← Revenir aux actualités

Scooters électriques Unu : Une levée de fonds et l’avis d’un pro exigeant Rédigé par Philippe Schwoerer le 30 Mai 2017 à 00:00 0 commentaires

Proposés par la startup berlinoise éponyme, les scooters Unu arrivent en France (voir notre article). Une levée de fonds va aider au développement de ces engins, en particulier dans quelques pays d’Europe dont le nôtre. Spécialiste des véhicules électriques à Saint-Barthélemy, Bruno Miot a validé son utilisation sur ce territoire qui compte des côtes jusqu’à 30% !

Scooters Unu

En quelques mots : Avec une autonomie d’environ 50 kilomètres, qui peut être doublée grâce à une place réservée à une batterie portable de rechange, les scooters Unu à la bouille néo-rétro existent avec des moteurs d’une puissance de 1, 2 ou 3 kW pour un prix d’appel de 1.799 euros. Ce dernier est, entre autres, rendu possible grâce à la vente directe en ligne, sans passage par un intermédiaire. Le concept de l’engin, né en 2012 de la volonté de 3 étudiants, – Elias Atahi (responsable de l’expérience client), Pascal Blum (PDG) et Mathieu Caudal (vice-président Croissance) -, a été salué par plusieurs distinctions, dont l’une de la part du magazine Forbes qui sélectionne, parmi les jeunes entrepreneurs européens, les plus prometteurs. Dès 2013, le deux-roues a été introduit avec succès en Allemagne. Seulement 10 mois pour lancer, après constitution de l’entreprise, un scooter électrique abordable et certifié TÜV ! L’engin débarque dans l’Hexagone cette année pour enrichir un marché qui s’étoffe d’autant plus sereinement que le gouvernement lui accorde désormais une certaine attention, sous conditions, à travers une aide à l’acquisition.

7,5 millions d’euros

Unu vient d’effectuer une levée de fonds de 7,5 millions d’euros auprès d’investisseurs renommés, tels Capnamic Ventures, Iris Capital (fonds de capital risque français), NRW.Bank, Founder.org (fonds de capital risque de la Silicon Valley), ainsi que Andy Goldstein et d’autres acteurs privés issus du secteur automobile et de l’électronique de consommation. Cet apport de capitaux frais va être exploité dans 3 domaines : « lancement d’un scooter Unu entièrement revu (disponible depuis fin avril 2017), expansion sur les deux marchés du scooters les plus importants en Europe, à savoir la France et les Pays‐Bas, développement de futurs produits ». Ce début d’internationalisation est un premier pas vers une expansion à long terme également aux 4 coins de la planète.

Commande en ligne

Le communiqué de presse prend l’exemple de Tesla pour illustrer le souhait des fondateurs de vendre « leurs scooters électriques sans intermédiaires, mais en faisant appel à des pionniers, c’est‐à‐dire des ambassadeurs de la marque, avec lesquels les personnes intéressées peuvent convenir d’un rendez‐vous pour faire un essai ». Ensuite, les futurs clients définissent le modèle de leur choix grâce au configurateur en ligne. Le deux-roues branché est enfin « livré directement de l’usine au pas de la porte du client ». Un scénario qui peut exceptionnellement être reconsidéré, comme ce devrait être le cas dans les Caraïbes à Saint-Barthélemy, chez Bruno Miot qui a essayé l’engin et l’a validé pour circuler dans l’île.

Bruno Miot

Originaire de l’Orne, Bruno Miot peut s’appuyer sur une expérience assez incroyable pour tester et apprécier un peu tout ce que l’industrie produit comme deux-roues, tricycles et quadricycles, électriques ou non. Pilote en Formule 3 et Formule Ford, champion de France de karting et de la Coupe Citroën AX, plus jeune engagé aux 24 Heures du Mans en 1993, et presque 20 ans plus tard l’aventure des rallyes raids : OiLibya du Maroc, et Dakar. A cette époque, au sein de son établissement FBM Automobile, il vend, entretien, et répare les mécaniques et carrosserie des véhicules d’un peu toutes les marques. Chez lui, on trouve déjà depuis des années des modèles électriques très différents. Et surtout, il est l’auteur du cahier des charges de la Bee-Bee dont nous vous reparlerons très prochainement.

Campagne d’essais

Actuellement, Bruno Miot mène une campagne d’essais de scooters électriques pour les commercialiser à Saint-Barth. Il a déjà testé, ou s’apprête à le faire, quelques modèles de constructeurs ou diffuseurs membres de l’Avem. Pour espérer vendre une centaine d’exemplaires par an sur le petit territoire de ces engins, il leur faut répondre à des critères incontournables : « scooters de petite taille équivalent 50 cm3, puissants pour avaler les côtes à 30% et parce que les jeunes veulent ça, look, et prix », détaille notre interviewé. « L’absence de normes à Saint-Barth fait qu’il arrive ici tout un tas de trucs à pas cher », explique-t-il. Son objectif : « Trouver de bons scooters électriques à un prix acceptable pour les habitants d’ici ». Comment se placent les scooters Unu ? « Pour grimper les côtes, il faut impérativement choisir le modèle avec le moteur 3 kW : il est aux environs de 3.000 euros, ce qui est bien pour Saint-Barth », estime Bruno Miot.

Avis

« Les hôteliers du coin sont à la recherche de scooters électriques, aussi bien pour les proposer à leur clientèle que pour les saisonniers qui travaillent dans l’établissement », révèle le dirigeant de FBM Automobile. « C’est une question de tranquillité pour les touristes et les habitants », complète-t-il. « Le scooter Unu est bluffant », juge-t-il. « Avec un bonhomme de 85 kilos comme moi sur la selle, la version à moteur 3.000 W monte les plus méchantes côtes de Saint-Barth », témoigne Bruno Miot. « Si je devais le qualifier en quelques mots, je dirais qu’il est très étonnant, très maniable, avec un look sympa : un vrai bonheur, un véritable jouet pour ados et adultes », se réjouit-il. « Je l’ai un peu démonté : c’est un engin simple mais efficace avec son moteur Bosch », souligne-t-il. « Les jeunes et moins jeunes à qui j’ai fait essayé ce scooter, tous intransigeants sur la puissance, ont vraiment été séduits et étonnés des capacités du scooter Unu », rapporte notre interlocuteur.

Améliorations

Les scooters Unu sont équipés d’un système de freinage de type Kers (Kinetic Energy Recovery System) à l’arrière, qui permet une récupération jusqu’à 10% de l’énergie à la décélération. « En l’état, le système manque de puissance de ralentissement pour les grandes descentes de Saint-Barth, mais il est peut-être possible de modifier des paramètres pour régler cela », commente Bruno Miot. « Pour un petit scooter, être doté de cet équipement n’est pas très courant », indique-t-il, étant plutôt habitué à trouver ce dispositif sur le C Evolution BMW, parmi les modèles premium. « La batterie bouge pas mal sous la selle : il me faudra revoir ça avant commercialisation », poursuit-il. « Ici, à Saint-Barth, il faudra compter sur 40 kilomètres d’autonomie, ou 80 km avec une deuxième batterie dont l’emplacement est prévu à côté de celle en service » : ce que notre interviewé juge très satisfaisant. Il imagine d’ailleurs un système d’échanges de batterie dans quelques commerces de l’île. Si Bruno Miot a demandé à Unu de faire une exception en lui permettant de distribuer leur production, c’est d’abord parce qu’il juge le modèle à moteur 3 kW très bien adapté aux besoins des résidents de Saint-Barth, et ensuite car il faut absolument sur place un professionnel qui puisse fournir un SAV réactif avec entretien et stocks de pièces.

Appréciation d’Iris Capital

Bruno Miot n’est pas le seul à croire à l’avenir des scooters Unu. Directeur d’investissement chez Iris Capital, Julien‐David Nitlech commente : « La mobilité urbaine est l’un des sujets les plus importants de la transformation numérique, qui va impacter dans les années à venir la logistique de nos grandes villes et de nos moyens de transport. La France est très impliquée sur le sujet, comme en atteste actuellement sa politique incitative en faveur des véhicules électriques (motos, scooters et voitures). Nous sommes convaincus que l’innovation apportée par Pascal, Elias et Mathieu avec Unu, leur scooter électrique, léger, efficace, moderne et accessible à tous et partout (et achetable en quelques clicks sur Internet) peut accélérer cette transformation en marche avec le même succès que celui qu’ils rencontrent déjà en Allemagne, en Suisse et en Autriche ».

Des concepts majeurs et inédits à venir

Matthieu Caudal, co‐fondateur et vice‐président Croissance d’Unu, voit l’avenir de son entreprise sous les meilleures auspices : « Grâce à cet apport de capitaux frais, la voie est désormais libre pour reproduire enfin le succès que nous avons obtenu en Allemagne dans certaines des villes européennes que nous affectionnons particulièrement, comme Paris et Amsterdam. Après être devenue une marque de scooter électrique de premier plan en Allemagne, avec plusieurs milliers de clients Unu et plus de 200 partenaires de services Bosch dans toutes les grandes villes, nous allons développer sous peu nos activités dans plus d’une trentaine de villes aux Pays‐Bas et en France. Nous sommes vraiment enthousiastes à l’idée de remédier là‐bas aux problèmes de mobilité liés aux grands centres urbains grâce à notre scooter révisé et doté de nouveaux moteurs Bosch, d’un siège allongé et de nombreuses autres fonctionnalités. Dans le même temps, nous travaillons en coulisse à la création de concepts majeurs inédits qui révolutionneront le secteur ! ».

L’Avem et moi-même remercions tout particulièrement Bruno Miot pour son expertise et la fourniture de toutes les magnifiques photos d’illustration du présent article.

partager cette actualité sur :

Commentaires

Laisser un commentaire

Veuillez noter s'il vous plaît

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Rejoindre le réseau AVEM

Vidéos

Toutes les vidéos
Newsletter