Organisé sur le terrain par Jean-François Villeret et son équipe de Tour véhicules électriques, le Nouvelle-Aquitaine électrique Tour qui s’est déroulé les 21, 22 et 23 septembre derniers a mis au jour les forces mais aussi les points à améliorer pour une mobilité électrique longue distance fiable. C’est d’ailleurs rarement sur les territoires sillonnés, demandeurs d’un tel événement, que se posent les problèmes. Ils sont le plus souvent en plein déploiement d’un maillage déjà bien étoffé. C’est plutôt pour y venir ou rentrer chez soi que les difficultés apparaissent.
200 km par jour avec recharge(s) intermédiaire(s)…
Lorsqu’un département, une région, une collectivité et/ou un syndicat de l’énergie s’attachent véritablement à bâtir un réseau cohérent de ravitaillement en énergie des véhicules électriques et hybrides rechargeables, parcourir 200 kilomètres par jour avec de tels engins n’est pas un problème. C’est l’un des objectifs majeurs visés par Jean-François Villeret lorsqu’il organise un rallye branché. Ainsi pour le Nouvelle-Aquitaine électrique Tour dont le circuit à parcourir sur 2 jours totalisait 450 kilomètres sur un tracé relativement accidenté et sinueux. Une nouvelle fois, ceux qui n’avaient pas l’habitude de piloter une voiture électrique sont ressortis de l’épreuve convaincus par l’électromobilité, ayant pu bénéficier d’une proximité rassurante avec ceux qui la pratiquent chaque jour depuis des années. « En effectuant un peu plus de 200 km par jour, aucun équipage ne s’est jamais senti en danger d’autonomie », rapporte le dossier de presse réalisé après l’événement.
…ou pas
Quelques regards experts espéraient beaucoup de la participation de nouveaux modèles, comme les Nissan Leaf et BMW i3 équipées de batterie de meilleure capacité, respectivement de 30 et 33 kWh. Si leurs conducteurs ont joué la prudence en effectuant une charge intermédiaire à la pause déjeuner, en fin de journée, ces voitures sont arrivées avec plus d’énergie qu’au départ du début d’après-midi, démontrant ainsi qu’elles pouvaient avaler les 200 kilomètres d’un trait. Autre observation valable lorsqu’on évolue dans une région avec de beaux reliefs à gravir puis redescendre : grâce à la régénération, la consommation globale n’est pas nécessairement plus importante qu’en roulant, en Sologne, par exemple. « Les belles montées ont tiré la consommation vers le haut… et les descentes ont compensé », illustre la communication de TVE.
Qualité et densité du maillage…
Un des enseignements que l’on tire à nouveau à chaque fin de rallye dédié VE, c’est que parcourir de moyennes et longues distances n’est possible qu’avec un réseau de ravitaillement en énergie bien pensé, qui ne peut faire l’économie de bornes rapides et s’abriter vers les recharges accélérées pour viser le confort de tous les électromobiliens. Ce sujet sensible, TVE souhaite qu’il soit dans les esprits des décideurs : « Lorsqu’on a besoin de faire beaucoup de kilomètres, il n’y a pas d’autres solutions que la recharge rapide. Les bornes en courant alternatif ne sont pas adaptées à ce besoin. Elles ne délivrent que 22 kW… et en plus seul un modèle de voiture (plus les Tesla) recharge à cette puissance. La grande majorité des véhicules ne chargent en effet au mieux qu’en 7 kW sur ces bornes ». Les propriétaires de Kia Soul EV ou de nombre de Nissan Leaf, par exemple, ne peuvent que partager ce cri.
…en Nouvelle-Aquitaine
Quelle que soit son appellation, le Nouvelle-Aquitaine électrique Tour fêtait en 2016 5 années d’un événement entièrement consacré à la mobilité branché. « Pour la première fois depuis 5 ans, nous avons pu utiliser de manière importante des bornes le long du parcours », révèle le dossier de presse de synthèse. Ainsi, « les bornes de recharge rapide de Nissan et de ses partenaires Auchan et Ikéa, les bornes des syndicats d’électricité dans la Vienne, la Dordogne, le Lot-et-Garonne (bornes provisoires sur le village étape) et la Gironde, une borne du Corri-Door Sodetrel à Limoges ». Le constat effectué par les participants et l’organisation est-il étonnant : « Si les bornes commencent à être assez bien implantées, on a pu relever de fortes disparités selon les départements avec des zones peu fournies en Limousin et dans les deux Charentes » ? Il est en tout cas celui de tout électromobilien qui a l’habitude d’effectuer de longs parcours en France au volant d’une voiture électrique. TVE signale d’ailleurs que les quelques équipages qui sont rentrés sur Poitiers ou ses environs après l’arrivée à Bordeaux ont effectué 450 kilomètres dans la journée, devant se contenter, en traversant la Charente, de la seule borne rapide du parcours, sur le parking d’un hypermarché Auchan. « Il est nécessaire d’intensifier le réseau », plaide Tour véhicules électriques.
Promotion de la mobilité électrique
Expositions de véhicules électriques dont une réplique de la célèbre « Jamais contente » (première voiture à dépasser les 100 km/h), essais et démonstrations, notamment de la navette autonome Navya, passage par de nouvelles bornes, etc. : C’est aussi ainsi que le Nouvelle-Aquitaine électrique Tour fait la promotion de l’électromobilité. Plus symboliquement encore, avec la naissance d’une association qui militera sur cette question dans l’intégralité du nouveau territoire : « A l’occasion de l’étape de Limoges, l’association Limousin Mobilité Electrique a annoncé qu’elle allait élargir son champs d’actions à l’ensemble de la grande région et devenir ainsi Nouvelle-Aquitaine Mobilité Electrique avec l’ambition de pousser au développement de ce mode de transport », se réjouit l’équipe de TVE.
L’interopérabilité au cœur de l’édition 2017
« Les partenaires principaux ont déjà validé le principe d’un nouveau Tour en 2017 avec un objectif kilométrique accru et peut-être un passage de frontière », révèle le communiqué de presse. Les organisateurs anticipent l’arrivée de modèles branchés avec une meilleure autonomie. De quoi faire basculer le marché du véhicule électrique, selon TVE. Sujet de réflexion cette année, l’interopérabilité devrait être mise en application pour l’édition prochaine du Nouvelle-Aquitaine électrique Tour. « Le Tour a été l’occasion de rappeler l’importance de l’interopérabilité des bornes et/ou de leur ouverture aux cartes de mobilité nationales ou internationales. Et nous avons démontré ce besoin en traversant plusieurs départements et donc en rencontrant des bornes de plusieurs opérateurs plus les réseaux nationaux Nissan et Corri-Door », plaide le service de communication de l’organisation. Le défi est lancé !
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