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SeaBubbles : des taxis volants électriques bientôt sur la Seine Rédigé par EMMANUEL MAUMON le 19 Juin 2017 à 00:00 0 commentaires

Décidément la mobilité électrique peut prendre des formes très diverses et l’imagination de ses promoteurs ne semble avoir aucune limite. Après les satellites d’Airbus qui utilisent l’énergie électrique pour leur mise en orbite dans l’espace, c’est au tour de drôles de taxis volants électriques d’être à l’honneur cette semaine avec le projet SeaBubbles qui fut l’une des attractions du salon Viva Technology qui s’est déroulé du 15 au 17 juin à Paris. Une ville où les SeaBubbles imaginés par Anders Bringdal et Alain Thébault ont effectué leurs premiers vols sur la Seine avec la Maire de Paris Anne Hidalgo comme passagère. Un prélude avant la mise en service dans les prochaines années d’un véritable service de taxis écologiques se jouant des embouteillages, non seulement à Paris mais aussi dans toutes les grandes villes du monde traversées par un fleuve ou construites au bord d’un lac ou d’une baie.

La genèse du projet SeaBubbles

Le projet SeaBubbles est né de la rencontre de deux légendes du Nautisme. Anders Bringdal est mondialement connu comme un véliplanchiste emblématique de sa génération, le premier à passer la barre mythique des 50 nœuds. Alain Thébault est lui le créateur de l’Hydroptère, ce voilier qui survole les océans à très haute vitesse en combinant les techniques de pointe de l’aéronautique et du génie maritime. Les deux hommes se sont retrouvés pour s’attaquer au record du monde de vitesse à la voile à bord de l’Hydroptère qu’ils battirent une première fois en 2009 avec une pointe à 55,5 nœuds, au-delà des 100 km/h. L’aventure commune se poursuivit et alors que l’Hydroptère venait de rejoindre Hawaï depuis San Francisco après une traversée très périlleuse, les 3 filles d’Alain Thébault l’attendaient de pied ferme pour lui dire « Papa, voler c’est bien mais si c’était utile, ce serait mieux ». Une remarque qui fut le point de départ du projet SeaBubbles visant à développer de petites bulles volantes afin de permettre à tous de découvrir le bonheur d’un tapis volant dans des villes surchargées, embouteillées et trop polluées.

La Bubble, une voiture qui vole sur l’eau

Les deux hommes imaginèrent des Bubbles de quatre mètres de long et deux mètres de large susceptibles de transporter jusqu’à 5 personnes. Conçues en partenariat avec des acteurs majeurs de l’industrie aéronautique et du design, tels qu’Airbus, Rougerie Architecture, le cabinet de design VLP et le chantier Decision, ces voitures volantes ont recours aux matériaux les plus performants poussés jusqu’à leurs limites. Elles sont propulsées par deux moteurs électriques, situés dans la coque, qui leur permettent de voler sur l’eau en utilisant le phénomène de portance hydrodynamique : le flux d’air au-dessus des foils (ses ailes) aspire l’engin vers le haut et lui permet de se soulever et de rester en l’air à 40 cm au-dessus de l’eau. Si sur la Seine à Paris, la vitesse est limitée à 10 nœuds, les Bubbles ont la capacité d’atteindre les 30 nœuds soit 55 km/h. Le départ et l’arrivée au ponton s’effectuent eux à très basse vitesse. La coque des Bubbles est alors entièrement posée sur l’eau aux abords des Docks.

Des Docks autonomes ayant recours aux énergies renouvelables

Des Docks qui, comme le reste du projet, apportent une réponse aux problèmes énergétiques que rencontre le monde aujourd’hui. Dessinés par l’architecte Jacques Rougerie, ils seront donc totalement autonomes en ayant recours à des énergies renouvelables. Des panneaux solaires seront ainsi placés sur les toits des Docks qui seront également dotés d’éoliennes dans les régions où le vent est assez fort. L’énergie hydrolienne sera également sollicitée avec des turbines plongées dans l’eau, qui seront actionnées par le courant marin. L’énergie excédentaire produite par les Docks sera stockée dans des batteries qui seront utilisées pour la recharge des Bubbles lorsque celles-ci viendront s’amarrer. Les Bubbles seront accessibles depuis leurs docks d’amarrage aménagés aux bords des quais. Une montée et une descente totalement sécurisées grâce à un système de stabilisation des Bubbles. Ces taxis volants pourront être réservés via smartphone grâce à une application qui géolocalisera les Docks les plus proches de l’utilisateur.

Les grandes ambitions de SeaBubbles

Les initiateurs du projet SeaBubbles nourrissent de fortes ambitions pour ce nouveau mode de transport qui n’émet pas de CO2 ni de particules fines et qui est susceptible, dans de nombreuses villes, de faire gagner un temps considérable aux habitants souvent bloquer dans les embouteillages. Pour Anders Bringdal et Alain Thébault, le futur de la mobilité passe en grande partie par l’eau, une voie naturelle et historique au cœur des villes, trop longtemps sous-estimée. Si, soutenus par la Ville, ils espèrent rapidement mettre en place un service opérationnel à Paris où ils lanceront en septembre une première expérimentation auprès du public, leurs visées sont mondiales et ils comptent bien séduire de nombreuses cités en Europe, aux Etats-Unis ou au Moyen-Orient. Les investisseurs semblent suivre et prêts à leur donner les moyens de leurs ambitions puisque après avoir déjà bouclé plusieurs levées de fond dont l’une de 10 millions d’euros en mai dernier auprès de la MAIF, SeaBubbles vient d’annoncer qu’elle était sur le point d’en concrétiser une nouvelle qui pourrait atteindre les 100 millions d’euros.

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