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Un paquebot de croisière à pile hydrogène pour Viking Cruises ? Rédigé par Philippe Schwoerer le 17 Oct 2017 à 00:00 0 commentaires

Les bateaux exploitant une pile à combustible hydrogène ne sont pas encore très nombreux à travers le monde. Dans l’année, l’Avem a communiqué sur le catamaran high-tech Energy Observer qui s’apprête à sillonner les mers du globe jusqu’en 2022 (notre article), et la navette fluviale Navibus Jules Verne 2 de Nantes (notre article). Ces 2 bateaux sont cependant de dimensions bien modestes, par rapport à un paquebot électrique de croisières de 230 mètres de long qui doit pouvoir embarquer jusqu’à 900 passagers et 500 membres d’équipage.

Projet sérieux ou opération de communication ?

Le projet de Viking Cruises semble tellement éloigné de ce que l’industrie est en mesure de produire aujourd’hui comme pile à combustible hydrogène, que la Toile doute et s’enflamme. Ce programme dévoilé par Serge Fossati, directeur du projet, lors de la « Sea Safety Conference » de Haugesund, dans le Sud de la Norvège, fin septembre dernier, a effectivement de quoi laisser songeur. Torstein Hagen, à la tête de l’entreprise, ne semble pourtant pas plaisanter sur le sujet : « Chez Viking, nous nous sommes toujours efforcés d’être des pionniers en matière de transport vert. Comme un Norvégien et avec des navires norvégiens, nous voulons ouvrir la voie à des navires à zéro émission grâce à la technologie des piles à combustible. La route est encore longue, mais chez Viking nous voulons être à la maîtrise du jeu ». Cette impression de sérieux est retransmise à la lecture de l’article publié le 28 septembre dernier sur le site de l’Autorité maritime norvégienne (voir ici) tout particulièrement concerné par cette affaire.

Hydrogène liquide

A ce stade du projet, il n’existe surtout que quelques directions pressenties à suivre. Une, en particulier, concerne l’hydrogène, qui sera stocké à bord sous forme liquide à une température de -253° C pour l’empêcher de s’évaporer. Ce point relève à lui seul du défi technologique tellement les quantités à emmagasiner du produit dans des cuves réalisées sur mesure seront importantes. Tellement importantes qu’elles dépassent aussi les capacités individuelles actuelles des producteurs européens. Un obstacle qui ne semble pas arrêter Viking Cruises déjà en négociation sur le sujet avec la compagnie Statoil afin de trouver une solution à l’échelle norvégienne. Un avitaillement en cours de croisière semble envisagé, puisque le projet inclut une flotte de bateaux pour transporter l’hydrogène liquide depuis des raffineries du pays vers le paquebot. A la tête de l’Autorité maritime norvégienne, Olav Akselsen, très enthousiaste, a commenté : « S’ils parviennent à faire cela, un réseau de distribution de l’hydrogène pourra être établi, permettant à d’autres armateurs de l’exploiter comme carburant, contribuant à développer une industrie du transport maritime à zéro émission ».

Un paquebot presque ordinaire

Sur les visuels présentés lors de la « Sea Safety Conference » de Haugesund, le paquebot électrique à pile hydrogène ne présente pas différemment des modèles de croisière lancés sur les mers par Viking Cruises. A bord, la pile à combustible convertira l’hydrogène en électricité, aussi bien pour la propulsion que pour l’alimentation électrique des équipements. « Le bateau va naviguer sous pavillon norvégien, ce qui signifie que nous devons nous assurer que la sécurité sera au même niveau que sur les navires conventionnels. Nous croyons qu’il est possible de résoudre tous les problèmes que pose le projet. Il y a encore pas mal de chemin à faire avant que toutes les solutions techniques ne soient en place, mais il s’agit d’un projet très concret et hautement prioritaire chez Viking Cruises », plaide Olav Akselsen. Selon une enquête menée par la chaîne de télévision britannique Channel 4, un bateau de croisière peut émettre autant de particules très fines en une journée qu’un million de voitures thermiques, rendant l’air à bord plus pollué que dans les villes les moins respirables du monde. Remplacer ces motorisations serait une excellente nouvelle pour l’environnement, ainsi que le confort et la santé des passagers comme de l’équipage.

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