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Rennes : Une flotte de bus exclusivement électrique pour 2030 Rédigé par Philippe Schwoerer le 04 Fév 2017 à 00:00 0 commentaires

L’année 2030, c’est dans un peu moins de 15 ans. Rennes métropole, en Ille-et-Vilaine, ne compterait alors que des bus électriques dans sa flotte, contre 280 unités diesel aujourd’hui. Avant cette échéance, de nombreux tests vont être réalisés. Depuis le 23 janvier dernier, et pour une quinzaine de jours encore, un modèle Bolloré s’approprie une ligne… à vide ! La communauté de communes rennaise attend même de l’industriel breton qu’il lui fournisse un dérivé articulé.

A vide

A Rennes, sur la ligne 12, reliant « La Poterie » à « Grand Quartier » en passant par le centre-ville, les piétons et usagers des bus auront certainement remarqué ce modèle silencieux qui n’acceptera cependant pas de les embarquer. Le Bluebus prêté par la ville de Paris est en test avant le démarrage d’une phase de recherche et développement qui devra suivre un cahier des charges précis concernant les engins qui devront être livrés, incluant les rituels de recharge, maintenance, conduite, mais aussi quelques contraintes et attentes spécifiques au territoire. Rennes, la Bretagne, la mer, le vent : la pollution ne doit pas être si importante ! Eh si, justement ! Qui a l’habitude d’emprunter les voies rapides qui mènent à elle aura remarqué la fréquence avec laquelle les panneaux lumineux annoncent un épisode de pollution ! Voilà pourquoi Rennes métropole s’est engagée sur la voie de l’électrification de sa flotte de bus, jusqu’à établir un partenariat avec Bolloré. Une autre raison : apporter une once de tranquillité et sérénité dans les rue de la préfecture d’Ille-et-Vilaine.

Les exigences rennaises : un chauffage électrique…

Rennes métropole a des exigences précises qui imposent à l’industriel de revoir un peu sa copie. Le fameux Bluebus de 12 mètres de long, prêté par la ville de Paris, fait partie d’une flotte d’un peu plus d’une vingtaine d’exemplaires qui effectuent déjà un service régulier. Ils sont équipés d’un système de chauffage climatisation thermique GTL (« gas-to-liquid ») pour préserver l’autonomie des véhicules. Cela, la communauté de communes n’en veut pas ! Les modèles qui circuleront autour et dans Rennes devront être 100% électriques, jusqu’au bout de leurs équipements. Et, fatalement, la transformation aura une certaine incidence sur le prix. Fin mai 2016, la RATP communiquait sur une somme de 500.000 euros par unité, soit le double d’un équivalent diesel. Désormais, avec la modification du système de chauffage climatisation, et en intégrant une éventuelle augmentation au changement d’année, l’exemplaire sera facturé à presque 650.000 euros ! Un prix qui devrait baisser avec le succès des Bluebus. Sept premiers exemplaires devraient arriver à l’automne pour de nouveaux tests, vraisemblablement en acceptant des voyageurs, cette fois-ci. Ils desserviront toujours la ligne 12, la seule du réseau à ne compter exclusivement que des modèles à 2 portes et 12 mètres de long.

…et des bus articulés 18 mètres

Aujourd’hui, Bolloré ne produit pas de modèle de Bluebus 18 mètres. Une longueur qui impose une articulation pour pouvoir tourner dans les rues. Une lubie de Rennes métropole !? Non, une nécessité ! Aujourd’hui, la flotte de bus de la Star, le réseau de transport public de Rennes métropole opéré par Keolis, compte plus de la moitié d’exemplaires articulés 18 mètres. Le partenariat avec Bolloré ne pouvait être établi si l’industriel quimpérois n’était pas en mesure de fournir une telle version qui, de toute façon, est également souhaité ailleurs, notamment en Ile-de-France. Il ne s’agit pas que d’une adaptation de carrosserie et de plateforme : les batteries installées doivent pouvoir permettre de faire avancer le futur engin aussi efficacement que l’actuel 12 mètres, mais avec 150 personnes à bord, pour une autonomie qui resterait proche des 180-250 kilomètres actuels. Les ingénieurs de Bolloré planchent déjà sur le sujet, comptant sur une nouvelle génération de batteries pour relever le défi. Le prix pour un Bluebus 18 mètres frise le million d’euros. Selon les exigences de Rennes métropole, ce modèle devrait être fourni pour des tests effectués dès le premier trimestre 2019 sur la ligne 6 (Cesson/Saint-Jacques). L’expérimentation coûtera 8,4 millions d’euros, dont la moitié prise en charge par l’Etat via le Pacte métropolitain. En 2020, le programme de déploiement devrait véritablement commencer, jusqu’à permettre le remplacement des 280 bus diesel que compte la flotte Star aujourd’hui et qui desservent 22 lignes urbaines et 46 métropolitaines.

Charge au dépôt

A priori un temps envisagée, la charge rapide en cours de desserte aurait été écartée sur les conseils des ingénieurs de Bolloré. En question, la durée de vie des accumulateurs. C’est donc au dépôt que les batteries des Bluebus seront régénérées. Leur technologie LMP (lithium métal polymère), décriée dans les Bluecar et dérivés à cause de la nécessité de les maintenir à une température proche de 60° C, se montre plus adaptée à l’exploitation quotidienne d’engins de transport en commun. Mais peut-être que la future génération de batteries attendue, développée par Blue Solutions, réservera quelques agréables surprises, au-delà d’un surcroît de puissance et de capacité !

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