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Jean-Claude Le Maire raconte ses actions pour la mobilité électrique Rédigé par Philippe Schwoerer le 04 Août 2017 à 00:00 0 commentaires

Adhérent à l’Avem à titre particulier, Jean-Claude Le Maire tient depuis le Gers le blog Le VE Je le veux depuis qu’il a reçu sa première Nissan Leaf en 2013. D’abord pour partager son expérience de la découverte des voitures électriques, il a ensuite enchaîné les articles autour de sujets qu’il n’est pas le seul à estimer liés au VE. Ainsi le développement des bornes de recharge et celui des énergies renouvelables. Toutes les actions de notre interviewé ne sont cependant pas forcément reprises sur son site. Parmi les dernières : rejoindre le salon de Val d’Isère pour le rassemblement des associations qui militent en faveur des véhicules électriques.

Première expérience de la mobilité électrique

Si Jean-Claude Le Maire avoue d’emblée que la Nissan Leaf qu’il a achetée en 2013 est sa première voiture électrique, il se souvient néanmoins avoir conduit dans les années 1950 une réplique électrique de Ferrari. Entre ces 2 événements, pas de lien direct : c’est finalement un hasard qui l’a amené à acquérir un exemplaire de la citadine branchée la plus vendue dans le monde. « Après avoir usé plusieurs Nissan, j’avais pris rendez-vous chez mon concessionnaire pour changer celle que j’utilisais à l’époque. Il m’a proposé d’essayer sur une demi-journée la Leaf qu’il venait de recevoir. J’ai accepté, et l’essai a été concluant : j’ai pu vérifier que cette voiture électrique satisfaisait mes besoins en milieu rural, – et même au-delà -, et que mon installation électrique supportait sa mise en recharge. J’ai signé rapidement pour en recevoir une », raconte-t-il. « Première destination, le Tourmalet, avec, pour le retour, la panne électrique à 200 mètres de la maison », donne-t-il en anecdote.

Préoccupations environnementales

Le récit de Jean-Claude Le Maire ne laisse pas transparaître qu’à travers son achat d’une Nissan Leaf, ce sont bien des préoccupations environnementales qui l’ont guidé. « Je suis très sensible à la pollution. Lorsque je devais me déplacer à Paris ou à Toulouse pour le travail, j’en revenais avec des maux de tête et les narines encrassées », témoigne-t-il. « Très vite, j’ai positionné la mobilité électrique comme un écosystème à 3 branches : les véhicules électriques, les territoires, et les acteurs qui participent au développement des VE », souligne-t-il. Se positionnant ouvertement contre l’hybridation automobile en général, il cite en illustration ce cercle vicieux : « A quoi ça sert d’avoir une voiture électrique s’il n’y a pas de bornes de recharge ? A quoi cela sert-il d’installer des bornes de recharge s’il n’y a pas de voitures électriques en circulation ? ». Ce sont les textes législatifs pour le déploiement des IRVE qui vont pousser Jean-Claude Le Maire à devenir un acteur de la communication au service des véhicules électriques.

Un maillage plein de trous

« Le maillage dédié aux véhicules électriques dans la région qui compte désormais, après fusion en Occitanie, 13 départements, est très mauvais. Toulouse, par exemple, est très mal équipée. C’est une ville à la traîne. Des essais de bornes de recharge ont été effectués, sans volonté d’y donner une suite », témoigne notre interviewé. « C’est pourquoi j’ai interpellé en 2015 sur ce problème les candidats aux élections régionales, recevant des réponses encourageantes de la part des Républicains et des Socialistes », rapporte-t-il. « Heureusement que Nissan, en partenariat avec Ikea et Auchan, a équipé notre région de quelques bornes de recharge rapides. Il y a aussi celles du réseau Corri-Door, qui obligent à aller sur l’autoroute », recense-t-il. « Face à cette situation, j’ai sollicité une première fois les 13 syndicats de l’énergie », relie-t-il.

Quand un citoyen mâche le travail des acteurs pros

« Après la victoire des Socialistes aux régionales, j’ai recontacté la présidente du conseil de l’Occitanie, Carole Delga, en m’appuyant sur sa précédente réponse positive. J’ai été reçu par un conseiller technique de son cabinet qui m’a demandé de lui communiquer un état des lieux des bornes de recharge accessibles au public. J’ai essayé d’obtenir cette information auprès des syndicats de l’énergie, mais rien n’avait été fait sur le sujet chez eux. J’ai donc procédé moi-même au travail de recensement, puis j’ai marqué sur une carte géographique de la région les emplacements de la cinquantaine de bornes de recharge rapide que j’ai retrouvées, mettant ainsi en évidence les trous du maillage », détaille notre interviewé. « Ce travail et mes suggestions d’implantations ont été transmis aux différents présidents des commissions concernées », complète-t-il, énumérant celles respectivement consacrées au territoire, aux transports, à la transition énergétique, et au tourisme. « Ceci, afin de faire bouger les élus », précise-t-il.

50-150 kW

Le travail de notre adhérent a mis au jour que la zone la mieux couverte correspond aux territoires des 9 syndicats de l’énergie les plus à l’Est, engagés dans le réseau Révéo, celui-là même sur lequel s’appuiera en partie le nouveau périple imaginé par Robert Morandeira et baptisé Pyrénées Révéo Electric Tour. « Ca devrait bouger en 2018 », espère Jean-Claude Le Maire qui fait état de « maladresses dans la manière de demander les subventions pour équiper les départements en bornes de recharge pour véhicules électriques ». Le Gersois a participé à un conseil d’administration de l’Afirev, l’association française pour l’itinérance de la recharge électrique des véhicules, « afin de réagir éventuellement à certaines propositions ». En avril ou mai de cette année, il a eu un échange avec le préfet Francis Vuibert qui lui rappelait que les nouvelles bornes de recharge rapide disposeront une puissance de 150 kW, sous-entendant qu’il serait sans doute souhaitable d’attendre leur arrivée sur le marché. Jean-Claude Le Maire ne le voit pas de cet œil, estimant « qu’il est plus urgent de boucher les trous pour un maillage en bornes de recharge rapide à 50 km d’écart maximal entre elles, plutôt que de faire augmenter la puissance ». Il s’appuie d’ailleurs sur la difficulté qu’ont les acteurs concernés à déjà financer les IRVE à 50 kW.

Energies renouvelables

Derrière Jean-Claude Le Maire et son blog Le VE Je le veux, il y a d’autres combats, dont celui qui veut associer les énergies renouvelables aux véhicules électriques pour leur développement respectif. « Je souhaiterais que le véhicule électrique aide la filière photovoltaïque », commente-t-il, imaginant la multiplication de coopératives dédiées. Il cite ainsi « les fermes de Figeac, à la base une coopérative agricole qui a proposé à ses adhérents, il y a 4 ou 5 ans, de louer leurs toits bien exposés au Sud afin de les équiper en panneaux solaires ». Il se réjouit « des progrès réglementaires et législatifs qui vont dans le bon sens, notamment en autorisant d’injecter le surplus dans le réseau national ». Il songe : « Si on appliquait à toutes les toitures des citoyens une offre similaire à celle des fermes de Figeac, on disposerait d’un nouveau potentiel énergétique qui irait bien au-delà des besoins nouvellement créés par la progression des ventes en véhicules électriques ». Il pense aussi aux champs d’éoliennes et aux projets autour de la méthanisation.

Tourisme électrique

Le tourisme en véhicules électriques est aussi au cœur des actions de Jean-Claude Le Maire. Il a démarché l’office du touriste de son département pour les encourager à proposer des circuits « à la découverte des richesses du Gers en VE ». Il a été entendu, puisqu’on trouve désormais sur le site Web de l’organisme une cinquantaine de circuits. « Dans le Gers, un conducteur de voiture électrique ne se trouve jamais à plus de 20 kilomètres d’une borne de recharge », souligne notre adhérent. Pour les journées du patrimoine, il y a 2 ans, il avait lancé un appel sur son blog afin de proposer de prendre en charge des visiteurs pour les lieux ouverts dans ce cadre, avec Auch comme passage obligé pour changer de passagers. « J’avais ainsi réussi à rassembler 15 voitures électriques de particuliers ou prêtées par des concessionnaires », a-t-il apprécié. Enfin, pour aider les syndicats de l’énergie à faire connaître leurs réseaux, il les a incités à se rapprocher des associations de promotion de la mobilité électrique.

Pour aller plus loin

Jean-Claude Le Maire a sélectionné lui-même pour nos lecteurs quelques articles de son blog qui permettent d’approfondir quelques sujets abordés au cours de notre échange.

Maillage à 50 km pour l’Occitanie,
Découverte du patrimoine en VE,
Tourisme en voiture électrique,
La mobilité électrique en milieu rural.

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