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Nice Côte d’Azur, une Métropole en action pour une mobilité durable Rédigé par EMMANUEL MAUMON le 28 Mai 2020 à 00:00 0 commentaires

Alors que le Président de la République vient de présenter un plan de soutien à la filière automobile qui accorde une place centrale à la mobilité électrique, de nombreuses collectivités favorisent également le développement sur leur territoire d’une mobilité respectueuse de l’environnement. C’est le cas de la Métropole Nice Côte d’Azur qui, depuis plusieurs années, a pris différentes mesures visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à améliorer la qualité de vie de ses habitants. Interview de Philippe Pradal, Premier adjoint de la ville de Nice en charge notamment des transports, pour évoquer ces différents dispositifs dont certains vont être amplifiés suite à la crise sanitaire du Covid-19.

Philippe Pradal, dans le cadre d’un plan d’actions global pour préserver l’environnement et améliorer la qualité de l’air, la Métropole Nice Côte d’Azur a pris différentes mesures pour favoriser le développement d’une mobilité durable. Quelle est la philosophie de ces mesures ?

C’est d’abord de considérer que l’enjeu de soutenir une mobilité plus respectueuse de l’environnement est essentiel sur un territoire où nous n’avons pas une industrie très polluante et sur lequel une part significative des émissions de gaz à effet de serre et de polluants est liée aux transports. La volonté du Maire de Nice et Président de la Métropole Christian Estrosi est d’agir de façon très efficace sur ce levier très important.

Pour favoriser l’acquisition de véhicules électriques, la Métropole verse une aide aux particuliers qui vient s’ajouter au bonus écologique de l’Etat. Quel est son montant et quelles sont les conditions pour en bénéficier ?

Nous avons plusieurs dispositifs d’aide, à commencer par une aide de 2 000 euros pour l’acquisition d’une voiture électrique, qui concerne exclusivement l’achat de véhicules neufs avec une mise au rebut d’un ancien véhicule thermique. La Métropole verse également une subvention représentant 25% du prix d’achat, avec un plafond de 200 euros, pour un vélo à assistance électrique ou un scooter électrique. Depuis sa mise en place, cette mesure a généré plus de 5 000 demandes. Par ailleurs, pour favoriser le développement de la mobilité électrique, la gratuité du stationnement sur voirie a été instaurée pour les véhicules électriques, dans une limite de durée fixée à 2h15.

Un plan Vélo renforcé

L’aide à l’acquisition d’un VAE entre dans le cadre d’un vaste Plan Vélo Métropolitain qui vient encore d’être renforcé suite à la crise du Covid-19. Quelles sont les grandes lignes de ce plan ?

Ce plan vélo vient effectivement d’être accentué. Il avait été engagé en considérant que, pour être emprunté en toute sécurité, un réseau de pistes cyclables devait être séparé de toute circulation automobile. Le plan annoncé dès la fin de l’année dernière visait donc à créer des pistes cyclables en site propre, notamment en utilisant les anciens couloirs de bus du centre-ville devenus inutiles avec la mise en service de la ligne 2 du tramway. Depuis le déconfinement, nous venons de renforcer encore cette politique en expérimentant de nouveaux axes dédiés à la circulation piétonne et vélo. Pour l’instant, les aménagements sont provisoires afin de pouvoir évaluer avec précision ce qui marche ou pas, avec des comptages et des approches plus qualitatives. Ceci pour éventuellement corriger et améliorer le dispositif.

Une métropole pionnière dans l’autopartage

Avec le service Auto Bleue, la Métropole a été pionnière, dès 2011, dans l’autopartage de véhicules électriques. Ce service est aujourd’hui remplacé par une politique de labellisation, avec Renault Mobility comme premier acteur. Quel est le premier bilan de cette évolution?

Ce premier bilan est intéressant car Renault Mobility, à qui nous avions transmis les données du service Auto Bleue, avait eu le temps de les étudier en profondeur pour bien dimensionner son offre. Ainsi, avec 57 Renault Zoé déployées, le service compte aujourd’hui 2 000 utilisateurs réguliers contre 1 000 à 1 500 pour Auto Bleue qui disposait pourtant de beaucoup plus de voitures. A noter également les bons résultats de Cityscoot, les scooters électriques en libre-service, qui enregistre en moyenne 30 000 locations/mois.
Afin de répondre à une demande à la fois de particuliers et d’artisans qui ont des besoins occasionnels, Renault Mobility va prochainement compléter son offre avec des véhicules utilitaires électriques de type Kangoo. Renault envisage également de faire évoluer son service, qui fonctionne actuellement en boucle, vers du free floating dont les outils logiciels ont pratiquement été inventés sur notre territoire par Vulog. Mais pour aller dans ce sens, il faut avoir un dimensionnement correct de la flotte de véhicules afin que l’utilisateur puisse avoir la certitude de pouvoir trouver une voiture disponible à proximité.

Un réseau de bornes de recharge en cours de modernisation

Le service Auto Bleue comprenait également des bornes de recharge dont une partie était accessible au grand public? Vous avez signé une convention avec EDF et sa filiale Izivia pour la reprise et l’exploitation de ce réseau qui, sous le nom de Prises de Nice, devait être modernisé. Où en est cette modernisation ?
Les bornes sont en cours de déploiement avec un objectif d’offrir une plus grande variété en matière de bornes, avec notamment un plus grand nombre de bornes de recharge rapide. Aujourd’hui, nous avons sur la Métropole un réseau de près de 300 points de charge majoritairement en 3 kW. Nous avons prévu de les faire muter en 7 kW, tout en installant chaque année une trentaine de bornes de charge rapide. Le déploiement a pris du retard en raison de difficultés rencontrées pour réaliser certains travaux sur voirie car si le public est impatient de pouvoir utiliser ces bornes, les riverains le sont moins de voir ces travaux effectués devant chez eux. Nous allons cependant mettre un sérieux coup d’accélérateur en sortie de confinement.

Le tramway est une forme de mobilité électrique. Quel bilan tirez-vous de l’extension du réseau avec l’ouverture en fin d’année dernière des lignes 2 et 3 ?
La mobilité électrique, c’est aussi la mobilité dans les transports en commun. Aujourd’hui suivant les jours, entre deux tiers et trois quarts des voyages sur le réseau Ligne d’Azur sont réalisés en électrique, par le jeu du tramway et de la ligne de bus électriques que nous avons. Si l’on rajoute nos lignes de bus en GNV, plus de 80% des voyages sont réalisés en mobilité non diesel. La ligne 1 du tramway était déjà un succès et la livraison de la ligne 2 a accentué ce succès puisque, avant le confinement, nous avions une fréquentation totale du réseau de 300 000 voyages/jour dont un peu plus de 200 000 étaient effectués sur les lignes 1 et 2 du tramway. Avec la mise en place des mesures barrières, nous avons volontairement réduit la capacité d’accueil depuis le déconfinement et nous accueillons aujourd’hui un gros tiers de ce que nous pouvions accueillir précédemment.

Une flotte de bus totalement décarbonée d’ici 2026

Dans le domaine des transports en commun, vous avez également lancé une expérimentation en matière de bus électriques. Cette expérimentation sera-t-elle étendue et à quelle échéance ?

C’est plus qu’une expérimentation puisque la totalité de la Ligne 12, qui passe par la Promenade des Anglais, fonctionne avec des bus électriques. L’objectif que nous nous sommes fixés est que l’intégralité de la flotte de bus soit décarbonée au plus tard en 2026. Ceci avec le souhait de maintenir la réflexion entre l’électrique et l’hydrogène dans la mesure où cette technologie parvienne à faire ses preuves et avance suffisamment rapidement.

La Métropole a été autorisée à mener des expérimentations concernant l’instauration de zones à faibles émissions (ZFE). Celles-ci vont-elles se développer sur le territoire métropolitain ?

Notre approche des Zones à Faibles Emissions n’est pas répressive. Pour Christian Estrosi, la démarche punitive quand on n’offre pas de solutions aux gens est juste vexatoire. Elle peut donner l’impression que l’objectif est inatteignable et décourager tout le monde. Une zone à faible émission, c’est d’abord un endroit où la circulation est apaisée et où l’on cherche à faire circuler le minimum de véhicules polluants. Pour cela, il faut d’abord construire une infrastructure de transports décarbonée, ce que nous sommes en train de faire. Il faut également que les modes doux de déplacements alternatifs, comme la marche ou le vélo, soient praticables dans de bonnes conditions. Une fois ces conditions remplies, ce qui est en bonne voie, nous pourrons envisager de créer des zones à faibles émissions. Nous souhaitons notamment que le front de mer puisse en faire partie au plus tôt. La Promenade des Anglais, où une bonne partie de la circulation actuelle n’a rien à y faire, pourrait être concernée, mais après avoir fourni suffisamment de solutions alternatives

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