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MIE – Projets retenus 2/2 : Bus, bateaux et trains électriques Rédigé par Philippe Schwoerer le 06 Jan 2018 à 00:00 0 commentaires

Second volet consacré aux dossiers retenus dans le cadre de l’appel à projets clos en juillet 2017 et lancé via le Mécanisme pour l’interconnexion en Europe. Sur les 39 documents reçus par la Commission européenne, plusieurs concernent tout ou partie la mobilité électrique routière, ferroviaire, fluviale, et maritime. Après avoir présenté dans notre premier article les projets retenus en rapport avec le ravitaillement en énergie des véhicules électriques, voici ceux qui concernent les engins de transport en commun de personnes ou de marchandises. Certains programmes, notamment en lien avec l’extension des réseaux ferroviaires, ne sont pas repris dans le présent article. Pour le rail, nous nous sommes plus particulièrement attachés à mettre en avant les travaux d’électrification de tronçons anciens.

265 bus électriques pour Rotterdam

Le projet global pour Rotterdam, aux Pays-Bas, est d’abandonner complètement les bus diesel d’ici 2025. Pour cela, il prévoit l’acquisition de 265 bus électriques et leurs 74 bornes de recharge. Ce qui a ici été retenu par la Commission européenne, ce sont les deux premières phases du programme intégral, qui comprennent le déploiement de toutes les infrastructures de ravitaillement en électricité et 105 unités de bus électriques. Rotterdam est un nœud urbain, situé à la croisée de plusieurs corridors routiers : Rhin-Alpes, Mer du Nord-Baltique, et Mer du Nord-Méditerranée. C’est aussi l’une des principales zones urbaines identifiées dans le plan directeur zéro émission des transports néerlandais.
Chantier planifié de juillet 2017 (en cours) à mars 2023.
Enveloppe de l’Europe de 3,266 millions d’euros sur 41,826 millions éligibles recommandés, soit seulement 7,81% de l’effort d’investissement.

SuperGreen

Le projet SuperGreen, pour la Grèce, coordonné par Ocean Finance Ltd, est particulièrement diversifié, associant mobilité électrique et mobilité GNV pour mettre en œuvre un système de transport durable et écologique sur le territoire. Le programme comptera une flotte principale composé de trois bateaux de banlieue à propulsion électrique et d’un catamaran à motorisation hybride (GNL/électrique) pour connecter le port principal du Pirée avec d’autres terminaux du réseau RTE-T. Quatre bus électriques feront la navette entre plusieurs points d’Athènes et ce point central du système. S’y ajoutent divers systèmes de stockage d’électricité pour alimenter les bateaux. Au centre du dispositif, une plateforme électronique d’intégration multimodale pour faciliter la réservation des déplacements.
Chantier planifié de janvier 2019 à avril 2021.
Enveloppe de l’Europe de 3,939 millions d’euros sur 19,695 millions éligibles recommandés, soit 20% de l’effort d’investissement, – pourcentage généralement constaté.

Port-Liner, bateaux à zéro émission pour les voies navigables intérieures

Le projet fait partie d’un programme qui vise à financer la construction de 6 barges fluviales de transport de conteneurs à propulsion électrique. Les packs batteries, de 1,6 MWh de capacité, seront échangés aux terminaux portuaires puis rechargés pour une future utilisation. Pour chacun des bateaux, 2 jeux de 4 packs seront prévus. La conception et la réalisation de ces packs, appelé « Eco Port Boxes » par Port-Liner Holding BV, coordinateur du projet, font partie du dossier. Les barges, exploitées sur des sections clés de trois corridors, desserviront les principaux ports de Rotterdam, Amsterdam aux Pays-Bas, et ceux d’Anvers et Duisburg, respectivement en Belgique et en Allemagne. L’action est incluse dans un programme global dont l’objectif est de promouvoir l’adoption de la propulsion « zéro émission », – et plus particulièrement électrique -, ciblant les barges de navigation intérieure pour conversion.
Chantier planifié de juillet 2017 (en cours) à juillet 2019.
Enveloppe de l’Europe de 7 millions d’euros sur 55,9 millions éligibles recommandés.

Electrification de la liaison ferroviaire Vienne et Bratislava

Ce projet d’électrification de la liaison ferroviaire entre Vienne (Autriche) et Bratislava (Slovaquie) a pour objectif de supprimer un goulet d’étranglement à la frontière entre les 2 pays. Le chantier de construction, modernisation et électrification s’intéresserait à 2 tronçons : entre Gänserndorf et Marchegg, et entre Vienne-Stadlau et la frontière slovaque. Grâce à une vitesse maximale qui passerait de 120 à 200 km/h, ce dernier trajet serait réduit de 25 minutes, afin d’encourager le report modal des automobilistes.
Chantier planifié de juillet 2017 (en cours) à décembre 2023.
Enveloppe de l’Europe de 65,753 millions d’euros sur 328,767 millions éligibles recommandés.

Electrification de liaisons ferroviaires danoises

Concernant le système ferroviaire danois, un projet vise à mettre en œuvre le corridor Scan-Med avec une mise à niveau de la ligne d’accès au tunnel Fehmarnbelt qui relie le pays à l’Allemagne. Ce sont 83 kilomètres de voies qui seront électrifiés, impliquant des travaux aussi au niveau de ponts et gares, et la mise en conformité avec le système européen de gestion du trafic ferroviaire (ERTMS) qui permet de se passer de changement de locomotive et de conducteur aux frontières.
Chantier planifié de juillet 2017 à décembre 2023.
Enveloppe de l’Europe de 123,5 millions d’euros sur 617,656 millions éligibles recommandés.

Port Trimodal de Linz – Connexion ferroviaire et amélioration du port

L’action concerne le port intérieur multimodal de Linz, en Autriche, situé sur le corridor Rhin-Danube. Là aussi, le projet supprimera un goulet d’étranglement, qui existe à l’interconnexion au niveau du port entre la liaison ferroviaire et les autoroutes A1 et A7. Sur place, la capacité de stockage sera augmentée. Le gain sur les émissions de CO2 proviendra de l’encouragement, grâce à l’installation, au report modal du trafic routier, et de l’électrification du réseau ferroviaire du port.
Chantier planifié de juillet 2017 (en cours) à décembre 2023.
Enveloppe de l’Europe de 24,580 millions d’euros sur 122,9 millions éligibles recommandés.

Standardisation de largeur des voies entre Castellbisbal et Vila-Seca

L’écartement standard UIC de 1.435 mm définit la largeur dite normale des voies ferroviaires. En Espagne, c’est la jauge ibérique, plus large, qui prévaut. Des travaux sont donc prévus afin d’assurer l’exploitation de trains interopérables de 750 mètres de long en voie mixte. En plus de l’électrification des voies, il s’agit de permettre l’accès au port de Tarragone dans les deux jauges (ibérique et UIC), ainsi qu’aux installations pétrochimiques, succursales individuelles et centres logistiques du site.
Chantier planifié de juillet 2017 à décembre 2023.
Enveloppe de l’Europe de 57 millions d’euros sur 285 millions éligibles recommandés.

Mise à niveau de locomotives électriques pour le fret interopérable

C’est l’opérateur allemand Deutsche Bahn Cargo qui a présenté ce programme de mise à niveau de 65 locomotives électriques pour un service de fret transfrontalier transparent et efficace entre l’Allemagne, la Belgique et la France. Il s’agit d’une première étape d’un projet global qui vise à reproduire l’opération sur 1.200 locomotives au total. D’ailleurs, à la suite de cette aide ciblée, on trouve des dossiers acceptés qui lui sont complémentaires, et d’autres, similaires, impliquant la France, la Suède, l’Italie, les Pays-Bas, etc. Nous ne les détaillerons pas. Mais il est possible de les retrouver dans le document émis par la Commission européenne.
Chantier planifié de janvier 2018 à décembre 2022.
Enveloppe de l’Europe de 9,816 millions d’euros sur 19,632 millions éligibles recommandés, soit 50% de l’effort d’investissement.

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