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Genève 2017 : Dragonfly, une voiture électrique solaire à prolongateur d’autonomie et qui purifie l’air Rédigé par Philippe Schwoerer le 08 Mar 2017 à 00:00 0 commentaires

Avec un tel titre, on aurait presque l’impression de parler d’un produit de nouvelle technologie, informatique ou pas, qui en plus ferait le café !!! Et pourtant, la Libellule (traduction de l’anglais « dragonfly »), a été imaginée comme un véritable outil de mobilité durable, y compris dans les zones mal desservies en électricité, capable en plus de répondre activement à un autre enjeu, celui de la qualité de l’air. « Quelques unes des meilleures technologies propres conçues et produites en Suisse ont été intégrées dans la Libellule pour en faire une voiture unique, réellement capable de changer la donne en matière de défis actuels pour réaliser une véritable écomobilité », explique Catecar, son constructeur.

Cette bouille !!!?

Cette bouille qui rappelle l’Autobianchi Panoramica proposée dans les années 1960 sur une base de Fiat 500, mais bon sang, mais c’est bien sûr : la Bee-Bee XS révélée à Genève l’année dernière ! Une voiture électrique dont le cahier des charges a été réalisé par Bruno Miot, un ancien des compétitions de kartings, de la Coupe Citroën AX, des Formule 3 et Formule Ford, des 24 Heures du Mans et du Dakar, aujourd’hui à Saint-Barthélemy, dans les Caraïbes, où il vend, loue et entretien des véhicules électriques. C’est Beta Epsilon, une entreprise qui construit plutôt des bolides de compétition et/ou exploitant les hautes technologies, qui la produit. Et, effectivement, Catecar, l’entreprise suisse qui présente la Dragonfly à Genève cette année 2017 et compte la produire et la commercialiser via des relais locaux, indique sur son site : « Le prototype de la Dragonfly possède un châssis en aluminium. Il est l’œuvre de la société Beta Epsilon, au Mans ».

Carrosserie à renfort composite

La carrosserie de la Dragonfly est en lin, exploitant la technologie de renfort brevetée PowerRibs. Les atouts de cette matière sont : légèreté, résistance, biodégradabilité et façonnage aisé des formes de la carrosserie. Sur le stand 6229, au Geneva International Motor Show, le modèle exposé laisse apparaître la trame composite sur ses ailes avant. A bord, un peu comme sur la BMW i3, on trouve des matériaux à l’impact plus vertueux sur l’environnement. Pour la Libellule : le balsa ou le miscanthus, des produits proposés par des agriculteurs suisses et français. A nouveau, Catecar a choisi de faire confiance à une entreprise à la pointe dans son domaine pour la réalisation de la carrosserie. Bcomp SA, installée à Fribourg (Suisse), a remporté en 2016 le prix « Swiss Economic Forum », la distinguant comme meilleure société high-tech/biotech de l’année. Deux ans auparavant, elle avait déjà été primée par le prestigieux JEC Americas qui fait autorité dans le monde au sujet des matériaux composites.

Chaîne de propulsion

La chaîne de propulsion de la Dragonfly, homologué M1 en 4 places, est composée de deux éléments principaux à adapter aux besoins et au budget des intéressés : un moteur électrique de 7 à 11 kW en liaison avec le train arrière, et un pack de batteries dont le poids sera nécessairement inférieur à 100 kg, à ajouter à plus ou moins 560 kg du reste de l’ensemble. En plus, pour une autonomie totale d’environ 1.000 kilomètres, la Libellule embarque un prolongateur d’autonomie sous la forme d’un moteur thermique 10 kW, associé à une génératrice. En fait, la même architecture que la BMW i3 option rex, ou encore, au début des années 2000, le Renault Kangoo Elect’Road. « L’objectif est de construire un ensemble de plus en plus léger, petit et performant, avec le meilleur ratio poids/puissance/consommation. Catecar dispose de plusieurs alternatives qui permettront de varier la chaîne motorisée en fonction des besoins des usagers », commente le groupe suisse. A titre indicatif, une consommation d’un litre aux 100 kilomètres est communiquée, avec, pour corollaire, 23 grammes de CO2 émis au km.

Voiture solaire

La Dragonfly est quasiment un démonstrateur des technologies suisses de pointe. D’ailleurs Catecar communique sur son engin comme étant une « voiture propre ‘powered by Swiss Innovation’ ». Du côté de la recharge des batteries, l’idée est de se passer du réseau nationale. Son constructeur présente la Libellule en « véhicule électrique offgrid », équipé d’un toit solaire. C’est le rêve de beaucoup d’électromobiliens, parfois peu suffisamment pris au sérieux par d’autres. Et pourtant, si l’on en croit Catecar, sur la Dragonfly, 1 heure d’ensoleillement ajoute 4 kilomètres d’autonomie. Ce qui est cohérent avec la cible de Catecar : les automobilistes qui ne parcourent généralement pas plus de 20 kilomètres par jour. Et s’il fallait aller plus loin, il y a le prolongateur d’autonomie. « Le toit solaire a été développé par le laboratoire de photovoltaïque de l’école polytechnique fédérale de Lausanne sur le site de Neuchâtel. Le défi est d’obtenir une énergie maximale avec une surface limitée », plaide le constructeur.

Une voiture qui dépollue

Sans doute le plus inattendu, en matière de mobilité électrique, c’est le système de filtration de l’air actif en permanence, en roulage comme à l’arrêt, de jour comme de nuit. C’est ce dispositif qui illustre le mieux la philosophie de Catecar, comme la présente le président du groupe, Henri-Philippe Sambuc : « Inutile de vouloir comparer une Dragonfly et une Mercedes. Dans la mobilité que nous préconisons, les compteurs de watts et de particules fines sont plus importants que les compteurs de vitesse et de tours/minute ». Et plus précisément, concernant le système de filtration Catecair : « Il s’agit de faire en sorte que la mobilité devienne une partie de la solution au problème de la pollution de l’air par les particules fines et le CO2. En évitant au maximum les rejets nocifs et en nettoyant en permanence l’atmosphère, la Dragonfly participe activement à la préservation de la planète. La pollution de l’air et le réchauffement climatique ont des conséquences dramatiques sur la santé, mais également écologiques, si l’on considère la fonte des glaces et la montée des eaux ». L’appareil, disposé juste derrière la calandre, se présente comme « un filtre à air de la dernière génération, avec capteur de particules fines, capable de traiter entre 30 et 100 m3 d’air ambiant, ce qui correspond au nettoyage de 3 à 12 appartements de 75 m2 chaque jour ». On n’en sait pas plus pour l’instant, mais il serait intéressant de savoir comment les particules sont ensuite récupérées ou traitées, ainsi que la fréquence de changement des matières filtrantes. On veut bien y croire, à cette voiture qui multiplie les solutions vertueuses ! A ce sujet, quid du carburant accepté par le moteur thermique ?

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