Qu’attendent 350 congressistes enfermés pendant trois jours au Palais des Congrès de Nice, pour écouter 80 conférences en anglais, alors qu’il fait si beau sur la Promenade ?
Ils attendent « Batteries 2013 », la principale manifestation française de l’industrie des Batteries, qui réunit toutes les professions de la filière, depuis les producteurs de lithium jusqu’aux constructeurs automobiles.
On y apprend que l’industrie des batteries reste largement dédiée aux technologies et aux usages classiques : 90 % des capacités vendues dans le monde sont des batteries plomb- acide pour le démarrage des véhicules, dans un marché global en légère croissance (tendance prévisionnelle 2012-2025 de +4% / an).
Mais les 10 % restant concernent essentiellement la technologie lithium-ion, qui, après avoir envahi nos ordinateurs et nos téléphones portables, s’attaque au stockage d’électricité en réseau et à la mobilité électrique : deux domaines où les fortes puissances unitaires boostent les perspectives (+25 %/an pour le li-ion jusqu’en 2025).
L’hybride tire le marché
Pour Christophe Pillot (Avicenne Energy, France) ce n’est pas seulement le véhicule électrique qui tirera le marché des batteries mobiles, mais aussi le véhicule hybride et en particulier le micro-hybride, qui serait en passe de devenir le standard automobile mondial, avec 50% des véhicules neufs en 2020.
Pour O Vallée ( Natureo) la percée du véhicule électrique aux USA est néanmoins patente : 11.000 véhicules branchés (moitié électriques, moitié hybrides rechargeables) y ont été vendus en aout 2013, soit 1% du marché automobile total. Il remarque que ces achats ne répondent pas à une volonté de diminuer la consommation d’hydrocarbures, mais plutôt à des motivations d’image.
En Europe, au contraire, l’électro-mobilité est un marché de régulation : les objectifs de réduction du CO2 émis (130g/km en moyenne en 2015, 95g en 2020) seront probablement adoptés malgré les réticences de certains constructeurs. Il note que leur mise en œuvre sera très difficile à atteindre sans un fort développement de l’hybride rechargeable et des véhicules électriques.
La mobilité sera donc un énorme marché pour les batteries, même si le véhicule électrique reste encore un petit marché pour l’automobile.
Face à ces perspectives de croissance, l’industrie cherche à durcir la technologie Li-Ion, en notant qu’il lui aura fallu 20 ans pour mûrir depuis le premier prototype de 1991 : l’industrie n’attend donc pas de nouveau saut technologique à court terme.
Les recherches appliquées au Li-Ion portent sur la sécurité incendie, le maintien des performances au vieillissement, le fonctionnement sous des climats particulièrement chauds (qui provoquent un vieillissement accéléré) ou particulièrement froids (qui interdisent la recharge rapide).
On table sur un palier de performance de 180 wh/kg et un prix de $ 400 / Kwh, prix qui a déjà baissé de 80 % depuis 10 ans.
D’autres voies de recherches annoncent une amélioration sensible des performances, comme le pilotage individualisé des cellules, l’intégration via un réseau intelligent embarqué ( Smart Grid Control, France) , et surtout l’ association de supercapaciteurs, qui permettront de réduire les temps de charge, mais aussi d’augmenter considérablement la récupération d’énergie cinétique au freinage, donc l’autonomie .
Des prévisions à retenir pour la 16e édition de « Batteries », annoncée pour les 24-26 septembre 2014, toujours à Nice.
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