A l’occasion de la conférence internationale sur les changements climatiques, le plus grand navire solaire du monde, désormais dénommé « Race for Water » du nom de la fondation dont il est l’ambassadeur, est amarré à Paris jusqu’au 12 décembre. Une présence pour porter la voix de l’océan lors de ce sommet crucial pour l’avenir de la planète, mais aussi pour sensibiliser le grand public sur la pollution plastique des mers. Avec son capitaine Gérard d’Aboville, l’initiateur des traversées de l’Atlantique à la rame en solitaire, « Race for Water » sera également là pour promouvoir la technologie de propulsion des navires grâce à l’énergie solaire. Une énergie renouvelable qui a un rôle important à jouer dans la grande transition écologique que le monde appelle de ses vœux.
Un tour du monde propulsé à l’énergie solaire
Mis à l’eau en 2010, ce catamaran futuriste de 31 mètres de long et 16m de large, qui à l’origine s’appelait PlanetSolar, a vite fait la preuve de ses capacités en bouclant, en mai 2012 à Monaco à l’issue de 584 jours de navigation, un tour du monde de plus de 60 000 km, durant lequel, après avoir traversé l’Atlantique et passé le canal de Panama, l’équipage a mis le cap sur le Pacifique puis est revenu en Europe en franchissant le canal de Suez. Un long périple au cours duquel le navire a dû voguer le plus près possible de l’équateur en empruntant une route tenant compte de l’ensoleillement afin de pouvoir recharger au mieux les batteries installées dans la coque du bateau.
Une technologie innovante
« Race for Water » est en effet propulsé uniquement à l’aide de l’énergie solaire captée par plus de 29 000 cellules photovoltaïques réparties sur 512 m2 de panneaux solaires implantés sur le pont du navire. Des cellules qui alimentent 8,5 tonnes de batteries lithium-ion qui font fonctionner deux moteurs électriques d’une puissance de 60 kW, placés dans chacun des deux flotteurs. Des moteurs qui font tourner, à une vitesse maximum de 600 tours/minute, deux hélices à 5 pales fuselées de 81 cm de diamètre. De quoi faire avancer à une vitesse moyenne de 5 nœuds (avec des pointes pouvant atteindre 14 nœuds), ce navire de 89 tonnes, entièrement construit en matériau composite (fibre de carbone, résine d’époxy,…).
Les nouvelles missions de « Race For Water »
Après son tour du monde, « Race For Water » s’est mué en une plateforme scientifique dédiée à la recherche sur le milieu marin. Offert en avril 2015 à la fondation Race for Water par son premier propriétaire, le suisse Immo Ströher, à la fondation Race for Water, le navire s’est transformé en un laboratoire itinérant de collecte et d’analyse des déchets plastiques pour lutter contre la pollution des océans. Il vient d’ailleurs de terminer une expédition à la rencontre des 5 gyres de déchets, ces immenses tourbillons d’eau créés par les vents et les courants marins, au sein desquels les déchets plastiques se déplaçant dans les océans se regroupent et s’accumulent, pour former de gigantesques zones de pollutions diffuse. Une nouvelle odyssée qui a permis de faire un état des lieux global de la pollution des océans par les plastiques, mais aussi de mettre en exergue les conséquences de cette dernière sur les populations.
« Race for Water » à la COP21
La présence de « Race for Water » durant la COP21 à Paris où il sera amarré dans le 15ème arrondissement, Quai Javel-Bas, permettra de rendre compte de cette pollution qui touche toute les régions du monde, notamment au travers d’une exposition intitulée « Pollution plastique : de l’impact aux solutions ». Des solutions qui pour la fondation Race for Water passe par la valorisation des déchets plastiques grâce à une technologie innovante permettant de les transformer en énergie. La Fondation organisera également jusqu’au 12 décembre de nombreux évènements et conférences, aussi bien à bord de son navire qu’au Grand Palais dans le cadre de l’exposition « Solutions COP21 », ainsi que sur le site même de la conférence internationale sur les changements climatiques, au Parc d’expositions Paris-Le Bourget.
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