Même si le phénomène est encore assez limité, les taxis électriques gagnent progressivement du terrain au sein des grandes métropoles mondiales. Nissan est souvent aux avant-postes avec la Nissan Leaf dont 65 exemplaires viennent d’être achetés par la compagnie de taxis hongroise Green Lite Taxi Kft, mais aussi le Nissan e-NV200 qui a remporté de beaux succès à Amsterdam où Taxi Electric a été la première compagnie à se doter d’une flotte 100% électrique. Le constructeur chinois BYD est également présent sur le créneau des taxis électriques avec la BYD e6, une berline électrique grâce à laquelle il a notamment remporté des appels d’offres à Bruxelles et plus récemment en Uruguay. Mais en fin d’année 2015, l’actualité dans ce domaine a été marquée par le début d’une expérimentation menée à Montréal, tandis qu’à Paris, la STEP se lançait dans l’aventure des taxis fonctionnant à l’hydrogène.
Montréal expérimente les taxis électriques
Depuis le 26 novembre, l’opérateur Taxelco a débuté une expérimentation de taxis électriques à Montréal. Sous la marque « Téo » qui incarne le Transport Ecologique Optimisé, une cinquantaine de taxis électriques sillonnent la ville, tandis que 500 citoyens montréalais ont été invités à tester les différentes fonctionnalités du service et notamment une application mobile performante qui permettra le partage d’une course entre clients ainsi que la capacité de réserver ses déplacements à l’avance. Un service avec deux offres distinctes : Téo Taxis, composé d’une flotte de véhicules verts et blancs de type Nissan Leaf et Kia Soul, et Téo Noir, à destination d’une clientèle d’hommes d’affaires, composé des luxueuses Tesla Model S.
Des objectifs ambitieux
Cette expérimentation, qui durera jusqu’en mars et fera remonter une multitude d’informations issues de la réalité du terrain, doit permettre à la compagnie de valider les aspects techniques et technologiques du projet, tout en démontrant la pertinence de son modèle économique. Après cette période de rodage, Taxelco compte bien passer à la vitesse supérieure et entend faire entrer Montréal dans le club sélect des métropoles dotées d’un service de taxis électriques. Ses objectifs sont ambitieux puisque Téo aspire à déployer 1 000 taxis électriques d’ici 2017, date du 375ème anniversaire de la ville de Montréal. De quoi révolutionner l’industrie du taxi dans la cité québécoise, mais aussi faire face à la concurrence de plus en plus rude d’Uber et de ses VTC.
Paris : la STEP lance ses taxis à hydrogène
A Paris, même si la Mairie subventionne leur acquisition à hauteur de 7 000 euros qui viennent s’ajouter au bonus écologique de 6 300 euros, les taxis électriques n’ont pas progressé de manière significative en 2015. Si leur développement devrait tout de même être effectif lors des prochaines années, ce sont les taxis à hydrogène qui ont fait l’actualité en cette fin d’année avec la mise en service par la Société du Taxi Electrique Parisien (STEP) de 5 véhicules fonctionnant grâce à une pile à hydrogène. Cinq voitures, des iX35 Fuel Cell, livrées par Hyundai Motors qui commence ainsi à commercialiser en France ce gros SUV 5 places à motorisation électrique capable de couvrir 600 kilomètres avec un plein de dihydrogène. Un plein, similaire à un plein de GPL, que ces taxis pourront faire dans la première station de recharge d’hydrogène, installée à Paris, dans le 8ème arrondissement près du Pont de l’Alma. Implantée avec le concours du groupe Air Liquide qui est l’un des seuls à maîtriser cette technologie, cette station a été inaugurée le 7 décembre durant la COP21.
Un pari risqué sur l’avenir
Circulant sous la bannière « Hype », ces 5 taxis bleus avec quelques nuages blancs imprimés sur les flancs et le capot avant, constituent à eux seuls la plus grande flotte de taxis à hydrogène au monde. C’est dire combien ce mode de transport n’en est qu’à ses prémisses et que le pari tenté par la STEP semble audacieux. Si les taxis à hydrogène, qui ne recrachent que de la vapeur d’eau, disposent de certains atouts notamment en termes d’autonomie, leur développement se heurtent encore à de nombreux handicaps, à commencer par l’absence totale de réseau de distribution d’hydrogène, même si Air Liquide envisage l’installation de 3 nouvelles pompes en région parisienne, en particulier aux aéroport d’Orly et de Roissy. Le prix élevé des véhicules fonctionnant à l’hydrogène constitue également un frein à leur essor, d’autant plus que de nombreux constructeurs ont abandonné cette piste car ils ont du mal à cerner les économies d’échelles qu’engendrerait une production en masse. L’avenir nous dira si la STEP et Hyundai ont eu raison de s’engager dans cette aventure.
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