L’enquête menée par Auto Moto et l’institut Harris Interactive (suivre ce lien) auprès d’un millier d’automobilistes français a mis au jour une certaine attente concernant des voitures plus vertueuse. Ainsi, 7 sur 10 d’entre eux seraient « prêts à payer plus pour une voiture respectueuse de l’environnement », en n’accordant finalement à l’esthétisme qu’un rôle secondaire. Parmi cette majorité, 41% estiment que les véhicules électriques seront suffisamment attractifs pour remplacer les automobiles thermiques actuelles à l’horizon 2025.
Top 4 des avantages
Les conclusions du sondage d’Auto Moto, livrées fin novembre dernier, mettent massivement en avant les qualités suivantes au sujet des véhicules électriques : innovation (90%), écologie (88%), agrément de conduite (85%) et économie à l’usage (81%). Cette enquête semble à la fois expliquer pourquoi le démarrage de la mobilité électrique traîne en longueur et donner raison à ceux qui prévoient un fléchissement important et subit dans quelques années. Auto Moto fait émerger un intérêt marqué de la part des automobilistes pour les voitures électriques, qui ne se concrétiserait par un acte d’achat que dans quelques années. Pas de conclusions hâtives pour autant, car le média spécialisé donne de quoi modérer l’enthousiasme des plus fervents électromobiliens et des acteurs des marchés concernés.
L’électrique avant le diesel
D’un côté, on trouve ce pourcentage de 80% des automobilistes français qui envisagent de changer de voiture d’ici à 2022 (dont 55% dans l’année 2018). Mais le critère écologique n’arrive qu’en 6e position (33%), alors que le prix reste le premier sujet d’attention (58%). De fait, alors que la technologie diesel se fait de moins en moins désirable, c’est d’abord vers une chaîne de traction hybride que les sondés se dirigeraient pour leur futur véhicule principal, puis une motorisation essence, et, en 3e solution, vers une voiture électrique. Selon les chiffres recueillis avec Harris Interactive, 48% des automobilistes français envisageraient sérieusement l’achat d’un modèle électrique, et 75% d’entre eux comme véhicule principal. Les engins alimentés au gazole n’arrivent qu’ensuite dans l’enquête publiée par Auto Moto.
Conditions d’achat
Si les automobilistes français n’évoluent pas rapidement vers les véhicules électriques, c’est parce qu’ils attendraient que soient réunies plusieurs conditions, parmi lesquelles, par ordre décroissant d’importance : l’autonomie (95% des sondés), l’accessibilité aux bornes de recharge (94%), le temps pour effectuer le plein en énergie (93%). En chiffres : Ils espèrent une autonomie proche de 600 kilomètres quand ils la perçoivent légèrement inférieure à 300, voudraient un temps de recharge des batteries de 3 heures au plus alors qu’ils l’estiment à plus du double, seraient prêts à débourser à peine plus de 14.000 euros pour acquérir une voiture électrique mais s’attendent à signer un chèque d’environ 20.000 euros s’ils devaient passer à l’acte aujourd’hui. C’est tout ? Non, car ils sont encore 92% à attendre des infrastructures adaptées et la certitude de réaliser des économies. Sur ce dernier point, le sondage voulu par Auto Moto met en avant des attentes en matière de baisse des prix des voitures électriques et d’aides à l’achat qu’ils souhaitent convaincantes.
Un marché encore trop lointain
Derrière toutes ces exigences, et les grandes qualités peut-être jetées un peu au hasard par les sondés, il y a une réalité moins enthousiasmante : 45% des automobilistes français disent connaître peu les voitures électriques, et même 16% que de nom. Une majorité écrasante, à relativiser, et dont la cause vient très certainement d’un manque d’intérêt global sur le sujet automobile, globalement en perte de vitesse. Pour la motorisation hybride, pourtant médiatisée plus largement depuis des années, les pourcentages sont également particulièrement, – on pourrait presque dire anormalement-, élevés. Ainsi, 40% des mêmes automobilistes indiquent connaître peu les voitures hybrides, et 16% uniquement de nom. Ce manque d’intérêt global, au moins apparent, diminue dès lors que les sondés sont aussi lecteurs d’Auto Moto. Si 9% des automobilistes français prétendent très bien connaître les véhicules électriques, contre un petit 11% pour les hybrides, les fidèles du magazine spécialisé s’estiment nettement plus au fait de ces motorisations, avec des pourcentages respectifs qui grimpent à 21 et 28%. Globalement, en conducteur ou passagers, 19% des sondés ont déjà pris place à bord d’une voiture électrique, ne serait-ce que via des service de location comme Autolib’.
10 modèles de VE
Les sondés sont 41% à être incapables de citer le nom d’une voiture électrique. A l’inverse, ils sont 46% à savoir que Renault en commercialise au moins un modèle, que 38% identifient bien comme étant la Zoé. Si 11% citent ensuite Tesla, 10% pense que Toyota produit des voitures électriques. Après tout, avec la Mirai à pile hydrogène, c’est vrai ! Mais cette mise en avant traduit plutôt une certaine confusion dans l’esprit des automobilistes français entre les chaînes de traction électriques, hybrides et hybrides rechargeables. La moitié des personnes interrogées pensent que l’offre en VE dans l’Hexagone est si réduite qu’il n’existe même pas 10 modèles différents, alors que le marché en propose une vingtaine. Auto Moto s’attend à ce que les chiffres en faveur de la mobilité électrique grimpent, ne serait-ce que du fait des annonces gouvernementales en sa faveur, et en particulier celle de mettre fin à la vente des véhicules exclusivement thermiques à horizon 2040.
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