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Valeo mise sur la voiture électrique 48 V à quelques milliers d’euros Rédigé par Philippe Schwoerer le 22 Juil 2017 à 00:00 0 commentaires

Interrogé par Sébastien Couasnon au cours de son émission Tech & Co du lundi 17 juillet dernier sur BFM Business, Guillaume Devauchelle, directeur de l’innovation de Valeo, intervenait autour du sujet « Autonome, électrique, à quoi ressemblera la voiture de demain ? ». Avec, en fond, les déclarations de Nicolas Hulot autour de l’abandon des ventes de voitures diesel et à essence, il a évoqué le développement, déjà avancé en Chine, d’une voiture électrique légère mue sous une tension de 48 Volts qui serait commercialisée au prix de « quelques milliers d’euros ».

Alternateur

Que Valeo se lance dans le développement de chaînes de traction en hybridation légère sous 48 Volts, rien de finalement bien étonnant ou exceptionnel ! En revanche, imaginer une voiture électrique qui puisse s’appuyer sur un seul moteur dont les caractéristiques sont très proches de celles d’un alternateur, voilà qui de quoi éveiller la curiosité des électromobiliens. Quand Nunzio La Vecchia assure que la technologie qu’il a développée est capable d’emporter très vivement, sous 48 Volts, un engin aussi monstrueux que sa nanoFlowcell Quant, on ne peut qu’être dubitatif. Si c’est Guillaume Devauchelle, le directeur de l’innovation de Valeo, qui brosse un tableau plus réaliste, le discours passe tout de même mieux ! L’entreprise a acquis depuis longtemps une reconnaissance indiscutable en matière d’alternateurs qu’elle compte exploiter de manière diversifiée.

Valeo et la voiture électrique

Valeo est aussi bien présent dans la recherche et le développement concernant les véhicules autonomes, que les voitures électriques. D’ailleurs, les 2 branches se rejoignent bien souvent, tellement la motorisation électrique est une évidence pour emporter, par exemple, les navettes et autres engins conçus pour embarquer, sans chauffeur des passagers. Au sujet des véhicules électriques, Valeo a scellé son destin avec Siemens, en créant, en décembre 2016, la coentreprise Valeo Siemens eAutomotive. Au sein de cette union, les 2 sociétés reconnues pour leur sérieux, leurs compétences, et le goût de l’innovation, comptent accéder au statut de leader mondial en matière de solutions pour produire des chaînes de traction électrifiées à un coût abordable, qu’il s’agisse de voitures électriques, hybrides, ou hybrides rechargeables. Plus globalement, comme l’a indiqué Guillaume Devauchelle à Sébastien Couasnon, Valeo s’intéresse au « triangle magique ‘véhicule autonome, véhicule connecté, véhicule électrique’ qui est parfaitement adapté à la ville ». C’est selon ces 3 axes que Valeo mise sur l’avenir de l’automobile.

15 km/h

Répondant au micro de BFM Business, Guillaume Devauchelle a commencé par rappeler qu’en ville, en France, et en moyenne, une voiture roule à 15 km/h avec le plus souvent une seule personne à bord, alors qu’elle est conçue pour filer 10 fois plus vite en offrant un espace de confort plus ou moins grand pour 4 passagers. Autant économiser l’énergie avec des voitures électriques minimalistes incapables d’accélérations phénoménales qui se perdent de toute façon au bout de quelques dizaines ou centaines de mètres, avec le prochain ralentissement. Des citadines qui cohabiteront avec des modèles ou d’autres moyens de transports destinés à parcourir de moyennes et longues distances dans des conditions de circulation moins frustrantes. Elle vient de là l’idée d’une voiture disposant d’une autonomie d’à peine 100 kilomètres pour une vitesse maximale de 100 km/h. En Chine, où les conditions d’évolution dans les rues sont encore plus limitées, on y croit, à cette définition d’une voiture électrique sousvoltée, au point de l’encourager fiscalement.

Citadine de l’avenir…

« L’électrique c’est une très bonne solution pour la ville. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a pas de pollution locale. Et tous ceux qui habitent en centre ville ressentent cette pollution physiquement », plaide Guillaume Devauchelle. « En ville, les trajets sont courts. Le principal inconvénient des véhicules électriques, c’est l’autonomie, le poids des batteries, quand on veut beaucoup d’autonomie. En ville, ça disparaît ! », poursuit-il. Le directeur de l’innovation de Valeo « prédit la disparition de la voiture couteau suisse, c’est-à-dire la voiture qui vous amène tous les jours au travail pour faire quelques kilomètres et qui vous emmène aussi en vacances pour faire quelques centaines de kilomètres ». Concernant l’utilisation des moteurs diesel en ville, il fait un rappel qui rejoint le bon sens souvent exprimé à partir du milieu des années 1970 alors que Peugeot venait de lancer la 204 alimentée au gazole, d’une motorisation fragile lorsqu’elle était principalement utilisée pour de petits trajets : « Un moteur diesel est à contre-emploi en ville. Il fonctionne très bien quand il est chaud, et fonctionne très bien quand il est chargé. En ville, on utilise un diesel froid parce que les trajets sont courts ». Pour lui, pas de doute : « Là, le moteur électrique, avec beaucoup de couple à bas régime, et peu de puissance, est parfaitement adapté ».

…électrique et à 48 V

« Valeo développe une technologie tout à fait particulière qu’on appelle ‘le 48 Volts’, qui a 80% des intérêts d’un véhicule électrique à 300 V et plus, mais pour une fraction du coût », explique Guillaume Devauchelle. Il confirme : « Nous croyons beaucoup à la descente du prix du véhicule électrique, en ciblant au mieux l’usage ». Pourquoi la technologie électrique à 48 Volts serait-elle bien meilleur marché ? « Le 48 Volts, c’est simplement 4 fois le 12 Volts que vous avez aujourd’hui sur votre voiture. Il n’y a pas de réglementations particulières, parce qu’il n’y a aucun danger avec le 48 Volts. Vous pouvez mettre les 2 mains sur les bornes de la batterie, il ne se passe rien. Il n’y a donc pas besoin de payer de protections particulières. Les batteries sont beaucoup plus petites et donc beaucoup plus légères et la puissance est elle-même limitée. Avec finalement 15-20 kW de puissance, – une trentaine de chevaux -, c’est parfait pour la ville », répond-il. En conclusion : « Des véhicules électriques, extrêmement performants pour la ville, à un coût raisonnable de quelques milliers d’euros » vont prochainement débarquer sur le marché branché. Guillaume Devauchelle certifie : « ça démarre actuellement en Chine ».

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