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Suppression des feux tricolores : Bon pour la mobilité électrique Rédigé par Philippe Schwoerer le 15 Fév 2017 à 00:00 0 commentaires

Avec la récente annonce du conseil de Paris d’expérimenter l’abandon de feux tricolores en plusieurs endroits d’un quartier, les médias ont retrouvé d’autres villes, en France, comme à l’étranger, qui ont tenté l’expérience. Il s’agit pour elles, à la fois de fluidifier le trafic et de réduire le nombre d’accidents mortels. Pour la mobilité électrique, il y a une autre conséquence positive probable : une conduite davantage dans l’anticipation qui aura un impact bénéfique sur l’autonomie.

10.000 accidents par an

Il s’agit d’abord d’une expérimentation, mais l’opération menée dans la Capitale pourrait bien se généraliser à tout son territoire si les résultats se montraient particulièrement convaincants. Pour les élus à la mairie de Paris qui portent ce projet, le premier gain espéré est de réduire le nombre de tués (150) et blessés (1.500 nécessitant une hospitalisation) dans les 10.000 accidents qui ont lieu en moyenne chaque année en France à des carrefours animés par des feux tricolores. A Paris, le parc de ces signaux lumineux de signalisation approche les 2.000 unités. L’idée serait de les remplacer par des panneaux « Stop », « Cédez le passage » et « Priorité à droite », et peut-être même par des giratoires. Si dans un premier temps, les automobilistes habitués des lieux pourraient éprouver un sentiment d’insécurité, le bénéfice attendu est qu’il se transforme en une prudence et une vigilance accrues. Pour les piétons, plus question de traverser sans regarder au prétexte que la signalisation leur donne un moment la priorité. Chez les automobilistes, l’attention ne serait plus portée au loin sur le changement de couleur du feu, mais plus immédiatement, sur ce qui se passe à son passage.

Moins de pollution

Quels sont aujourd’hui les reflexes de bien des automobilistes des grandes villes à l’approche d’un feu de signalisation ? Accélérer pour tenter d’arriver à sa hauteur lorsqu’il permet le passage, s’impatienter si le moindre obstacle gène la manœuvre, freiner parfois brutalement si la signalisation lumineuse vire au rouge, etc. En cherchant à fluidifier la circulation à l’approche des intersections en ville, il devrait en résulter une conduite plus régulière, davantage dans l’anticipation. Au niveau de l’environnement et de la santé publique, ce sont des polluants, des gaz à effet de serre et des particules en moins dans l’atmosphère. Concernant ces dernières, ce ne sont pas que celles à l’échappement qui seront en baisse. Il convient d’inclure celles qui ne seront pas produites par les garnitures de frein et les pneus grâce à des actions plus modérées sur le pédalier de commandes à disposition des conducteurs.

Le feu tricolore : une aberration écologique !?

Plus globalement, les feux de signalisation apparaissent davantage encore comme une aberration écologique dans 3 cas précis. Tout d’abord lorsqu’ils ne sont pas munis de détecteurs et qu’ils arrêtent régulièrement un flot d’engins motorisés sur une voie principale, alors que les rues adjacentes sont désertes et qu’aucun piéton ne souhaitent traverser. Ensuite, les feux tricolores qui se succèdent à de relativement courts intervalles sur une voie et qui ne répondent à aucun synchronisme, ou pire encore, qui virent systématiquement au rouge lorsque le précédent vient tout juste de passer au vert. Enfin, ceux qui sont utilisés pour jouer le rôle de ralentisseurs, soit en alternant les couleurs à une fréquence assez rapide, soit en interdisant le passage lorsqu’ils détectent une vitesse supérieure à la limite imposée.

Plus d’autonomie

Sur une voiture thermique dont on fait le plein une fois par semaine, par exemple, la baisse de consommation ne sautera pas immédiatement aux yeux. Mais sur un modèle électrique qui ne dispose pas encore de plus de 200 kilomètres d’autonomie, ce sont quelques précieux kilomètres qui peuvent s’ajouter au rayon d’action. La récupération d’énergie à la décélération sera toujours moins efficace que de moins consommer en prévoyant quelques dizaines de mètres à l’avance qu’il va falloir s’arrêter ou céder le passage. Certes, il s’agit surtout d’un gain symbolique, mais qui pourrait être complété avec d’autres actions contre une signalisation routière hors d’âge à une époque où il est question d’économiser de l’énergie. A ce sujet, la suppression des feux tricolores sont autant de consommateurs en électricité éliminés.

Des ralentisseurs mal étudiés

S’il s’agit de fluidifier la circulation pour réduire la pollution, en accord avec le concept de mobilité durable, alors il conviendrait aussi de revoir la conception de certains ralentisseurs qui, finalement, font la promotion des SUV, seuls capables, parfois, de les franchir à la vitesse maximale autorisée. Combien de dos-d’âne qui fleurissent un peu partout dans les communes pour ralentir localement l’allure à 30 km/h ne respectent pas le décret n°94-447 du 27 mai 1994 qui les concernent ? De plus en plus ! Outre le fait que ces installations peuvent provoquer des éblouissements de nuit en soulevant le faisceau lumineux de l’engin qui arrive en face, elles condamnent certains automobilistes à bord d’une Citroën C-Zéro, d’une Fiat Panda, ou d’un quadricycle encore communément appelé « voiture sans permis », par exemple, à les aborder fréquemment au pas.

Agacement

Quand les ralentisseurs en travers de la route sont installés tout au bas d’une cuvette, ils obligent les conducteurs à relancer vivement leur véhicule, laissant au passage un bon petit cocktail de polluants et de particules composées à la fois des poussières des garnitures de freins et des résidus de la combustion des carburants. Avec une voiture électrique, c’est l’autonomie qui peut être réduite de façon non négligeable lorsqu’ils se succèdent, espacés de quelques dizaines de mètres seulement. Depuis le trottoir, il est facile de constater le rituel qui consiste, par agacement, à piler devant un ralentisseur, avant d’accélérer rageusement à proximité du prochain, et de boucler sur ce scénario. Quand plusieurs milliers de véhicules empruntent chaque jour un tel tronçon, la surconsommation et la pollution induites sont loin d’être insignifiantes. Que dire des bruits des relances des moteurs et de frottement des soubassements sur le revêtement abrasif ? Des chicanes seraient plus efficaces pour l’environnement et la santé publique !

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