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Premiers retours d’expérience pour le réseau Corri-Door Rédigé par EMMANUEL MAUMON le 26 Mai 2017 à 00:00 0 commentaires

Depuis l’été 2015, Sodetrel s’est lancée dans l’installation d’un réseau de bornes de recharge rapide situées sur les grands axes autoroutiers français. Rencontre avec Marie Allibert, Directrice de la Relation Clients chez Sodetrel, pour faire le point sur le déploiement de ce réseau Corri-Door ainsi que sur les premiers retours d’expérience sur l’utilisation de ces bornes par les possesseurs de véhicules électriques et sur leur exploitation par l’opérateur.

Marie Allibert, le projet de réseau Corri-Door prévoyait l’implantation de 200 stations. Le déploiement des stations est-il en train de s’achever ?

Nous arrivons à la fin du déploiement du projet Corri-Door. Aujourd’hui, 193 bornes sont installées dont 179 sont d’ores et déjà ouvertes au public et, d’ici l’été, toutes les bornes installées devraient être opérationnelles. Pour les quelques bornes restantes, leur installation a été différée car elles devaient être installées dans des stations-services qui vont subir des travaux, ce qui nous aurait obligé à enlever la borne. Leur implantation sera réalisée lorsque ces travaux seront achevés.

La fréquentation des bornes répond-elle à vos attentes et constate-t-on un « effet réseau » ?

Nous observons effectivement un « effet réseau » car quand il y avait peu de bornes installées, les possesseurs de véhicules électriques manquaient de garanties pour s’engager dans un itinéraire, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui où ils peuvent trouver une borne tous les 80 km. Cela a donc un effet positif sur la fréquentation de nos stations. L’ancienneté des stations joue également un rôle et nous constatons que les plus utilisées sont celles situées sur l’A13, sur l’axe Paris-Normandie qui fut le premier à être équipé. Les autres stations très fréquentées sont celles proches de Paris (vers Roissy, sur le périphérique ou à Courbevoie) qui sont souvent utilisées comme des stations de proximité. A l’inverse, les bornes situées dans le centre de la France sont encore très peu utilisées.

Un réseau qui facilite l’itinérance

Le réseau Corri-Door répond-il bien à son objectif initial qui visait une utilisation en itinérance ?

Oui, le réseau favorise véritablement l’itinérance et permet réellement à ses utilisateurs de partir en week-end ou en vacances et de sortir ainsi de l’usage domicile-travail de leurs véhicules électriques. L’augmentation de l’autonomie des véhicules pousse aussi dans cette direction. Ceci dit la fréquentation du réseau ne permet pas aujourd’hui d’atteindre un équilibre financier. Avec les nouvelles autonomies, on est de plus en plus dans une logique de déplacements longue distance et nous avons d’ailleurs parmi nos clients de plus en plus d’européens du Nord qui profitent que notre réseau est interopérable avec la plateforme allemande PlugSurfing.

L’interopérabilité fait-elle partie de vos priorités pour faciliter l’itinérance ?

Chez Sodetrel, nous avons toujours été sur une logique d’ouverture. L’interopérabilité concerne d’abord les abonnés Sodetrel qui ont bien sûr accès au réseau Corri-Door comme à 35 000 points de charge dans toute l’Europe Le réseau est également ouvert à des clients d’autres opérateurs de charge, notamment via Gireve. Aujourd’hui, nous avons conclu une quinzaine d’accords avec des opérateurs de charge qui voulaient que leurs abonnés puissent se recharger sur Corri-Door. Le troisième niveau d’interopérabilité est constitué par les accès que nous donnons, via une application smartphone ou un site internet, à ceux qui n’ont d’abonnement nulle part et qui peuvent payer à l’acte.

Le profil des utilisateurs du réseau

Avec le recul que vous commencez à avoir, quel est le profil des utilisateurs du réseau Corri-Door ?

La majorité de nos clients sont des utilisateurs ponctuels effectuant moins de deux charges/mois. Pour autant, nous avons un petit groupe d’utilisateurs très réguliers effectuant plus de 5 charges/mois et se servant de nos bornes comme d’un réseau de proximité. Parmi eux, nous avons, surtout en région parisienne, quelques clients professionnels comme des taxis ou des VTC qui utilisent nos stations plusieurs fois/jour. Nous allons d’ailleurs lancer prochainement une offre spécifique à leur intention avec un système de badge qui permettra d’avoir véritablement un compte Pro.

Pouvez-vous nous donner quelques indications sur la répartition des coûts d’exploitation des stations du réseau Corri-Door ?

Sur les coûts d’exploitation, il y a trois volets différents : la maintenance, la relation client et l’énergie. Concernant l’énergie, qui représente 50% des coûts d’exploitation, la part de coûts fixes est très importante sur Corri-Door car nous avons des bornes de 50 kW. Le coût de l’abonnement est bien plus élevé que celui des kW consommés car la fréquentation moyenne de nos bornes est encore très modérée. La maintenance représente près de 30% des coûts car il est très important que le réseau soit extrêmement fiable et que lorsque nous rencontrons un problème, nous puissions intervenir très rapidement. Cela représente un coût de même que la hotline clients que nous avons développé et qui est accessible 24 heures/24, 7 jours/7. La relation client (factures, contrats) est également gérée en interne afin de conserver un lien direct avec nos clients et d’avoir en permanence le ressenti sur notre qualité de service et le degré de satisfaction.

Une simplification des tarifs bien perçue

Vous avez récemment simplifié vos tarifs. Comment cette évolution a-t-elle été perçue par votre clientèle ?

Très bien et je pense que c’était une très bonne idée de notre part. Lorsque nous avons lancé le réseau Corri-Door, nous avions peu de référentiel pour étalonner notre grille tarifaire et nous avons vite constaté que nous étions à côté de la plaque. Nous avons alors réalisé une étude auprès de nos clients, puis nous avons modifié la grille en adoptant une tarification aux 5 minutes et non plus au quart d’heure indivisible. Nous l’avons aussi simplifiée et créé une formule sans abonnement qui était très attendue et a été très bien perçue.

Sans abandonner cette simplicité, est-ce que l’augmentation de la capacité des batteries vous incitera à aller vers un coût de la recharge tenant compte de la quantité d’énergie consommée ?

Aujourd’hui, nous ne sommes pas dans cette logique. Le coût de la recharge est fonction du temps passé à la prise et pas de l’énergie consommée. Comme nous n’avons qu’un seul point de charge par station, il est très important que nous facturions le temps d’immobilisation de la borne et non pas l’énergie consommée. Si non, nous risquerions d’avoir des voitures ventouses empêchant l’accès au service à d’autres utilisateurs.

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