Selon une estimation réalisée par NewMotion, un automobiliste français économiserait jusqu’à 800 euros par an sur l’énergie en adoptant un véhicule électrique à la place de son équivalent à essence. Le calcul a été effectué en comparant les frais d’énergie d’une Renault Zoé avec ceux d’une Clio 0.9 TCE 90. Au-delà de ce rapide comparatif, le travail a permis de mettre au jour un certains nombres d’informations intéressantes autour du profil des électromobiliens européens.
2 millions de VE en Europe
Communiquant à son sujet comme « le plus grand fournisseur européen de solutions de charge intelligente pour véhicules électriques », NewMotion (plus de 30.000 bornes connectées avec le Cloud et plus de 80.000 cartes de recharge distribuées à travers l’Europe) s’est intéressé à l’évolution de l’électromobilité sur son territoire, relevant qu’en 2016 plus de 2 millions de voitures électriques étaient en circulation, soit 100 fois plus qu’en 2010. La part de ces engins a atteint le palier de 1% du parc automobile dans de nombreux pays, parmi lesquels la France, l’Allemagne, le Danemark, les Pays-Bas, la Norvège et le Royaume-Uni. « Une croissance amenée à se poursuivre », comme le souligne l’enquête.
5.000 électromobiliens interrogés
Afin de cerner les motivations et attitudes des électomobiliens vis-à-vis de l’usage des VE, NewMotion a interrogé plus de 5.000 utilisateurs de son réseau à travers l’Europe. Il s’agissait de répondre à la question : « A quoi ressemble le conducteur type de véhicule électrique en 2017 ? ». A 82%, les électromobiliens sont des hommes, dont un peu plus des 4/5e sont âgés de plus de 41 ans. Ce sont 92 % des automobilistes branchés interrogés par NewMotion qui ont déclaré vivre en couple. Plus largement, le panel consulté vit à 94% dans un foyer comprenant au moins 2 personnes.
Changement d’attitude
Plus de la moitié des répondants, – très exactement 57 % -, utilisent leurs véhicules électriques pour se rendre au travail, dont le quart d’entre eux estiment économiser jusqu’à 60% sur les frais de transport mensuels en conduisant un VE à la place d’un modèle à essence. L’enquête montre que 48% des électromobiliens interrogés ont changé leur façon de conduire pour consommer l’énergie de façon plus raisonnable. Il se dessine un profil globalement plus vertueux chez les automobilistes roulant régulièrement en voitures électriques, puisqu’ils mènent généralement d’autres actions écologiques en dehors des transports. Ainsi : 59% d’entre eux recyclent tous les déchets du foyer, 39% ont fait installer des panneaux solaires sur leur lieu de résidence, 23% produisent du compost, et 22% collectent les eaux de pluie.
Moins coûteux
« L’étude a montré que le coût total d’acquisition d’un VE est plus bas que celui d’un véhicule classique à essence. Si les VE sont plus chers à l’achat et peuvent nécessiter un investissement supplémentaire pour la charge à domicile, les coûts de rechargement sont nettement moins chers comme le sont les coûts d’entretien, les assurances et les taxes, et de nombreux conducteurs de VE bénéficient de subventions publiques », relève NewMotion. Sur ce dernier sujet, l’étude cite en exemple : « au Royaume-Uni, les acheteurs individuels peuvent recevoir jusqu’à 35 % de subventions sur le prix du véhicule à condition qu’il satisfasse aux critères en vigueur ; en France, ceux-ci peuvent recevoir jusqu’à 10.000 euros de subvention pour acheter un véhicule électrique ; en Allemagne, le gouvernement offre un avoir de 4.000 euros sur le prix d’une voiture tout électrique et de 3.000 euros pour les modèles hybrides ; aux Pays-Bas, les personnes achetant des véhicules électriques bénéficient de taxes d’enregistrement plus faibles ».
800 euros économisés sur la facture d’énergie
NewMotion a effectué une rapide comparaison afin d’estimer l’économie potentiellement réalisable en passant d’une voiture à essence à un de ses équivalents potentiels électriques. Le match oppose une Renault Clio IV 2017 0.9 TCE 90 Energy Intens à la Zoé 40. Selon la fiche technique du Losange, la Clio consomme 4,7 litres d’essence (1,40 euro à la pompe) pour 100 kilomètres parcourus. Le constructeur chiffre à 13 kWh d’électricité (0,15 euro en France le prix du kWh au tarif résidentiel) les besoins de la Zoé pour effectuer la même distance. Ainsi, il en coûtera respectivement 6,58 et 1,95 euros pour la réaliser. NewMotion s’est en outre appuyé sur la moyenne parcourue par les automobilistes français, établie en 2015 par le magazine de référence L’Argus : 17.400 km. A bord de la Clio, ce cumul kilométrique nécessite pour 1.145 euros d’essence. Seulement 339 euros d’électricité pour la Zoé. Soit une différence de 806 euros !
Comparaison à commenter
Cette comparaison raccourcie, réalisée par NewMotion, va probablement faire l’objet de commentaires à la suite de cet article de la part de nos lecteurs. Notamment sur le fait que pour beaucoup elle n’aura que très peu de sens du fait qu’elle est isolée du prix d’achat des 2 modèles, de la location de la batterie pour la Zoé, et des différences sur les factures annuelles d’entretien ou d’assurance. En outre, elle n’inclut pas quelques réalités qui sont difficilement quantifiables, sauf à prendre la situation particulière de chacun des 5.000 utilisateurs interrogés. Ainsi, nombre d’électromobiliens n’ont pas remplacé leur ancienne voiture thermique par son équivalent électrique. Quelques exemples : Renault Kangoo contre Tesla Model S, Peugeot 306 contre Kia Soul EV, Citroën XM break contre Citroën C-Zéro, Renault Clio contre Nissan Leaf, BMW E87 contre Renault Zoé…
Changement d’habitudes
Bien plus que d’ordinaire dans l’histoire de l’automobile, le passage d’un véhicule à un autre s’est très souvent affranchi des gammes en quittant un modèle thermique pour un électrique. Et pour brouiller les cartes, avec l’arrivée d’une voiture branchée nombre d’automobilistes ont changé leurs habitudes de déplacements, s’ouvrant au covoiturage. Lorsqu’il se pratique en famille, le VE remplace finalement 2 voitures thermiques qui circulaient avant quotidiennement. Lorsqu’il s’agit de prendre des passagers moins proches, les frais sont partagés. D’ailleurs, 70% des sondés ont indiqué souhaiter « une forme de AirB’n’B des véhicules électriques, accordant plus de libertés aux utilisateurs pour partager leurs véhicules avec leurs voisins ». Dans certaines situations, ce ne sont pas 800 euros sur l’énergie qui sont économisés, mais parfois plus de 1.500 ou 2.000 ! Voilà quelques éléments pour prolonger l’étude de NewMotion !
2017 : année clé de la mobilité électrique
Directeur de la filiale France de NewMotion, Jean-Baptiste Guntzberger a ainsi commenté l’enquête : « Le marché VE Français est aujourd’hui l’un des plus importants d’Europe, non pas en mixte mais bien en nombre de VE roulants, ce qui signifie qu’il représente également le plus gros potentiel avec moins d’1% du parc roulant total. Ce marché est animé par de très gros acteurs nationaux tels que les constructeurs Renault et Nissan se partageant 70% du marché français. Les immatriculations en 2016 et les annonces des constructeurs automobiles sur le développement de leur gamme électrique et hybride rechargeable confirme bien l’attrait grandissant des consommateurs pour ce nouveau mode de transport. Si l’on ajoute la volonté des politiques de conserver les aides à l’achat, 2017 se profile comme une année clé pour la mobilité électrique ».
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