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Telewatt – Quand la voiture électrique se charge sur l’éclairage public Rédigé par le 10 Juil 2014 à 00:00 0 commentaires

Utiliser le réseau d’éclairage public pour recharger des véhicules électriques, tel est l’objectif de Telewatt, un projet piloté par Citelum qui pourrait représenter l’un des principaux leviers du maillage dans les années à venir. Avec Jean-Rémy GAD, responsable du projet et Directeur Electro-Mobilité de Citelum, l’AVEM revient sur les avantages, les contraintes et les enjeux de cette solution qui sera expérimentée sur le territoire d’Aix-en-Provence en fin d’année.

Initié en 2011, le projet Telewatt est valorisé à 3,6 millions d’euros et bénéficie d’un financement de l’ADEME à hauteur de 50 % dans le cadre de son appel à projets infrastructures de charge. Piloté par Citelum, regroupe différents partenaires dont Edelcom (module de gestion de l’énergie), Airweb (application mobile) et Woodsys (système de paiement). L’IFPEN et Paristech Telecom sont également associés pour les modules de comportement de charge et l’optimisation des réserves de puissance tandis que Nissan assurera la mise à disposition des véhicules de l’expérimentation aixoise.

Un défi technique

La CRE favorable au dispositif

Dans une publication datée de juin 2014, la Commission de Régulation de l’Energie s’est montrée favorable à l’expérimentation de systèmes de charge sur le réseau d’éclairage public.

La CRE recommande ainsi de « valider la faisabilité technique et l’opportunité économique d’ouvrir la possibilité d’un déploiement de bornes de recharge sur le réseau d’éclairage public, avec notamment l’utilisation de solutions de pilotage de la charge ».

Elle demande également aux gestionnaires d’être partie prenante de ces projets d’expérimentation.

S’il s’avère simple de prime abord, le principe d’utiliser les candélabres pour la recharge des VE comporte plusieurs défis techniques.

« La difficulté, c’est d’utiliser un réseau d’éclairage public qui n’a pas été prévu à l’origine pour avoir des utilisateurs qui demandent 3 kW de puissance alors qu’une ampoule d’éclairage public ne nécessite que 130W » nous précise Jean-Rémy Gad.

Le cœur du dispositif Telewatt repose ainsi sur son système de pilotage qui permet d’assurer une distribution intelligente et optimale de l’énergie.

« D’un point de vue physique, il faut également s’assurer de la bonne répartition des points de charge afin qu’ils soient situés le plus près possible de l’armoire de distribution pour limiter les déperditions » souligne Jean-Rémy Gad.« A l’usage, nous demandons également à l’utilisateur d’indiquer son niveau de charge avant de brancher. Cela nous permet d’évaluer le temps de charge nécessaire et d’assurer une meilleure gestion du réseau ».

Quant au comptage de l’énergie, la solution Telewatt dispose de compteurs intégrés qui permettent de dissocier les usages entre charge du VE et éclairage public. A noter que la Commission de Régulation de l’Energie s’est également montrée favorable à l’expérimentation de tels systèmes (voir encadré).

Une énergie 100 % disponible le jour, 30 % la nuit

Le système Telewatt offre une énergie disponible 100 % le jour et 30 % la nuit soit une puissance respective de 36 kW et 10 kW à répartir sur les différents points de charge.

Si le système de charge est majoritairement opérationnel, il y a néanmoins une courte période de rupture lors de la phase d’allumage de l’éclairage. « En phase d’allumage, toute la puissance est nécessaire et cela entraine une coupure du système de charge. L’opération dure une quinzaine de minutes par jour, ce qui équivaut à une disponibilité 23h45/24 » précise Jean Rémy Gad.

Une solution plug & play

Pour s’équiper, nul besoin de racheter l’ensemble du candélabre, seule une modification est nécessaire sur le point lumineux.

« L’avantage, c’est qu’il n’y a pas de génie civil ni de coût de raccordement par rapport à une borne classique : le système est Plug & Play ! Nous ne sommes pas non plus contraints à des déploiements en grappe, nous pouvons répartir les installations sur l’ensemble du réseau pour assurer un maillage plus efficace » précise Jean-Rémy Gad.

« Par exemple, sur une ville de 100.000 habitants, il y a environ 10.000 points lumineux, soit 200 armoires de distribution. En plaçant 2 à 3 points de charge par armoire, cela équivaut à 400 à 600 points de charge » précise Jean-Rémy Gad.

Quant aux coûts de déploiement, Citelum assure que le dispositif nécessaire aux bornes s’autofinance grâce aux économies d’énergies générées. « Lorsque nous équipons le luminaire, nous y associons un système de gestion intelligente de l’énergie. Celui-ci permet d’ajuster, point par point, le besoin en éclairage et permet de générer 30 à 50 % d’économie sur un poste de dépenses majeur pour la collectivité ».

Un réseau complémentaire

Si, à lui seul, le maillage du réseau d’éclairage public pourrait suffire à contenter les objectifs du Grenelle et du Livre-Vert, sa limitation à 3 kW le rend complémentaire à d’autres solutions de charge, notamment rapides et accélérées.

« Telewatt est une brique dans l’éco-système IRVE » résume Jean-Rémy Gad. « Sa limitation de puissance ne pourra pas contenter tous les véhicules électriques. Aujourd’hui, il se révèle particulièrement adaptée pour les véhicules légers, notamment les scooters ou quadricycles électriques, ainsi qu’à une ou deux voitures électriques ».

Première expérimentation à Aix-en-Provence

La Communauté d’Agglomération du Pays d’Aix (CPA) a été retenue pour mener une première expérimentation. Celle-ci débutera à compter du 1er octobre et se prolongera jusqu’à fin de l’année.

« On propose un déploiement sur quatre ou cinq sites avec trois à quatre équipements maximum par site. Les sites seront définis par la CPA et s’inscrivent dans le cadre d’une expérimentation privée puisque seuls les agents de la CPA auront accès à ces infrastructures » précise Jean-Rémy Gad.

Pour Telewatt, le but de l’expérimentation est essentiellement technique : il s’agit de vérifier que ce type de charge ne perturbe pas le réseau. Côté usagers, leur avis sera recueilli pour la partie application Smartphone qui sera le seul moyen d’accès à la borne. « C’est un choix pour cette expérimentation ! Demain, nous pourrions très bien utiliser un système RFID ou autre… » précise Jean-Rémy Gad.

Quant à l’avenir commercial de Telewatt, la solution pourrait être officiellement proposée par Citelum à partir de 2015. A suivre…

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