Depuis le 1er septembre dernier, les bus, cars et camions diesel de plus de 3,5 tonnes immatriculés avant le 1er octobre 2001 sont interdits de circulation à Paris intra-muros entre 8 et 20 heures, en semaine comme le week-end. Les élus en charge des grandes villes d’Europe qui espèrent imposer sur leurs territoires des mesures similaires en faveur de la qualité de l’air ont les yeux fixés sur cette initiative. Qui emboîtera ce nouveau pas imposé par Anne Hidalgo ?
Verbalisation
Pour l’instant, les contrôles s’effectuent en demandant au chauffeur de présenter la carte grise du véhicule. Si le bus, car ou camion de plus de 3,5 tonnes qu’il conduit a été immatriculé avant le 1er octobre 2001, il encourt une amende de 35 euros et devra quitter au plus vite le territoire de la capitale. Le premier volet de la phase répressive du programme qui vise à éradiquer le gazole dans la Capitale d’ici 2020 est en vigueur depuis le 1er septembre. En livrant une bataille pour que les Parisiens retrouvent une meilleure qualité de l’air, Anne Hidalgo s’appuie sur la loi de transition énergétique qui vient tout juste d’être promulguée.
Une mesure impopulaire ?
Peut-on être populaire lorsque l’on prend une décision qui s’impose mais qui va contraindre de nombreux citoyens -ici une population d’automobilistes- à modifier leurs comportements ? Non, bien sûr ! Il n’est qu’à consulter les commentaires laissés par les Internautes à la suite des articles traitant du sujet pour en avoir la confirmation. Nos voisins au-delà des frontières disent de nous, citoyens français, que nous avons une culture de la polémique et du rejet des contraintes formulées par les représentants de l’autorité. Voilà une nouvelle affaire qui leur fournit une nouvelle ration de grains à moudre en ce sens ! Pour accepter le programme imaginé par Anne Hidalgo et son équipe, encore faut-il en comprendre l’urgence. Quel est le problème ? L’utilisation intensive des motorisations diesel provoque, outre des polluants et gaz à effet de serre, des particules qui nuisent gravement à la santé publique, en particulier des personnes fragiles.
Efficace ?
L’élimination des véhicules montrés du doigt sera-t-elle efficace ? Comment pourrait-on en douter ? Remplacer les engins les moins vertueux par d’autres beaucoup moins émissifs ou adoptant une technologie plus efficace ne pourra qu’assainir progressivement l’air que l’on respire dans les rues de Paris. Les habitants et visiteurs peuvent aussi choisir un autre mode de déplacement, en particulier en exploitant les transports en commun pour lesquels le Syndicat des transports d’Ile-de-France (Stif) compte mettre progressivement en service plusieurs centaines de bus électriques ou utilisant du biogaz. Car attention, les automobilistes aussi seront concernés par les contraintes qui vont progressivement s’intéresser aux voitures particulières et petits utilitaires en commençant par les plus anciennes motorisations thermiques.
Poids sur les ménages
Dans son interview accordée au début du mois à France Info, Anne Hidalgo précise qu’il « ne s’agit pas d’empêcher la mobilité ». Elle explique : « Paris est une grande ville-monde, on a besoin de bouger, d’aller travailler, d’avoir toute la mobilité possible, mais la mobilité, dans la ville du XXIe siècle, ce n’est pas seulement la voiture individuelle au diesel ». A ceux qui s’inquiètent du poids sur le budget des ménages des mesures prises par la maire de la Capitale, on ne peut que répondre : les charges d’imposition qui limitent les moyens des ces derniers comprennent aussi les dépenses engendrées par les frais médicaux inhérents aux soins accordés aux personnes dont la santé est perturbée par les particules émises à l’échappement des véhicules diesel. Certes, ces engins ne sont pas les seules entités à en produire, mais il est important de jouer sur toutes les sources qui en dégagent en nombres conséquents. Bronchite chronique, asthme, cancer du poumon, accident vasculaire cérébral, infarctus du myocarde, dégénérescence des fonctions cérébrales et nerveuses, etc. : pour rappel, le coût sanitaire de la pollution en France est compris entre 68 et 97 milliards d’euros, dont 3 pèsent sur la Sécurité sociale. Ce sont là quelques-uns des chiffres communiqués au début de l’été par la commission d’enquête sénatoriale présidée par Jean-François Husson.
Conforme avec la visée de l’Avem
Depuis des années, l’Avem, en particulier par la voix de sa présidente, Isabelle Rivière, s’emploie à promouvoir les véhicules électriques dans la visée de réduire les émissions à l’échappement de polluants, particules et gaz à effet de serre. Le combat soutenu par Anne Hidalgo est donc accueilli ici à sa juste valeur, celle d’un pas d’importance que devrait emboîter nombre d’autres grandes villes. Puisqu’à Paris, comme dans encore trop peu de capitales et mégapoles à travers le monde, c’est possible : pourquoi pas aussi ailleurs, un peu partout où les plans de protection de l’atmosphère deviennent impératifs !?
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