie française pour le développement de l’hydrogène vert. « L’hydrogène répond aux besoins de fortes puissances motrices ou aux besoins de longue autonomie notamment pour les flottes captives parcourant de longues distances à flux tendus », explique le gouvernement. Devant les invités de l’Afhypac, Bruno Le Maire a insisté sur l’emploi du gaz – obtenu par un processus propre – dans des véhicules lourds. Ainsi pour les camions (bennes à ordures ménagères, transport de fret), les autocars et autobus, les trains qui circulent sur des lignes non électrifiées, les navires et les avions. Le dossier de presse qui a été diffusé à la suite de l’événement ajoute les utilitaires légers.

Pourquoi cibler les véhicules lourds ?

En dehors des enjeux climatiques et de santé publique, le gouvernement met en avant différents avantages à privilégier l’alimentation des véhicules lourds avec de l’hydrogène décarboné. Même s’ils fonctionnent avec des groupes motopropulseurs parfois conçus spécifiquement pour un usage ou un type d’engins, ils embarquent le plus souvent des éléments communs ou proches (piles à combustible, réservoirs, et l’électronique de puissance). Ce qui permet à des entreprises françaises (constructeurs et équipementiers) déjà présentes sur le marché ou en passe de l’être, de capitaliser facilement sur la recherche, le développement et la production de ce matériel, en envisageant des débouchés multiples. C’est un chiffre d’affaires annuel de plus de 100 milliards d’euros et 225.000 emplois qui sont suspendus à ces activités. En outre les véhicules lourds occupent des marchés très dynamisés par les demandes en solutions technologiques de la part des professionnels pour un transport vertueux libéré des contraintes d’autonomie, de poids des batteries et des nécessaires immobilisations pour le ravitaillement en énergie des packs.

7 milliards d’euros

Espérant avec sa stratégie H2 décarboner l’industrie et les transports pour une moindre empreinte carbone, réduire la dépendance de la France aux énergies fossiles et à leurs incontournables pays producteurs, activer un levier de plus pour redémarrer l’économie du pays engourdie par des mois de confinement, et développer un vaste écosystème créateur de nombreux emplois, l’Etat compte mobiliser 7 milliards d’euros, progressivement, jusqu’en 2030. Sur cette enveloppe, 2 milliards soutiendront des actions à court terme lancées dans le cadre du Plan de relance économique, sociale et écologique 2020-2022. Une part permettra de développer des programmes à travers différents appels à projets qui seront émis prochainement par l’Ademe et l’Agence nationale de la recherche. Ainsi : « Briques technologiques et démonstrateurs » (enveloppe de 350 millions d’euros), « Hub territoriaux d’hydrogène » (275 millions d’euros), et « Applications de l’hydrogène » (65 millions d’euros). A travers ces AAP, il s’agit tout à la fois, et au niveau des territoires, de : booster la production d’hydrogène vert par électrolyse via des sources renouvelables d’énergie ; faire émerger l’usage de ce produit comme carburant dans les engins lourds ; dynamiser la recherche sur les solutions du futur dans ces 2 domaines.

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