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Pile à combustible : Nissan mise sur le bioéthanol Rédigé par Emmanuel MAUMON le 20 Juin 2016 à 00:00 0 commentaires

Pionnier de la mobilité électrique et aujourd’hui leader mondial des véhicules 100% électrique, Nissan a engagé une vaste réflexion sur la voiture du futur et son intégration dans l’environnement. Sa réflexion porte également sur les carburants de demain comme en témoigne son annonce de la semaine dernière portant sur le développement de la toute première pile à combustible fonctionnant au bioéthanol. Une démarche originale par rapport à celle d’autres constructeurs japonais qui ont fait le pari de l’hydrogène. La solution sur laquelle travaille Nissan aurait de nombreux avantages qui pourraient faciliter son adoption aussi bien par les clients particuliers que par les entreprises. Pour autant, Nissan part d’assez loin pour la mettre en œuvre, mais entend bien qu’elle soit opérationnelle en 2020, année où le Japon accueillera les Jeux Olympiques et aura à cœur de montrer de nombreuses innovations technologiques.

L’intérêt des constructeurs japonais pour l’hydrogène

Si les constructeurs japonais sont en pointe dans le véhicule 100% électrique avec Nissan ou dans les véhicules hybrides avec Toyota, ils s’intéressent également à l’hydrogène comme carburant. Toyota a ouvert la voie avec la commercialisation de la Mirai, une voiture qui ne stocke pas son énergie dans des batteries mais sous forme d’hydrogène, enfermée sous une pression de 700 bars à l’intérieur de deux réservoirs. Lors du dernier salon de Tokyo, Honda est également entré dans la danse en présentant sa Clarity Fuel Cell dont la commercialisation a débuté en décembre au Japon. Une voiture, capable de transporter 5 personnes et disposant d’une autonomie de près de 700 km, qui utilise également une pile à combustible fonctionnant avec de l’hydrogène comme carburant. Une option dont Nissan s’est démarquée.

La solution originale de Nissan

L’originalité de la solution Nissan e-Bio sur laquelle travaille Nissan, qui utilise la technologie SOFC (Solide-Oxyde Fuel Cell), consiste à utiliser le bioéthanol comme carburant stocké dans le réservoir de la voiture. Par réaction chimique, de l’hydrogène est généré à partir de ce bioéthanol. Ensuite, c’est l’électrolyse entre l’oxygène de l’air et cet hydrogène qui produit l’électricité qui propulse le véhicule. Selon Nissan, le CO2 émis à l’issue de la production d’énergie par la pile à combustible est compensé par le processus de croissance des plantes (canne à sucre, blé ou maïs) servant à produire le bioéthanol (E100), ce qui permet au constructeur d’annoncé un cycle carbone quasiment neutre à défaut d’être totalement « zéro émission ».

Les avantages du bioéthanol

Avec sa pile à combustible e-Bio, Nissan annonce une autonomie d’environ 600 km qui serait comparable à celle d’un moteur à essence, tout en bénéficiant du plaisir de la conduite d’un véhicule 100% électrique, en particulier en matière de silence, d’absence de vibration et d’accélérations. Ceci pour un coût de fonctionnement très bas, comparable à celui des voitures électriques actuelles car, contrairement à l’hydrogène, le bioéthanol n’est pas cher à produire. De plus, une infrastructure de distribution du bioéthanol existe déjà et est aujourd’hui largement développée sur plusieurs continents tandis que les stations de distribution d’hydrogène sont presque inexistantes et très onéreuses. De plus, comme le souligne Nissan, le bioéthanol est plus facile et plus sûr à manipuler que bon nombre d’autres carburants. Cette sécurité associée aux faibles coûts de fonctionnement explique le fort potentiel de cette technologie qui pourrait intéresser aussi bien la clientèle des particuliers que celle des entreprises.

Des solutions opérationnelles en 2020

Reste maintenant à concevoir et à produire les véhicules fonctionnant avec une pile à combustible e-Bio. Nissan n’en est pas encore là mais devrait présenter assez rapidement un premier prototype qui, si l’on se fie à la photo jointe à son communiqué, pourrait avoir les allures d’une Nissan Leaf. L’objectif affiché par le constructeur est celui d’une commercialisation en 2020. Une date importante pour les japonais qui accueilleront les Jeux Olympiques à Tokyo et qui souhaitent à cette occasion mettre en avant des technologies innovantes, en particulier ayant recours à l’hydrogène pour propulser les véhicules électriques. L’effort de recherche de Nissan ne sera pas concentré uniquement sur les moyens d’utiliser l’hydrogène, mais le développement de sa pile à combustible e-Bio contribue à sa stratégie dénommée Nissan Intelligent Power par laquelle il entend promouvoir les véhicules électriques et intelligents de manière à aller vers le zéro émission à l’échappement et le zéro accident mortel. Un double objectif qui passe par plus d’efficacité, de performances et de plaisir de conduite.

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