Déjà évoquée à plusieurs reprises cette année, notamment lors de l’inauguration en février de la première usine du groupe en Chine réalisée en collaboration avec Dongfeng, la volonté de Renault de produire une voiture électrique low cost a été réaffirmée jeudi dernier par Carlos Ghosn lors d’une conférence sur les défis énergétiques du futur organisée à Paris par le New York Times. Pour Renault, il s’agit de combiner son savoir-faire dans l’électrique et dans les voitures à bas coûts. L’ambition de Renault est de sortir une voiture électrique à moins de 7 000 euros hors aides gouvernementales. Pour Carlos Ghosn : « Si nous parvenons à une telle percée, le jeu s’en trouvera changé ». Dans un premier temps, ce véhicule sera destiné aux marchés des pays émergents et en premier lieu la Chine, mais il n’est pas impossible de voir un jour l’une de ses déclinaisons arriver en Europe.
La Chine en ligne de mire
Avec ses centaines de millions d’habitants encore peu équipés en automobiles, la Chine constitue un marché potentiel gigantesque pour les constructeurs. Comme l’air des grandes villes chinoises est fortement pollué, le véhicule électrique apparait comme une solution pertinente à condition qu’il soit accessible au consommateur chinois ce qui n’est pas vraiment le cas de la Renault Fluence Z.E. qui est aujourd’hui commercialisée en Chine. La voiture électrique low cost de Renault est donc conçue dans un premier temps pour répondre aux besoins de ce pays où elle sera produite. Le journal Les Echos révélait le mois dernier que Gérard Detourbet, le « père » de la Logan et plus récemment de la Kwid, était déjà à la manœuvre pour concevoir et mettre en œuvre la production de ce véhicule en cherchant à abaisser les coûts au maximum, ce qui pourrait passer notamment par le choix d’un équipementier chinois pour la fourniture de la batterie.
La Kwid comme tête de pont
Une autre option privilégiée pour ce modèle low cost consisterait à repartir de la plateforme de la Kwid, ce SUV qui fait un carton en Inde où il est vendu pour près de 3 500 euros grâce à des coûts de production très bas. L’électrification de cette plateforme nécessitera sans doute de renforcer la rigidité de la voiture pour permettre de supporter le poids de la batterie. Le moteur sera, lui un dérivé de celui de la Zoé tandis que d’autres pièces seront également empruntées à la Clio et à la Zoé de Renault mais aussi à la Nissan Leaf, ce qui générera des économies d’échelle importantes. Ce futur « Kwid électrique » constituerait ainsi le point de convergence de l’Alliance Renault Nissan sur les nouvelles technologies alors qu’aujourd’hui les Renault Zoé et la Nissan Leaf ne partagent aucun des composants clés (plateforme, moteur, batterie).
Objectif 7 000 euros
Les économies devront être importantes car les objectifs de Renault en termes de coûts sont pour le moins ambitieux. Carlos Ghosn vise en effet un prix de 7 à 8 000 dollars, soit moins de 7 000 euros pour cette voiture électrique low cost. Un prix qu’il veut atteindre sans les aides publiques chinoises. Des aides qui sont conséquentes puisqu’elles peuvent représenter jusqu’à 40% du prix du véhicule, mais qui sont réservées aux marques chinoises ce qui incitera sans doute le groupe à commercialiser ce modèle sous l’enseigne de l’une des marques de son partenaire Dongfeng. Si Renault parvient à atteindre ce niveau de prix, cela lui permettra d’effectuer une grande percée en Chine mais aussi de s’ouvrir un marché mondial qui commencera par les autres pays émergents avec probablement l’Inde comme cible prioritaire.
Une arrivée sur les marchés européens ?
Pour l’instant, l’arrivée en France et en Europe de ce modèle n’est pas prévue et Renault penche plutôt sur d’autres solutions comme le lancement à prix cassé d’une technologie hybride rechargeable capable d’être intégrée sur des citadines de type de Clio et Captur. Pour autant, l’exemple et le succès de la Logan qui, au départ n’était pas du tout conçue pour la France, montre qu’il est tout à fait possible d’envisager à terme une déclinaison de cette voiture électrique low cost pour le marché français sur lequel Renault mise plus que jamais sur la Zoé. Un terme qui n’est tout de même pas pour demain puisque son lancement en Chine n’est prévu qu’en 2020. D’ici là, le constructeur au losange et ses concurrents devraient avoir sorti un certain nombre de nouveaux modèles électriques, mais le créneau des voitures électriques low cost semble encore assez inexploré alors qu’il pourrait bien s’avérer prometteur.
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