Le championnat 2017/2018 de Formule E s’est achevé ce week-end à New York par deux ePrix disputés sur un circuit tracé dans les rues de Brooklyn, avec les gratte-ciels de Manhattan et la Statue de la Liberté en toile de fond. Si pour le classement des pilotes Jean-Eric Vergne est parvenu sans trop de difficultés à conserver son avance pour s’adjuger son premier titre de champion du monde, il dû tout de même pour cela entreprendre samedi à une spectaculaire remontée depuis le fin fond de la grille de départ. Le championnat des constructeurs a lui livré son verdict lors des derniers tours de la course de dimanche durant laquelle les Audi de Lucas Di Grassi et de Daniel Abt sont parvenues à coiffer sur le fil les Techeetah malgré le brio de Jean-Eric Vergne qui fêta dignement son titre décroché la veille en remportant cet ultime ePrix de la saison. Une saison de transition car le prochain championnat se disputera avec une nouvelle génération de Formule E et sera marquée par l’arrivée de nouveaux grands constructeurs.
Jean-Eric Vergne, l’autre français champion du monde
Ancien pilote de Formule Un, Jean-Eric Vergne participe au championnat de Formule E depuis sa création, d’abord au sein du Team Andretti, puis de l’équipe DS Virgin et depuis la troisième saison au volant d’une Techeetah avec laquelle il avait brillamment remporté le dernier ePrix de la saison 3 à Montréal. De quoi lui donner une grande confiance à l’entame du championnat 2017/2018 durant lequel, avant le dernier week-end new yorkais, il s’était déjà imposé à Santiago de Chile, Punta del Este ainsi qu’à domicile à Paris. De quoi lui permettre d’aborder les deux dernières courses de la saison avec une confortable avance sur Sam Bird, le seul pilote à pouvoir encore lui ravir le titre. Jean-Eric Vergne dû tout de même s’employer lors de la course de samedi car, alors qu’il avait réussi le meilleur temps des qualifications, ce dernier fut annulé car il avait dépassé la puissance autorisée. Du coup, il s’élança en dernière ligne ce qui l’obligea à une folle remontée. Une mission dont le pilote français s’acquitta avec brio en terminant la course à la cinquième place après avoir notamment dépassé Sam Bird. Du coup, il était assuré du titre et devança de 24 heures les 23 autres bleus sacrés champions du monde dimanche en Russie. Loin de se reposer sur ses lauriers, Jean-Eric Vergne enfonça le clou le lendemain en remportant le dernier ePrix de la saison, résistant de fort belle manière au forcing des deux Audi.
Le retour en trombe d’Audi
Avec les seconde et troisième places de Lucas Di Grassi et de Daniel Abt, l’écurie Audi Sport Abt Schaeffler est parvenue à remporter le championnat des constructeurs en devançant Techeetah de deux petits points (264 contre 262). Un résultat encore inimaginable il y a quelques courses tant le début de saison de l’équipe allemande avait été calamiteux, en particulier pour son leader Lucas Di Grassi, pourtant champion du monde sortant, qui n’avait marqué aucun point lors des 4 premiers ePrix. La seconde partie de saison fut d’un tout autre calibre pour Audi qui remporta 4 courses et enchaîna les bons résultats avec ses deux pilotes. De quoi revenir en trombe sur Techeetah et prendre le meilleur à l’issue du dernier ePrix. Un final qui généra forcément de la déception chez Techeetah à qui le titre constructeur semblait tendre les bras et qui doit regretter amèrement la pénalité infligée pour départ anticipé à Andre Lotterer qui fut repoussé en queue de peloton et ne put terminer la course qu’en neuvième position, ce qui coûta le titre à son équipe. Pour autant, cette déception fut sans doute assez rapidement effacée par l’obtention du titre chez les pilotes, ce qui constitue un immense exploit pour une écurie privée ne disposant pas des mêmes budgets que les grands constructeurs engagés dans ce championnat.
Les adieux mitigés de Renault
Vainqueur des trois premières éditions du championnat des constructeurs, l’écurie Renault e.Dams n’a pas connu la même réussite cette année. La décision de Renault de passer à la fin de la saison le relais en Formule E à Nissan n’est sans doute pas étrangère à la baisse de résultats de cette équipe qui ne termine cette année qu’à la 5ème place du classement des constructeurs. Les monoplaces de l’écurie française ont été nettement moins performantes cette saison et le talent de Sébastien Buemi, n’a pas suffi même si le pilote suisse est parvenu à monter sur le podium à quatre reprises. En raison de l’arrêt programmé de Renault dans cette discipline, le développement des Formule E du constructeur n’a pas été aussi poussé que lors des saisons précédentes. Pourtant, le powertrain de l’écurie française s’est révélé encore particulièrement efficace puisqu’il équipe les voitures de l’équipe Techeetah qui est client du constructeur. Renault peut donc quitter la tête haute le championnat de Formule E qu’il aura marqué de son empreinte. Place maintenant à la seconde génération des Formule E et c’est désormais son partenaire au sein de l’Alliance Renault-Nissan qui aura la lourde tâche de tenter de faire aussi bien avec des voitures profondément modifiées.
Une saison 5 qui s’annonce excitante
La saison 5 du championnat se disputera en effet avec un nouveau type de Formule E : la Gen 2. Une nouvelle monoplace qui subira certaines transformations aérodynamiques en embarquant le système de protection du cockpit Halo et un diffuseur arrière impressionnant, tandis que le traditionnel aileron arrière sera supprimé au profit de deux ailettes reliant l’arrière du capot du groupe motopropulseur et le carénage des roues arrière. Mais la modification la plus marquante concernera un nouveau système de batteries qui permettra de supprimer le changement de monoplace à mi-course et qui augmentera la puissance maximale des voitures, qui passera de 200 à 250 kW. Le prochain championnat sera aussi rendu particulièrement excitant par l’arrivée de nouveaux constructeurs qui envisagent de mettre de gros moyens pour briller dans cette discipline. Outre l’arrivée de Nissan qui prendra la place de Renault, BMW sera également présent la saison prochaine tandis qu’Audi s’impliquera encore plus directement. De son côté, Mercedes commencera déjà à préparer activement son arrivée programmée pour la saison suivante. La lutte entre ses constructeurs, qui rejoindront DS et Jaguar, laisse entrevoir un championnat 2018/2019 passionnant, d’autant plus que cette saison a montré que les « petites » équipes avaient elles aussi toutes leurs chances en Formule E.
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