Ecologie sans frontière et Respire ont dénoncé dans un communiqué de presse commun vouloir porter plainte en justice contre les pouvoirs publics « à la suite à l’épisode de pollution aux particules qui a noyé pendant 10 jours la moitié Nord-Est de la France, et qui se poursuit en région Rhône-Alpes ». Une action qui sera certainement classée sans suite, mais qui a le mérite de faire réfléchir davantage sur le sujet, et surtout de signifier que des personnes sont de plus en plus nombreuses à espérer le retour d’un air plus respirable et à ne plus supporter certains comportements.
Fréquentation en hausse de 30% dans les hôpitaux
Si les 2 associations reconnaissent que tous les hôpitaux situés dans les zones touchées par les récents épisodes de pollution n’ont pas forcément enregistré une augmentation de 30% dans les services concernés, elles rappellent que « de nombreuses études scientifiques établissent un lien direct entre augmentation de la concentration en particules fines et augmentation des diagnostics d’asthme et autres pathologies liées à la pollution de l’air ». En conséquence, éliminant un éventuel phénomène « d’importation de particules des centrales à charbon allemandes », elles affirment « que l’Etat n’a pas pris les mesures préventives et de crise nécessaires pour respecter sa propre réglementation et protéger la santé des Français, en particulier des plus fragiles (enfants et personnes âgées) ».
Plainte 2014 classée sans suite
En 2014 déjà, les 2 associations avaient déposé une plainte contre x « pour mise en danger de la vie d’autrui », déplorant : « La loi existe ; elle n’est pas respectée ». Par cette première action, Ecologie sans frontière, soutenue par Respire, cherchait à prévenir : « La société civile se rebiffe ! », pointant « une police de l’environnement en sous-effectif ». Cette première plainte a été classée sans suite. La nouvelle cible nommément les pouvoirs publics, comme l’indique le communiqué de presse : « Ecologie sans frontière et Respire agissent de nouveau en justice, malgré les obstructions, pour mettre en cause la responsabilité des pouvoirs publics, au niveau de l’Etat et de ses représentants ». La nouvelle démarche a-t-elle une chance d’aboutir ? Au présent stade d’un dossier qui va devenir très volumineux au sujet de la pollution atmosphérique, notamment causée par les transports : Non, très vraisemblablement ! Mais c’est un nouveau pavé dans la mare qui est jeté, de nature à faire boule de neige et à rebondir efficacement dans quelques années.
Diesel
Les méfaits de la technologie diesel sont très présents à l’esprit des 2 associations. En 2014, elles invoquaient des rapports économiques qui se sont succédés : « sur les coûts pour la société, sur la sécurité sociale, sur les subventions avantageuses à la pompe, les incitations pour l’achat de véhicule diesel ». Bien des propriétaires et utilisateurs d’engins alimentés au gazole vont ressentir planer au-dessus d’eux une certaine stigmatisation. Mais c’est avant tout et déjà les comportements excessifs, non pénalisés, qui doivent être en ligne de mire. Qu’une ancienne Volvo 240 diesel fume à l’accélération, c’est presque quasi inévitable, surtout avec un pied lourd, tellement ce moteur 6 cylindres d’origine Volkswagen, avec un compartiment de plus par rapport à la version montée à l’origine dans un utilitaire allemand dérivé du Combi des années 1980, est connu pour sa robustesse, ou plutôt pour le temps infini avec lequel il agonise, au moins en apparence, en rejetant d’abondantes suies ! Ce n’est qu’un exemple, parmi d’autres modèles qui connaissent plus ou moins les mêmes symptômes.
Des remèdes
Quasi inévitable… quand on s’obstine à ne pas vouloir les reconnaître : « Cachez ces suies que nous ne saurions voir ! ». Or, sur ces vieux modèles à éliminer désormais, il est souvent possible de jouer sur un simple réglage pour résoudre le problème, avec, en contrepartie, il est vrai, mais c’est le prix à payer, une voiture plus molle à l’accélération. Des additifs peuvent également se montrer efficaces contre les particules les plus grossières, en améliorant la combustion du gazole. Pour autant, on ne dispose pas toujours, et même très peu souvent, de données précises sur une accentuation de la pollution en les utilisant. Mais ce qui est sûr, c’est que modérer la pression sur l’accélérateur et vérifier dans les rétroviseurs ce qui se passe à l’échappement est un réflexe que tout utilisateur d’ancien diesel devrait avoir.
Intolérable
Ce qui, en revanche, est plus intolérable, c’est de constater que des voitures d’à peine 5 ou 7 ans, alimentées au gazole, lâchent parfois de la fumée noire de façon régulière. Et ce qui l’est davantage encore, c’est que ça se passe dans une quasi indifférence de la part des forces de l’ordre. Pourtant, à la moindre fumée suspecte sur une voiture moderne, il devrait y avoir une rapide enquête de réalisée après avoir arrêté le véhicule. Les systèmes de dépollution ont-ils été inhibés ou sont-ils rendus inefficaces par une mauvaise habitude, en particulier la répétition de trajets trop courts ? Le filtre à air est-il colmaté ? Les opérations impératives d’entretien ont-elles bien été effectuées ? Alors qu’il est d’usage de se montrer pointilleux sur quelques règles du code de la route, en particulier les dépassements de vitesse même pour une poignée de km/h de trop, rien n’est actuellement fait lorsque manifestement un véhicule pollue beaucoup plus qu’il ne devrait. Et pourtant, à la longue, par la répétition des faits, il y a mort d’hommes, de femmes, et d’enfants. Cela, les personnes qui sont sensibles des voies respiratoires ont de plus en plus de mal à le vivre et à l’accepter. D’où les plaintes, légitimes, des associations Ecologie sans frontière et Respire.
Et demain
Il faudra sans doute attendre encore un bon nombre d’années avant que les gendarmes et la police s’attaquent à cette forme de délinquance environnementale que ses auteurs minimisent toujours, jamais à bout d’arguments. Aux Etats-Unis, la pratique du « rolling coal » (charbon roulant) consiste à modifier un gros véhicule diesel, contre parfois l’équivalent de plus de 10.000 euros de matériel et de frais d’installation, afin qu’il émette un maximum de fumées noires. Certains des propriétaires de ces engins s’amusent même à pousser l’accélération lorsqu’ils arrivent à la hauteur de piétons, personnes âgées et enfants compris. Comment l’histoire jugera-t-elle ces comportements primaires dans quelques dizaines d’années ? Comment ceux qui ont toute légitimité pour faire appliquer la loi afin de chasser toute pollution inutile seront-ils perçus à cette même époque s’ils n’ont rien fait de leur côté ? Heureusement que parmi les politiques et décideurs, mais aussi les automobilistes, de plus en plus ont pris la mesure du problème et agissent en conséquence !
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