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Un budget de 350 millions d’euros pour le plan vélo Rédigé par Philippe Schwoerer le 14 Sep 2018 à 00:00 0 commentaires

Si des associations, – dont la Fédération des usagers de la bicyclette (FUB) -, espéraient pouvoir compter sur un budget de 200 millions par an pour encourager le développement de la mobilité à vélo, – une enveloppe jugée acceptable avant sa démission par Nicolas Hulot alors ministre de la Transition écologique et solidaire -, le gouvernement s’est aujourd’hui prononcé pour 350 millions à répartir sur 7 ans. De quoi sans doute rassurer relativement Eric Piolle, Maire écolo de Grenoble (38), selon lequel il fallait craindre l’absence totale de crédit pour le très attendu plan vélo.

Pas de prime à l’achat d’un VAE

Inscrit dans la loi d’orientation des mobilités, le fameux plan vélo, dont le départ de Nicolas Hulot a sans doute retardé l’annonce, et peut-être permis de le rendre plus consistant, repose sur un ensemble de mesures. L’une d’elles pourrait-elle restaurer la prime à l’achat des vélos à assistance électrique supprimée au début de l’année 2018 ? Hélas non ! Globalement, il s’agit toutefois de tripler les déplacements à vélo d’ici 2024 (année d’accueil des Jeux olympiques par la France), en les faisant progresser de 3% (2 fois moins que la moyenne européenne) à 9%. Le plan suit 4 orientations : sécurité des cyclistes par le développement d’aménagements cyclables de qualité ; lutte contre le vol ; mise en place d’un cadre incitatif, notamment fiscal ; promotion d’une véritable culture du vélo.

Un vrai moyen de transport

Edouard Philippe était accompagné à Angers (49) de François de Rugy, – nouveau ministre de la Transition écologique et solidaire -, et d’Elisabeth Borne, – ministre en charge des Transports -, ce vendredi 14 septembre 2018, pour présenter le plan vélo. Le choix de cette commune a été, entre autres, justifié par le fait que son maire, – Christophe Béchu -, est aussi le président de l’Agence de financement des infrastructures de transport en France (Afitf), qui est concerné par ce programme. Le Premier ministre a commencé son allocution (voir la vidéo) en appelant les Français à ne plus le considérer seulement comme un instrument de loisir, mais comme un véritable véhicule pour les déplacements quotidiens, à l’instar de ce qui est observé dans d’autres pays, notamment en Europe du Nord. Un outil permettant de réduire à la fois l’engorgement des rues et les émissions dues aux transports.

Sécurité des cyclistes

« Le mois d’août 2018 a été le plus meurtrier des 5 dernières années pour les cyclistes », a reconnu Edouard Philippe, qui souhaite activer 2 leviers pour la sécurité des utilisateurs de vélos. Le premier est le développement des pistes cyclables, dont la responsabilité incombe aux collectivités territoriales (villes, intercommunalités, départements). Si l’Etat n’a pas vocation à se substituer à cette responsabilité, le Premier ministre indique que l’institution peut donner des impulsions sur des éléments qui sont bloquants. Notamment grâce à la création du fonds national de la mobilité active dont l’enveloppe a été fixée à 350 millions d’euros. Il s’agit en particulier de remédier au problème des discontinuités observées dans le maillage, qui créent une réelle insécurité pour les cyclistes, et qui sont parfois dues à des grandes infrastructures dont l’Etat a la charge. L’Ademe aura la responsabilité d’accompagner cette disposition par l’intermédiaire d’un appel à projets au bénéfice des collectivités désireuses de lancer des chantiers en ce sens. Second levier à activer pour la sécurité des cyclistes : adapter le code de la route aux autres formes de mobilité dont le vélo (création de sas en amont des feux de signalisation, élargissement du double-sens cyclable aux voies à 50 km/h dans les agglomérations, partout où cela sera possible).

Lutte contre le vol

C’est le 2e axe du plan qui s’appuie sur le chiffre de 300.000 foyers victimes chaque année d’un vol de vélo. Deux initiatives pour lutter contre ce fléau, dont la première passe par le développement de stationnements sécurisés dédiés, et sans doute imposés, près des lieux de déplacement du quotidien (bâtiments existants d’habitations, d’entreprises, des centres commerciaux, gares). La seconde se traduira par un marquage systématique et infalsifiable des vélos par les revendeurs.

Mise en place d’un cadre incitatif

Edouard Philippe a annoncé 2 mesures afin d’inciter à l’usage du vélo pour les déplacements domicile-travail. Tout d’abord, remplaçant l’actuelle indemnité kilométrique vélo jugée trop complexe, un forfait mobilité durable par lequel les employeurs privés et publics pourront contribuer aux frais de déplacement de leurs salariés ou agents à vélo. Ce dispostif est plafonné à 400 euros annuels en franchise fiscale et sociale (plafond de l’ITV multiplié par 2). Comme employeur, l’Etat attribuera à ses agents rejoignant leurs services à vélo une prime de 200 euros annuels. Seconde mesure : le vélo va être introduit dans le barème fiscal qui sert à rembourses les frais des déplacements que les salariés effectuent à titre professionnel avec leur engin personnel.

Promotion d’une véritable culture du vélo

« Il faut montrer, dire, prouver, d’une certaine façon, qu’utiliser son vélo c’est utiliser un mode de transport qui a toute sa place dans tous les types de transport que l’on peut envisager dans la vie quotidienne », a assuré Edouard Philippe à Angers ce vendredi 14 septembre 2018. D’ici 2022, un dispositif intitulé « Savoir rouler » va être généralisé dans les écoles, afin de s’assurer que les enfants qui entrent en 6e savent pratiquer le vélo de façon autonome et en toute sécurité. Le Premier ministre a également évoqué le développement des points de location libre-service de vélos.

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