Après le beau succès, notamment auprès du public de l’e-Prix de Monaco qui s’est déroulé le 9 mai, le championnat de Formula E se poursuit samedi avec l’e-Prix de Berlin. Pilote de l’écurie monégasque Venturi, Stéphane Sarrazin nous a accordé une interview dans laquelle il revient sur son début de saison ; nous parle de ses futurs objectifs et surtout nous livre son sentiment sur ce nouveau championnat disputé par des bolides propulsés par un moteur électrique. Une discipline qui l’a visiblement conquis.
Stéphane Sarrazin, vous avez terminé 7ème lors du le dernier e-Prix de Monaco. C’est une course qui vous laisse des regrets ?
Oui, d’autant plus j’avais fait un super début de course et que j’étais en mesure de me battre pour le podium avec une très bonne vitesse comparée aux leaders. Malheureusement, j’ai perdu du temps lors du changement de voiture à mi-course avec un problème électrique que nous avions déjà rencontré sur d’autres grands prix. C’est dommage, mais nous avons quand même marqué des points au championnat et ce qu’il faut surtout retenir, c’est la performance générale de l’auto qui était très satisfaisante.
Même si vous avez engrangé quelques points, cette course de Monaco est un peu à l’image du début de saison du Team Venturi qui a souvent manqué de réussite?
C’est clair. Depuis le début de saison nous montrons que nous sommes performants, mais nous ne parvenons pas à concrétiser en termes de résultats car nous sommes confrontés à des équipes de haut niveau et que nous commettons aussi des erreurs. Nous allons tenter de remédier à ces problèmes dès ce week-end à Berlin afin de monter enfin sur le podium.
« Le podium est à notre portée »
Quels sont vos objectifs pour la fin de saison ?
Nous voulons continuer à être performants comme nous l’avons été à Miami et même à Monaco, mais surtout parvenir à confirmer notre potentiel par l’obtention de plusieurs podiums d’ici la fin du championnat. Marquer de gros points est vraiment à notre portée, mais c’est à nous de faire des courses 100% « clean », sans erreur.
Vous êtes un pilote aux multiples facettes avec une carrière en Rallye, en Endurance, mais aussi un passage en Formule Un. C’est la volonté de rajouter une corde à votre arc qui vous a incité à relever le défi de la Formula E ?
Non, c’est plus le challenge. Lorsque Gildo Pastor m’a contacté l’an dernier, j’ai tout de suite accroché car je trouvais sympa de revenir en monoplace. En plus de mon programme en endurance avec Toyota, je trouvais génial de participer à ce championnat qui se déroule sur des circuits en ville, ce que j’adore car cela se rapproche un peu du rallye. J’ai donc tout de suite plongé et maintenant je suis à fond en Formula E et j’espère surtout qu’on va encore progresser l’année prochaine.
Avec déjà un peu de recul, quelles sont vos impressions sur cette nouvelle discipline. Vous éprouvez beaucoup de plaisir à piloter ces voitures électriques ?
Oui, je prends énormément de plaisir à disputer ces courses qui ont souvent été très chaudes car avec les circuits en ville entre les rails et les blocs de béton, il se passe beaucoup de choses. Il y a eu souvent des crashs qu’il a fallu contourner en ayant de la réussite. C’est une discipline qui, pour une première saison, est impressionnante. D’entrée elle a attiré beaucoup de pilotes de renom et a rencontré un immense succès populaire car il y a de l’action et du spectacle et que les gens aiment ça.
« On est au début de l’histoire et l’électrique a un bel avenir »
Vous avez été surpris par les performances de ces voitures propulsées par un moteur électrique?
Arriver à faire des voitures de courses 100% électrique capables de rouler pendant plus de 40 minutes, c’est impressionnant et c’est très proche des voitures à moteurs thermiques. Le pari est d’ores et déjà gagné et les performances vont encore progresser l’an prochain avec de nouveaux moteurs et une nouvelle boite de vitesses. On est vraiment qu’au début de l’histoire et l’électrique a un bel avenir. Quand on voit qu’on arrive déjà, au bout d’à peine un an, à faire des voitures très performantes sur des circuits en ville mythiques comme celui de Monaco, c’est extraordinaire.
Les courses de Formula E ont certaines spécificités comme le changement de voiture à mi-course ou l’obligation de bien gérer l’énergie de la voiture, ce qui provoque des rebondissements en fin de grand prix. Ces caractéristiques sont intéressantes pour un pilote ?
Pour un pilote, c’est quand même différent de ce que nous avons l’habitude de faire, avec notamment une gestion importante des températures de batterie et de l’énergie que nous consommons. C’est assez délicat et cela nécessite surtout un travail permanent entre le team et le pilote. L’équipe doit apporter beaucoup et certaines ont pris de l’avance sur ce plan comme e-dams Renault ou Audi Sport Abt. Derrière, nous avons prouvé que nous parvenions à gérer l’énergie correctement mais il nous importe maintenant de le confirmer dès samedi à Berlin.
Votre expérience des courses d’endurance vous a beaucoup aidé pour gérer ces problèmes d’énergie ?
Cela m’aide car nous avons un peu les mêmes contraintes en endurance, mais de ce côté-là chez Toyota, nous avons un très bon niveau et beaucoup d’expérience, tandis qu’en Formula E tout est nouveau et il faut trouver les bons compromis entre la performance et l’endurance. Il reste encore beaucoup de travail pour les ingénieurs.
Les équipes auront la possibilité l’an prochain de développer certaines parties de la voiture. Cela va encore renforcer l’intérêt du championnat ?
Venturi est déjà un constructeur de voitures électriques donc, de ce côté-là, nous aurons un avantage comparé à d’autres équipes. Par contre le travail sera encore plus difficile pour le team car il y aura plus de développement sur le moteur et la boite de vitesses, mais aussi sur la programmation du moteur et la gestion de l’énergie. Mais le fait que les équipes aient beaucoup plus de latitude pour développer leurs voitures est un point très positif.
Un e-Prix à Paris, ce serait génial
Il y a déjà eu un e-Prix à Monaco et on parle beaucoup d’une possibilité d’en organiser un à Paris. Pour vous, pilote français, ce serait formidable ?
C’est certain que cela serait sympa d’avoir un e-Prix à Paris. Je pense que la Formula E est faîte pour courir dans les plus grandes villes du monde et Paris est l’une des plus belles, donc ce serait génial. Pour nous pilotes français, pouvoir disputer une course à Paris, ce serait un peu comme en Endurance où nous avons la chance d’avoir les 24 Heures du Mans.
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