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Une trottinette électrique qui se transforme en caddy Rédigé par Philippe Schwoerer le 20 Avr 2017 à 00:00 0 commentaires

Vendredi 7 avril dernier, le quotidien Le Monde a décerné à Lyon (69) ses 7 prix Smart Cities de l’innovation urbaine qui correspondent à autant de catégories. Dans celle de la mobilité, le trophée distingue une trottinette électrique qui peut au besoin se transformer en caddy pour réaliser quelques courses et redevenir un moyen de transport doux pour revenir ainsi chargé de marchandises à la maison.

Innovations urbaines

C’est à l’Hôtel de Ville de Lyon, en présence de Gérard Collomb, sénateur maire de Lyon, et de Carlo Ratti, directeur du MIT (Massachusetts Institute of Technology) Senseable City, que les prix Le Monde de l’innovation urbaine ont été décernés début avril 2017, dans 7 catégories : Grand Prix, Energie, Habitat, Innovation urbaine, Participation citoyenne, Action culturelle et Mobilité. Dans cette dernière, le jeune ingénieur Robin Braem, tout juste diplômé de l’Ecole des mines de Douai (59) qui a soutenu son projet, a convaincu le jury international composé de personnes qualifiées. Comment ? Tout simplement en présentant un engin dont l’utilité semble si évidente qu’on se demande pourquoi il n’est pas déjà répandu dans les plus grandes villes du monde. Il s’agit d’une trottinette électrique qui devient momentanément un chariot pour faire ses courses dans les magasins et supermarchés.

Rituel fastidieux

L’idée du jeune lauréat ne date pas d’hier, mais de ses années de classe préparatoire scientifique à Lille (59). A l’époque, il se déplaçait à vélo, devant régulièrement s’approvisionner au cours de ses retours chez lui, le soir, dans un magasin de proximité. Cette action donnait lieu à un rituel plutôt bien huilé, débutant par le choix d’une place de stationnement plus ou moins sécurisée, et devenant périlleuse à son terme, avec les sacs de provisions suspendus au guidon. Il évoque au sérieux journal une chute embarrassante pour justifier son acharnement à mettre au point un engin cohérent qui pourrait intéresser nombre de jeunes citadins branchés.

Du vélo à la trottinette

Dès son arrivé à l’Ecole des mines de Douai, Robin Braem a présenté à ses professeurs son projet qui s’appuyait alors sur un vélo. L’idée a fait son chemin, gagnant en légèreté, pour devenir une trottinette à 3 roues : 2 à l’avant et une à l’arrière. Un panier ou une sacoche de vélo, amovible, prend place sur la potence. Il suffit de soulever une poignée sur le même tube pour que la roue arrière se rapproche de celles à l’avant en escamotant la plateforme ordinairement réservée pour y mettre les pieds. Le chariot ainsi obtenu peut être poussé sur ses 3 roues ou tiré sur les 2 frontales. Ainsi, il tient debout tout seul. En sortant du magasin, sans se préoccuper du panier, il suffit de procéder à l’inverse pour retrouver l’usage d’une trottinette électrique. La méthode de pliage, inédite, a été brevetée.

Un utilitaire à tout faire

Plus globalement, Robin Braem présente son invention comme un engin susceptible de « réconcilier la micro-mobilité avec le transport de charges ». C’est donc tout naturellement qu’il peut le décliner très généreusement à destination de multiples professionnels, ou de particuliers dans le cadre de leurs loisirs : employés de grandes surfaces, tours opérateurs, facteurs, agents de sécurité ou d’entretien, porteurs de journaux, techniciens à domicile, golfeurs, camping-caristes, plaisanciers, etc. Trois prototypes ont déjà été réalisés. La version actuelle, en aluminium, et équipée de freins hydrauliques, bénéficie d’une autonomie de 25 kilomètres et d’une vitesse de pointe de 30 km/h en utilisation trottinette.

1.500 euros

Pour mener à bien son projet, Robin Braem a pu exploiter le laboratoire de fabrication et les compétences du personnel de l’Ecole des mines de Douai. L’article consacré par Le Monde à cette innovation détaille : « Il a bénéficié d’outils à la pointe de la technologie et s’est vu attribuer un petit garage pour mener ses expérimentations, durant lesquelles il a été beaucoup aidé, notamment par le technicien de l’atelier mécanique de l’école d’abord, un expert en poste depuis 1976 ». Le jeune ingénieur, conscient de sa chance, se montre reconnaissant, en pensant à tous les professionnels qui se sont penchés sur son invention : « Plusieurs fois leurs astuces ont fait la différence. J’avais besoin de leurs compétences, de leur instinct et de leurs encouragements lorsque je commençais à baisser les bras ».

Une enveloppe pour sa production

La persévérance de Robin Braem aura été payante, à hauteur de 25.000 euros obtenus du fonds régional d’incubation, augmentés d’une allocation mensuelle de 1.000 euros versée pendant un an par la région. Une étude de marché a été réalisée par l’incubateur de Mines-Douai qui a mis au jour « un réel intérêt, auprès d’urbains pressés ou de personnes marchant avec difficulté ». L’heureux concepteur espère commercialiser son invention avant la fin de la présente année 2017. Le prix de ce petit véhicule de mobilité douce, baptisé Maestra, serait de 1.500 euros.

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