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Sur le climat, il n’y aura pas de planète B ! Rédigé par Philippe Schwoerer le 02 Juin 2017 à 00:00 0 commentaires

On savait le président américain, Donald Trump, climato-sceptique ! On le savait vouloir donner la préférence aux Américains, – lesquels ? -, dans une dangereuse attitude de repli national ! On le savait prêt à s’amuser avec la planète comme avec un jouet duquel on se désintéresse dans le fond ! Au prétexte, – et l’on sait ce que vaut un prétexte dans la bouche de Donald Trump -, que l’Accord de Paris sur le climat désavantagerait son territoire, l’homme à la mèche à contrevent vient de sortir les Etats-Unis d’un programme majeur et incontournable. Face à lui, en la personne du président de la République française, Emmanuel Macron, il a trouvé un homme à sa hauteur, ou plutôt avec une hauteur de vue bien supérieure. « Nous ne renégocierons pas un accord moins ambitieux, en aucun cas ! », a posé notre chef d’Etat. Dans la foulée, il a appelé les Américains souhaitant jouer un rôle dans la lutte contre le dérèglement climatique à rejoindre les pays nombreux à vouloir continuer à honorer les engagements pris à la COP21.

Une cause défendue par l’Avem

L’Avem et ses acteurs ont toujours partagé leurs préoccupations environnementales qu’ils traduisent dans une action globale de développement de la mobilité électrique. Voilà pourquoi la rédaction a fait le choix de relayer régulièrement les principales infos en rapport avec le dérèglement climatique. Nombre d’électromobiliens, depuis les pionniers des 4 et 5e vagues, ont fait le choix de supprimer ou laisser le plus souvent possible leurs véhicules thermiques à l’arrêt dans un souci écologique. En 2015, il s’est déroulé un épisode majeur et important : la signature d’un accord historique réunissant 195 pays et Etats. Non sans pragmatisme, il a été alors décidé de prendre des mesures parfois très contraignantes que l’on sait pourtant souvent insuffisantes.

Trump isole son pays ?

Qui serait dupe aujourd’hui à travers le monde : M. Trump isole toujours un peu plus les Etats-Unis dans un sur-protectionnisme paranoïaque ? Un isolement de façade, puisque des Etats, comme la Californie, la Louisiane ou le Colorado, pour ne citer qu’eux, ont décidé d’accentuer leurs politiques environnementales depuis l’arrivée de Trump au pouvoir, avec toute l’autonomie dont ils disposent. Un isolement de façade encore, après cet appel du 1er juin du président français aux bonnes volontés mondiales et en particulier américaines : « A tous les scientifiques, ingénieurs, entrepreneurs, citoyens engagés, que la décision du président des Etats-Unis a déçus, je veux dire ceci : ‘Vous trouverez dans la France une seconde patrie ; je vous lance un appel, venez travailler ici, avec nous, travailler sur des solutions concrètes pour le climat’. Ce soir, les Etats-Unis ont tourné le dos au monde, mais la France ne tournera pas le dos aux Américains ».

Non, il s’isole lui-même !

Finalement, le meilleur acteur contre le dérèglement climatique ne serait-il pas Donald Trump lui-même ? En prenant des décisions graves et inconscientes, incohérentes et dépassant son pouvoir, les réactions vont être nombreuses, entraînant des rebonds qui rendront leur autonomie à bien des voix importantes. Ainsi Elon Musk, auquel on doit d’avoir donné une forte impulsion à la 5e vague mondiale de la mobilité électrique, vient de claquer la porte. Son rôle de conseiller du président américain lui avait été reproché plusieurs fois. Lui pensait qu’en restant dans l’entourage de Trump, il pourrait plus efficacement faire passer le message environnemental. « Am departing presidential councils. Climate change is real. Leaving Paris is not good for America or the world (Je quitte le conseil présidentiels. Le changement climatique est réel. Abandonner Paris n’est pas bon pour l’Amérique ni pour le monde) ! », a-t-il commenté avec l’arme favorite du locataire de la Maison Blanche : le tweet. « Shame on you Donald Trump ! (Honte à toi Donald Trump !) » ont scandé des manifestants américains devant la prestigieuse résidence à nouveau entachée par un scandale. Comme pour répondre à l’appel d’Emmanuel Macron, des pancartes sont brandies avec des messages explicites, comme celui-là : « To the World, we’re sorry ! Most of us voted against this idiot ! (Au monde entier, nous sommes désolés ! Beaucoup d’entre nous ont voté contre cet idiot !) ». Les peoples se sont aussi largement exprimé sur le sujet : la Toile en témoigne.

Un acte hors pouvoir

Ségolène Royal, ancienne ministre de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer, a rappelé ce matin, au micro de LCI, quelques points importants : « L’Accord de Paris n’autorise pas la sortie unilatérale, par en plus une décision d’un seul homme, de cet accord. Il y a l’article 28 qui précise non seulement que la sortie de l’accord ne peut se faire qu’au bout de 3 ans, mais qu’en plus il y a une année de préavis, c’est-à-dire 4 ans avant de pouvoir sortir de l’Accord de Paris sur le climat ». Commenté ainsi, l’événement apparaît presque comme un pétard mouillé qui pourrait n’avoir aucune suite : 4 ans, n’est-ce pas largement suffisant pour être témoins d’un changement de locataire à la Maison Blanche ? Cependant, des financements américains contre le dérèglement climatique vont disparaître, au moins temporairement. La politique environnementale intérieure des Etats-Unis va être chamboulée, dans une bataille de pouvoir et contre-pouvoir.

Ignorance

Quoi qu’il en soit, tout comme avec la signature de son décret anti-immigration, la décision de Trump de faire quitter sa nation de l’Accord de Paris semble témoigner d’une parfaite ignorance de son autonomie réelle sur le sujet. Et, finalement, si la poignée de main très virile entre lui et Macron, lors de la première rencontre des 2 hommes, à Bruxelles, le 25 mai dernier, semble avoir jeté les objectifs des caméras pour mettre en valeur le président français, la nouvelle position de l’américain élargit la prise de vue et consacre à nouveau la France toute entière comme le pays rassembleur de l’unité mondiale en faveur de l’environnement. On pourrait en ressentir une certaine fierté, que la gravité et l’urgence de la mobilisation pour le climat nous appellent à modérer. Emmanuel Macron les a très bien incarnées en lançant son appel avec une parfaite attitude de circonstance.

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