C’est aujourd’hui, vendredi 15 janvier 2016, qu’est inaugurée à Ergué-Gabéric (29), en présence de Emmanuel Macron, ministre de l’Economie, la nouvelle unité de production réservée à l’assemblage des bluebus de 12 mètres de long. Une taille standard qui emporte 90% du marché dédié. Une commande a déjà été passée par la RATP. Ce sont 22 exemplaires de ces engins électriques urbains de transport en commun qui seront livrés courant de cette année, le premier étant mis en expérimentation dans tout juste un mois.
Les inaugurations de mi-janvier
Vincent Bolloré considérerait-il la mi-janvier comme une période fétiche, ou tout au moins particulièrement propice aux inaugurations ? Toujours est-il que c’est le 16 janvier 2015 qu’il avait déjà officiellement lancé l’usine de production du Bluetram, également à Ergué-Gabéric, dans le Finistère. A ces 3.000 m2 ajoutés non loin du site de production des batteries LMP (lithium métal polymère), devait s’en ajouter 7.000 autres, en 2 bâtiments de respectivement 5.000 et 2.000 m2 qui devaient être construits au plus tard en décembre dernier. A l’époque, Bolloré avait estimé que ce programme, mis en route dès avril, nécessiterait un investissement de 20 millions d’euros et serait accompagné d’une vague d’embauche d’une centaine de personnes.
Délais tenus
Si les délais ont été tenus, l’enveloppe consacrée au projet a été nettement revue à la hausse. Quarante millions ont été engagés pour réaliser la nouvelle unité de production de 5.000 m2 et sa plateforme logistique de 2.000 m2. Des chiffres à mettre en perspective avec les 10 millions mis sur le tapis pour l’usine inaugurée il y a tout juste un an. L’application de la règle de 3 est ici parfaite 10.000 euros / 3.000 m2 = 40.000 euros / 12.000 m2 ! Autre modification de nombre : ce sont désormais 150 créations de postes, et non plus 100, qui vont accompagner la montée en production des 2 nouveaux sites, déjà agités par une soixantaine de salariés. Sur place, une nouvelle tranche de construction industrielle devrait démarrer dans quelques mois, cette fois-ci réservée à la fabrication des batteries des véhicules Blue Solutions.
Dans la cour des grands
En ouvrant sa gamme d’engins électriques de transport en commun à des bus de 12 mètres de long, Bolloré entre dans la cour des grands. Douze mètres, c’est en effet la longueur standard des modèles non articulés pour le transport d’une centaine de passagers. Pouvant dépasser les 6 tonnes, le poids de ces derniers aura bien sûr une certaine influence sur l’autonomie évaluée par le constructeur entre 180 et 250 kilomètres. Bolloré à d’ores et déjà intégré une demande d’évolution de son bus aux dimensions standards : l’équiper de 3 groupes de portes pour répondre aux souhaits des autorités en charge des transports urbains, et non deux, comme sur la version actuellement proposée.
A Paris
Fin 2014, la RATP et le Stif (Syndicat des transports d’Ile-de-France), l’autorité qui organise et finance les dessertes de la région, avaient mis en concurrence Bolloré avec d’autres constructeurs de cars et bus susceptibles de fournir des modèles électriques. Il s’agissait de BYD, Solaris, Volvo Bus et Iveco Bus. Objectif : équiper la RATP d’ici 2025 de 80% de bus électriques et de 20 % alimentés au biogaz. Jusqu’à 2017, ce programme est dans une phase d’expérimentation. Dans le cahier des charges en vigueur, une autonomie impérative de 180 kilomètres, portée à 250 en 2015, avec un scénario de recharge la nuit, mais aussi en fin de ligne. Le premier exemplaire de maxi Bluebus devrait être livré à la mi-février, pour des tests en situation réelle réalisés sur la ligne 341, qui dessert la station Charles de Gaulle-Etoile depuis celle de Porte de Clignancourt. Le nouvel engin avait été officiellement présenté par Vincent Bolloré sur le Champs de Mars, tout début décembre dernier, à Anne Hidalgo, maire de Paris, et Elisabeth Borne, PDG de la RATP.
Le vent en poupe
Blue Solutions a le vent en poupe, multipliant les véhicules qui exploitent dans leur chaîne de traction les batteries fabriquées à Ergué-Gabéric. Par rapport au bluebus de 6 mètres qui embarquait 3 packs de batteries, son cousin plus grand, plus en accord avec un marché qui le réclame à 90%, en compte 8. Que le Bluetram ne se développe pas aussi bien que prévu, et ce sont les bus électriques maison qui vont en profiter. A ce jeu, l’entreprise ne peut que bien se porter. Le chiffre d’affaires attendu pour 2015 est d’environ 130 millions d’euros, en progression de 30% par rapport à l’exercice précédent.
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