Après 9 mois de redressement, le constructeur français de véhicules électriques Eco & Mobilité a été placé en liquidation judiciaire le 15 mai 2012 en attendant l’arrivée d’un éventuel repreneur.
En effet, avec la disparition de l’aide financière pour les quadricycles et la concurrence des grands constructeurs, les ventes des petits utilitaires Simply-City n’ont jamais décollé. « Nous en vendions une quinzaine par mois au lieu des cinquante escomptées » explique à la Nouvelle République Sebastien Nominé, Directeur Général d’Eco & Mobilité.
La société avait pourtant gardé espoir jusqu’au bout puisqu’un projet de reprise du groupe SITL, qui prévoyait le maintien des 25 emplois, avait été défendu devant les juges quelques jours auparavant. Il n’a finalement pas été retenu, les juges estimant l’apport de 500.000 euros du repreneur insuffisant.
« C’est dommage qu’on n’ait pas tenté l’expérience, alors qu’on parle de sauvegarder l’industrie en France » a déclaré avec déception Pierre Millet, PDG de SITL, au quotidien La Nouvelle République.
Lauréat aux côtés de Mia Electric de l’appel à projets mobilité électrique lancé en 2007 par la région Poitou Charente, Eco & Mobilité avait bénéficié d’un important soutien de la région : 4.85 millions d’euros depuis 2007.
« Les 4,8 millions d’euros apportés par la Région à Eco & Mobilité, sous la forme d’avances remboursables, ne sont pas perdus : cette valeur demeure sous la forme des études de conception, des plans, des modèles de l’outillage et du savoir-faire » rassure le Conseil Régional.
« Il reste la possibilité d’une reprise après liquidation »
« Il nous a sans doute manqué du temps pour boucler ce dossier, regrette Sébastien Nominé. Cette liquidation ne veut pas dire forcément disparition : il reste la possibilité d’une reprise après liquidation ».
De son côté, la région Poitou-Charentes garde également espoir :
« Nous serons attentifs à toute manifestation de repreneur potentiel pour contribuer au redémarrage de cette activité. Les ventes de la Simply-City ont baissé à cause du désengagement de l’Etat sur le bonus écologique. Malgré cela, grâce au management de Sébastien Nominé, Eco & Mobilité était au premier trimestre le 2e producteur français de véhicules électriques. C’est loin d’être ridicule. Avec le changement de gouvernement, nous avons espoir d’obtenir à nouveau un véritable soutien à cette filière. Le projet de Pierre Millet, qui prévoyait d’abaisser le coût de revient des véhicules, nous semblait viable techniquement et financièrement. La Région veut relancer cette filière. Nous essuyons un revers aujourd’hui, mais la bataille continue » a déclaré à la Nouvelle République Jean-François Macaire, premier vice-président du conseil régional, en charge des affaires économiques.
Source : La Nouvelle République
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