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Véhicules électriques : les grandes manœuvres se poursuivent autour du marché chinois Rédigé par EMMANUEL MAUMON le 07 Fév 2018 à 00:00 0 commentaires

Avec plus de 600 000 véhicules électriques écoulés en 2017, le marché chinois attire la convoitise de tous les grands constructeurs automobiles qui placent tous aujourd’hui l’électromobilité au cœur de leur développement futur. L’intérêt est d’autant plus grand que ce marché s’ouvre progressivement aux constructeurs étrangers. Après avoir instauré une politique très protectionniste, les autorités chinoises ont désormais instauré une politique des quotas qui impose à tous les constructeurs de vendre au moins 10% de véhicules électriques ou hybrides rechargeables l’an prochain. Un pourcentage qui devra encore monter les années suivantes pour atteindre 20% en 2025. Une contrainte importante, mais qui va faire de la Chine un gigantesque marché pour les modèles électriques. Face à ce futur eldorado, les constructeurs poursuivre leurs grandes manœuvres pour se positionner de la meilleure des manières sur ce marché.

Nissan annonce 7,6 milliards d’euros d’investissements en Chine

Après les 10 milliards d’euros d’investissements prévus par Volkswagen il y a deux mois, Nissan vient à son tour d’annoncer un investissement massif en dévoilant ses objectifs en Chine pour les cinq ans à venir. Durant cette période, elle compte y investir 7,6 milliards d’euros dont la majeure partie sera consacrée à l’électrique. Nissan veut introduire 20 modèles électrifiés sur le marché chinois d’ici à 2022, date à laquelle elle ambitionne, avec son partenaire local Dongfeng, de devenir l’un des trois grands constructeurs sur ce plus grand marché au monde. La Nissan Leaf ayant du mal à trouver sa place en raison de son coût trop élevé pour les consommateurs chinois, le constructeur japonais souhaite plutôt développer sa marque locale « low cost » Venucia dont l’objectif est d’écouler 600 000 voitures/an d’ici cinq ans. Nissan ne néglige pas pour autant le haut de gamme et va électrifier tous les modèles de sa marque de luxe Infiniti, avec l’espoir de tripler les ventes de cette dernière pour atteindre les 150 000 exemplaires/an.

Le groupe Daimler mise aussi sur le marché chinois

La Chine occupe également une place importante dans la stratégie du groupe Daimler. Celui-ci n’était guère en avance jusqu’à présent en matière d’électromobilité, mais il compte bien mettre un coup d’accélérateur pour rattraper son retard. Pour cela, en précisant dernièrement sa stratégie dans ce domaine, il a annoncé son intention d’électrifier, d’ici à 2020, l’ensemble de ses gammes de voitures des marques Smart à Mercedes-Benz. Pour Mercedes, le premier volet de ce plan sera la commercialisation en 2019 d’un SUV décliné du Concept EQ présenté en 2016 au Mondial de l’Automobile. Ces véhicules électrifiés seront assemblés dans six usines réparties sur 3 continents, et dont une sera implantée en Chine. La Chine qui accueillera également une usine spécialisée dans l’assemblage des batteries lithium-ion qui sont aussi au cœur de la stratégie du groupe Daimler. Pour lui, les batteries constituant l’élément clef de la mobilité électrique, il souhaite accorder une grande importance à leur production au sein de ses propres usines. Mercedes a d’ailleurs ouvert la voie à cette politique l’été dernier dans son usine allemande de Kamenz.

Geely s’intéresse de près à Mercedes

Si Mercedes va implanter des usines en Chine en vue de mieux pénétrer ce marché crucial pour son développement, les constructeurs chinois s’intéressent aussi de très près à la marque à l’étoile. Après avoir racheté Volvo et Lotus, le géant chinois Geely souhaite aujourd’hui prendre une participation importante dans le groupe Daimler, propriétaire de Mercedes. Après avoir déjà tenté un rapprochement l’an dernier, Geely s’apprête à faire une nouvelle tentative, en ayant notamment l’objectif de nouer un partenariat commercial dans les véhicules électriques. L’an dernier, Daimler avait repoussé l’offre d’une prise de participation de 5% de son capital tout en conseillant à Geely de passer par le marché boursier pour acquérir ses titres. Aujourd’hui, la donne pourrait avoir changée car la création d’une joint-venture dédiée aux véhicules zéro émission constituerait pour Mercedes un bel atout pour creuser son trou sur le marché chinois.

XPeng se renforce pour concurrencer Tesla

Les constructeurs automobiles chinois ne se contentent pas de nouer des alliances avec des partenaires étrangers, ils cherchent aussi à se renforcer pour rester maîtres sur leur marché national avant de partir à la conquête du monde avec leurs propres modèles. C’est notamment le cas de Xiaopeng Motors plus connu sous le diminutif XPeng. Ce nouvel acteur, spécialiste du véhicule électrique, vient de procéder à une levée de fonds de près de 350 millions de dollars auprès du géant du e-commerce chinois Alibaba et du fabricant de produits électroniques taiwanais Foxconn. Des fonds qui lui permettront notamment de développer son SUV électrique G3 dont le lancement de la commercialisation est prévue pour ce printemps en Chine. La G3 est une voiture aux allures d’une Tesla avec sa tablette géante au milieu du tableau de bord, ainsi que sa multitude de radars et caméras embarqués. De quoi en faire un véhicule autonome de niveau 3. Ses performances ne sont pas faramineuses (300 km d’autonomie en cycle NEDC, 5,9 secondes pour passer de 0 à 100 km/h en développant une puissance de 190 chevaux), mais elle sera équipée de toute une série de gadgets qui pourraient bien séduire une clientèle de geeks.

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