La recharge à induction, c’est à la fois une réalité parce que déjà exploitée il y a une vingtaine d’années par General Motors pour son EV1, et sans doute une voie majeure ouverte aux véhicules électriques de demain. Mercredi dernier, 17 juin 2015, à Douai (59), DBT et ses 8 partenaires européens ont inauguré la première borne de recharge rapide à induction. Une solution qui pourrait augmenter l’autonomie des VE sans action de la part des conducteurs.
Depuis l’EV1 en 1996
Aujourd’hui, en France, aucun constructeur ne propose aux automobilistes une voiture électrique équipée de série d’un système acceptant la recharge par induction. Mais ils sont nombreux à travailler sur le sujet. Ainsi Nissan, BMW, Toyota, Mercedes, ou encore Volkswagen, pour ne citer qu’eux. Dès 1996, l’EV1 de General Motors s’alimentait par induction, au moyen d’une platine que l’on insérait à l’avant de la voiture. Ce scénario a vécu ! Plus question de manipuler un équipement relié électriquement au réseau, ni même d’immobiliser plusieurs heures l’engin. La recharge rapide par induction pourrait même opérer en roulant sur des voies équipées.
Une histoire de bobines
Tout le monde connaît plus ou moins le principe de la table de cuisson à induction. Sur ce matériel électroménager, des bobines, ou inducteurs, sont placées sous une plaque en vitrocéramique. Soumises à un courant alternatif, elles génèrent un champ magnétique qui va se diffuser, dans la casserole en métal posée au-dessus, sous forme de flux électriques. Par effet Joule, ces derniers vont produire de la chaleur. Dans un VE, on ne va surtout pas laisser l’énergie se perdre en un inutile échauffement. Grâce à deux systèmes de bobines, l’une sous la structure du véhicule, l’autre sur un dispositif fixe ou mobile posé au sol et qui va recevoir l’électricité du réseau ou d’une station autonome, elle va servir à faire le plein des batteries de traction. C’est le scénario qui est à l’œuvre dans l’utilitaire Iveco Daily transformé par le centre de recherche Fiat, partenaire du projet FastinCharge soutenu par l’Union européenne.
Rendement de 90%
« La borne FastinCharge est une borne alimentée en 400 V qui permet une recharge complète en 30 minutes sous 70 A avec un rendement de 90% », explique Maité Bauduin, du service Communication de DBT-CEV. « Autrement dit, sur 100% de l’énergie transmise, 90% est absorbée via le procédé par induction ». Lorsque l’emplacement au-dessus du composant transmetteur d’énergie est libéré, le système est au repos, aussi inoffensif qu’une plaque de cuisson. Qu’en est-il lorsqu’il est en action ? « Il existe une norme permettant de garantir la sécurité de l’utilisateur dans un procédé par induction. La recharge doit être limitée à 27 microteslas. Après mesure, la borne FastinCharge en est à 7 microteslas, soit complètement sécuritaire pour les adeptes du véhicule électrique », répond notre interlocutrice du fabricant de bornes rapides.
Mobilisation européenne
Initié en octobre 2012 en visant la démocratisation des véhicules électriques, FastinCharge embarque, représentant 6 nationalités du territoire européen, 9 partenaires parmi lesquels DBT-CEV, Euroquality, Automotive Cluter Slovakia, The institute of communication and computer system, Fundation Tecnalia research & innovation, Batz, et la ville de Douai où ils s’étaient tous rassemblés le 17 juin dernier, pour assister aux démonstrations et donner à l’événement l’ampleur qu’il mérite. Exposition de panneaux explicatifs illustrés, quiz réalisé par les équipes d’Euroquality, concours de dessin à destination des enfants sur le thème de la voiture du futur, etc. : l’inauguration de la borne de recharge rapide à induction comptait aussi beaucoup sur la présence du grand public.
Douai, ville pilote
Inutile de chercher très loin la raison du choix de Douai pour endosser le rôle de ville pilote du projet FastinCharge : le siège de DBT-CEV qui a fourni le chargeur DC n’est qu’à quelques kilomètres de là ! C’est grâce à ce matériel que le Daily a pu servir de démonstrateur à la recharge par induction, de façon dynamique tout d’abord, pendant quelques secondes, lors du passage du véhicule au-dessus du composant transmetteur, puis statique, en se garant au même endroit. Dans ce dernier cas, il ne faudrait qu’une trentaine de minutes, à peine, pour faire le plein des batteries d’un VE. Ce qui signifie, qu’installé à un feu rouge, ce système permettrait de diffuser suffisamment d’énergie en 3 minutes pour augmenter d’une vingtaine de kilomètres l’autonomie de sa voiture survoltée !
Couper le fil « à la patte »
Présidée par Frédéric Chéreau, maire de Douai, et Hervé Borgoltz, PDG de DBT-CEV, cette journée qui doit faire date, au moins en Europe, dans le développement technologique des moyens de recharger les VE, ouvre de belles perspectives d’avenir à la mobilité électrique. Les propos de Monsieur Borgoltz vont dans ce même sens : « Nous sommes très fiers d’accueillir un événement de cette envergure à Douai, l’Europe était réunie place d’Armes pour l’innovation ! Pour reprendre l’expression des médias, nous avons le fil « à la patte ». Le retirer, c’est permettre encore plus de liberté et d’électromobilité ! C’est du travail pour aujourd’hui, dont l’innovation est bien évidemment la clé mais aussi un levier pour le développement de la borne de recharge de demain ! ».
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