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La Chine, champ de manœuvres sur les véhicules électriques Rédigé par EMMANUEL MAUMON le 29 Nov 2017 à 00:00 0 commentaires

Même s’il occupe encore une place marginale dans ce pays qui constitue le premier marché automobile mondial avec 28 millions de voitures assemblées en 2016, le marché chinois du véhicule électrique représente un enjeu de plus en plus important pour tous les constructeurs de véhicules électriques. Ceci d’autant plus que ce marché est en forte croissance (+30,2% entre janvier et août) et que, confrontées à d’immenses problèmes de pollution atmosphérique, les autorités chinoises sont bien décidées à accélérer le développement des Véhicules de Nouvelles Energies (NEV). Après avoir envisagé d’interdire à terme la vente de véhicules Diesel ou Essence, elles viennent d’instaurer des quotas applicables à tous les constructeurs automobiles qui devront vendre au moins 10% de véhicules électriques en 2019 et 12% en 2020. Du coup, les grandes manœuvres sur ce marché s’amplifient et concernent aussi bien les constructeurs locaux que les grands groupes mondiaux.

Les constructeurs chinois entendent conserver leur leadership

Longtemps très protégés sur leur marché national afin qu’ils puissent combler leur retard technologique, les constructeurs chinois entendent bien conserver chez eux leur leadership. Même si leurs modèles ne sont pas encore à la pointe du progrès, ils trustent aujourd’hui les premières places sur le marché chinois avec en pole position l’EC 180 produite par BAIC. Un petit crossover qui s’est vendue à plus de 10 000 exemplaires rien qu’au mois d’octobre, et à près de 50 000 depuis le début de l’année. D’autres modèles aux profils variés comme le petit quadricycle électrique de Zhidou ou le crossover hybride rechargeable Song de BYD se sont également très bien vendus en 2017. Les constructeurs étrangers sont pour l’instant loin derrière, mais la donne pourrait rapidement changer maintenant que le marché commence progressivement à ouvrir ses frontières.

Investissement Massif pour Volkswagen

Comme il l’a déjà montré lors du dernier Salon de l’Auto de Shanghai en présentant plusieurs modèles, comme l’Audi e-tron Sportback, qu’il compte commercialiser en Chine dans les années à venir, le Groupe Volkswagen nourrit de grandes ambitions dans ce pays en matière de véhicules électriques. Pour assouvir ses ambitions, le groupe vient d’annoncer qu’il allait investir 10 milliards d’euros pour développer et fabriquer en Chine toute une gamme de véhicules « verts ». Jochem Heizman, le PDG du groupe en Chine a indiqué que, d’ici à 2025, le constructeur allemand lancerait près d’une quarantaine de véhicules qui seront produits localement. La production de ces véhicules électriques devrait démarrer dès le début de l’année prochaine tandis que leur commercialisation interviendrait à partir du second semestre 2018. Pour accélérer le développement du projet, Volkswagen s’appuiera sur la coentreprise qu’il a montée en mai 2017 avec son partenaire chinois, le constructeur Anhui Jianghui Automobile.

Des usines en Chine pour Tesla et Ford

Les constructeurs américains sont également décidés à jouer la carte chinoise pour développer le marché du véhicule électrique. Elon Musk, le patron de Tesla a confirmé que son groupe avait obtenu l’accord des autorités chinoises pour construire une usine en Chine. Une usine qui débuterait sa production dans trois ans afin d’alimenter le marché chinois et quelques pays asiatiques. Si cette usine compte bien écouler quelques exemplaires des Model S et des Model X auprès de la clientèle fortunée qui émerge en Chine, elle devrait néanmoins surtout servir à produire des Model 3 dont la production en local serait le seul moyen de la rendre abordable à une clientèle assez large. Ford a également annoncé sa volonté de construire en Chine une usine dédiée aux véhicules électriques. Avec son partenaire chinois Zoyte, associé à 50/50 au sein d’un joint-venture, le constructeur va investir 756 millions de dollars dans ce projet commun qui devrait rapidement lancer les premiers modèles d’une nouvelle marque qui devrait mettre l’accent sur de petits modèles particulièrement adaptés au marché chinois.

Renault-Nissan place ses pions

Une vision que semble partager l’Alliance Renault-Nissan. Son PDG Carlos Ghosn considère en effet que, pour l’instant, que la Nouvelle Nissan Leaf et que la Renault Fluence sont trop chères pour le marché chinois. Comme il veut tout de même y jouer un rôle, il a privilégié l’option « low cost » et vient d’annoncer le prochain lancement en Chine d’une Kwid électrique. Une adaptation du petit SUV à bas coûts conçu au départ pour le marché indien. Renault n’a pas encore révélé la date de ce lancement ni les différentes caractéristiques de cette version chinoise, mais a indiqué que des prototypes avaient déjà été produits et que d’autres marchés pourraient à terme être concernés par cette Kwid EV. Un véhicule qui devrait être produit en Chine en partenariat avec Dongfeng avec qui l’Alliance a créé une coentreprise. La Kwid EV devrait être assemblée dans l’usine de ce constructeur, implantée dans la province de Hubei, dont la capacité actuelle est de 120 000 véhicules/an.

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