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Véhicule électrique & Analyse du Cycle de Vie – L’ADEME confirme la pertinence environnementale du VE Rédigé par le 13 Déc 2013 à 00:00 0 commentaires

Dans un entretien accordé à l’AVEM, Maxime Pasquier, en charge des thématiques Véhicules électriques et hybrides, Infrastructures de recharge, Electromobilité, revient sur l’étude sur l’Analyse du Cycle de Vie (ACV) publiée il y a quelques jours.

« Quel que soit le mix énergétique des pays Européens étudiés, l’étude démontre qu’en fin de vie, le bilan environnemental du véhicule électrique restera toujours plus favorable que le thermique » souligne l’ingénieur de l’ADEME qui regrette que le contenu du rapport n’ait pas été repris correctement par la plupart des médias.

Ainsi, l’étude ADEME estime la contribution climatique globale du VE à 9 tonnes d’équivalent CO2 sur l’ensemble de sa durée de vie contre 22 tonnes d’équivalent CO2 pour un véhicule thermique. « Des résultats très encourageants compte tenu de la jeunesse du développement de cette technologie » souligne Maxime Pasquier qui entrevoit « des améliorations pour les années à venir ».

Un comité technique de 30 partenaires

« L’étude menée se concentre dans son ensemble sur le respect des standards internationaux définissant les principes ACV, notamment ISO 14040 et 14044, garantissant ainsi d’être impartiale et sans biais. Son objectif est d’identifier les conditions de viabilité du VE et ses axes d’amélioration » nous explique Maxime Pasquier.

Pour ce faire, l’ADEME s’est entourée d’un comité technique constitué d’une trentaine de partenaires : énergéticiens, constructeurs, fabricants de batteries, sociétés de recyclages etc… qui ont pu fournir à l’agence des données détaillées dont l’analyse a été confiée à deux cabinets spécialisés indépendants : Ginko21 et PE International.

L’étude couvre ainsi l’ensemble du cycle de vie du véhicule électrique, de l’extraction des matériaux nécessaire à sa fabrication jusqu’à son recyclage en passant par ses phases d’assemblage et d’usage.
Au final, l’analyse publiée par l’ADEME confirme « un bilan favorable au véhicule électrique pour un certain nombre des impacts environnementaux regardés » tout en identifiant des pistes qui permettront encore d’améliorer son bilan environnemental dans les années à venir.

Une phase de fabrication à optimiser

« Dans le contexte français, la contribution relative de la phase de fabrication des véhicules au potentiel de changement climatique est significativement plus importante pour le véhicule électrique que pour le véhicule thermique » indique l’ADEME dans son étude qui observe une contribution de 69% pour la fabrication du véhicule électrique contre seulement 15 % pour celle du véhicule thermique.

La production de la batterie représente à elle seule 35% de la participation du véhicule électrique au potentiel de changement climatique. Une part qui intègre majoritairement l’extraction des matériaux nécessaire à la fabrication des batteries.

« Le véhicule électrique doit être vu comme un investissement. Le surcoût environnemental initial lié à sa fabrication peut être compensé sur les indicateurs d’impact où le véhicule électrique est meilleur que le véhicule thermique à l’usage » rappelle Maxime Pasquier.

L’analyse du cycle de vie a ainsi estimé qu’il fallait rouler 50.000 km pour compenser ce « surcoût » environnemental initial selon le mix énergétique français sur le potentiel de changement climatique. En Allemagne, où l’électricité est plus carbonée avec 44 % de la production issue du charbon, ce délai s’avère plus long (100.000 km) pour le même indicateur d’impact potentiel.

Privilégier l’usage intensif

« De façon à rentabiliser le plus tôt possible un véhicule électrique, il faut privilégier les situations où le véhicule électrique viendra se substituer à un véhicule thermique nécessitant une utilisation intensive : autopartage, flotte d’entreprise etc… » conseille Maxime Pasquier.

« Quoi qu’il en soit, que le VE mette 5 ou 10 ans à parcourir ses 50.000 km, il aura toujours un potentiel de changement climatique moins important en fin de vie qu’un véhicule thermique et ce quel que soit le mix électrique des pays Européens étudiés ».

Alléger le VE pour réduire son impact environnemental

Pour réduire l’impact environnemental lié à la fabrication, l’ADEME a mis en exergue toute une série de recommandations et notamment la production de véhicules électriques plus légers.

« Un allègement de la masse du véhicule permettrait de diminuer les besoins énergétiques et la taille de la batterie pour diminuer l’impact environnemental » souligne Maxime Pasquier.

On ne manquera pas de noter que de nombreux travaux et projets de R&D sont déjà en cours sur ce sujet. D’un point de vue industriel, BMW a déjà ouvert la marche avec l’i3 qui est équipée d’une nouvelle carrosserie en plastique de fibre de carbone, un matériau beaucoup plus léger que les structures en acier qui a permis au constructeur de diminuer le poids de sa citadine électrique de plus de 200 kg.

Parmi les autres axes d’améliorations cités par l’ADEME figurent les batteries de nouvelle génération ainsi que leur processus de récupération en fin de vie (recyclage ou réutilisation pour d’autres applications).

Les Smart-Grids et les ENR au secours du mix-énergétique

Sur la partie énergétique, l’ADEME met également en évidence « l’importance cruciale du bouquet électrique » dans le bilan environnemental du véhicule électrique.

L’agence préconise notamment l’usage et le développement d’une électricité verte issue des énergies renouvelables notamment dans des pays, comme l’Allemagne, où l’électricité est la plus fortement carbonée.

Le développement des « réseaux intelligents », ou « smart grids », est également mis en avant et permettrait d’éviter de recourir, lors des périodes de pointe, à l’utilisation d’une électricité issue d’énergies fossiles ayant un impact environnemental supérieur.

Un sujet sur lequel l’ADEME est déjà mobilisée à travers le financement de plusieurs initiatives associant véhicules électriques et smart-grids comme le projet Infini Drive porté par le Groupe La Poste et ERDF. Constructeurs et équipementiers travaillent également sur le sujet et commercialisent d’ores et déjà un panel de solutions où infrastructures de charge et réseau électrique communiquent pour une meilleure utilisation de l’énergie.

Les autres polluants également étudiés

Si l’étude se focalisait principalement sur les différents indicateurs d’impacts environnementaux, l’ADEME a également consacré un volet complet aux nuisances locales dont les polluants locaux …

« Nous avons regardé à l’échelle d’une ville de 500.000 habitants les conséquences de l’intégration de 5.000 VE (soit un taux de pénétration de 1.8 % ndlr) en termes d’amélioration de la qualité de l’air » explique Maxime Pasquier qui souligne « l’avantage indéniable du véhicule électrique dans les villes ».

Des zones prioritaires pour l’air indispensables

« La solution technologique ne suffit pas » nuance Maxime Pasquier qui préconise de « durcir les mesures en instaurant des zones dédiées pour la qualité de l’air ».

Une des façons d’avoir un « impact significatif qui permettrait de booster le marché du VE… »

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