Si la possibilité de voir un jour évoluer un véhicule électrique sur Mars semble pour beaucoup un rêve encore bien lointain, la NASA, l’agence spatiale américaine, travaille depuis longtemps sur ce sujet et vient même de franchir une étape importante en présentant il y a quelques jours le Modular Robotic Vehicle ou MVR, qui s’annonce comme le digne successeur du LRV, le Lunar Roving Vehicle, une voiture que la NASA avait conçue et fabriquée pour fouler le sol lunaire, ce qu’elle a fait lors des expéditions Apollo 15, 16 et 17 au début des années 70.
Un buggy extrêmement maniable
Si son look est très spatial semblant sorti d’un film de science-fiction, le MVR est un buggy qui s’apparente un peu à une voiturette de golf. Avec ses 4 roues motrices et directrices, dotées chacune d’un moteur électrique, le MVR est extraordinairement maniable puisque chaque roue peut braquer sur 180°, et qu’il peut tourner sur lui-même comme une toupie ainsi que se déplacer latéralement ou en diagonale, des manœuvres totalement inaccessibles à une voiture classique. Pesant 900 kilos et disposant d’une autonomie de presque 100 km, le MVR peut atteindre 65km/h, même si sa vitesse est pour l’instant limitée à 25 km/h pour des raisons de sécurité.
Un véhicule totalement autonome
Si un volant et un levier de vitesse ont été intégrés pour répondre aux exigences du transport urbain, le MVR peut fonctionner en totale autonomie et être piloté à distance. Comme les avions les plus récents, il est mu exclusivement par des commandes électriques et tous ses systèmes sont redondés. Des systèmes surveillés en permanence avec une bascule immédiate sur ceux de secours en cas de défaillance, ce qui limite considérablement le risque de panne majeure. Pour concevoir le MVR, la NASA s’est appuyé sur des constructeurs automobiles, et en particulier Nissan avec qui elle a signé en début d’année un accord de recherche et de développement.
Un partenariat avec Nissan
Le partenariat avec le constructeur japonais s’étale sur 5 ans et a pour objectif de développer et de commercialiser d’ici à 2020 une voiture totalement autonome qui s’adapte à tous les contextes de circulation, y compris en ville. Pour Carlos Ghosn, le patron de l’alliance Renault-Nissan, « un spécialiste du transport dans l’espace et un spécialiste du transport au sol sont connectés par des défis similaires ». Dans la conception du MVR, qui devra s’adapter à la nature accidentée du sol martien, la NASA a grandement bénéficié des technologies d’autonomie déjà développées autour de la Leaf par Nissan, tandis que ce dernier profitera du savoir-faire de l’agence spatiale en termes d’interface homme-machine. Ainsi, avant même que le MVR soit expédié sur Mars, les recherches menées autour de lui auront des conséquences sur Terre avec l’apparition de voitures sans conducteur, à condition toutefois que la réglementation évolue pour autoriser ce saut technologique.
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