Vœux électriques
Lorsque Anne Hidalgo, maire de Paris, a profité des traditionnels vœux du Nouvel An pour annoncer la gratuité du stationnement en voirie des véhicules hybrides, à l’image de ce qui se pratique déjà pour les modèles électriques, notre première réaction, à l’Avem, a été d’attendre avant de communiquer sur le sujet. Pourquoi ? Tout simplement parce que nous avons déjà noté que dans nombre de communications officielles, qu’elles proviennent d’acteur privés ou publics, en France ou à l’étranger, le mot « hybride » est employé seul à tort pour désigner des voitures hybrides rechargeables.
Hybrides = Hybrides rechargeables ?
Or, il y a, entre les 2 concepts, de 20 à 50 kilomètres environ d’autonomie supplémentaire à la seule propulsion électrique. C’est ce qui fait toute la différence pour justifier une prise en compte dans un dispositif environnemental. Etait-il pensable que la maire de Paris inclue dans sa proposition des modèles qui peuvent rouler au gazole sans voir une prise pendant des semaines ou des mois, voire jamais ? Pouvait-elle risquer de faire perdurer le problème des engins « ventouses » contre lequel elle lutte, simplement en incitant indirectement à les remplacer par des hybrides ? Aurait-elle intérêt à se priver d’une large partie de l’enveloppe constituée par le paiement du stationnement en voirie dans la Capitale ? Est-il imaginable qu’un dispositif en faveur de l’environnement repose aussi sur des Toyota Prius de première génération dont la batterie pourrait avoir plus de 15 ans ? Non !
Modèles branchés
Les médias ont largement relayé les propos d’Anne Hidalgo en indiquant que les voitures hybrides, sans distinction, bénéficieraient du stationnement gratuit à Paris. Une information rapide délivrée sans prudence. Or, que lit-on désormais sur le site de la mairie de Paris ? Que « les Parisiens possédant certains véhicules hybrides rechargeables essence pourront bientôt stationner gratuitement à Paris », et que « cette mesure sera soumise au Conseil de Paris au mois de février 2015 ».
Une mesure plus bornée
L’Avem a donc eu raison d’attendre et de se poser les bonnes questions ! Anne Hidalgo pensait donc bien aux seuls hybrides rechargeables pour évoquer l’évolution des règles du stationnement à Paris. Reste à savoir ce que cache le mot « certain ». Sans doute rien de précis. Juste, vraisemblablement, une certaine prudence de mise avant la prise d’une décision avisée lors du prochain Conseil. Pour le coup, ce qui aurait pu devenir une mesure plutôt populaire, puisqu’on trouve sur le marché de l’occasion des Toyota Prius en état à 4.500 euros et moins, ne sera réservé qu’à ceux qui pourront acquérir des modèles neufs ou très récents à un prix encore dissuasif pour beaucoup.
Une direction à suivre
Ce qu’il faut avant tout comprendre du discours de la maire de Paris, ce n’est pas qu’elle prive la Capitale d’une rentrée d’argent associée à un dispositif contraignant mais encore un minimum efficace de régulation de la circulation et du stationnement. Mais bien plutôt qu’elle donne clairement aux automobilistes et aux constructeurs une direction vers laquelle tendre pour les années à venir.
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