← Revenir aux actualités

Daimler s’assure une chaîne d’approvisionnement plus vertueuse Rédigé par Philippe Schwoerer le 07 Août 2018 à 00:00 0 commentaires

Il est révolu le temps où les industriels pouvaient en total impunité et de façon secrète profiter des faiblesses humaines, politiques et des réseaux d’approvisionnement en matières premières. Depuis des années, les ONG guettent et médiatisent tout ce qui peut poser problème pour l’environnement, la santé publique et la dignité des hommes, dont celle des enfants. « Presque deux ans après la première enquête d’Amnesty International, de nombreuses entreprises n’ont toujours pas démontré qu’elles prenaient les mesures appropriées afin de garantir que leurs produits ne comportent pas de cobalt extrait par des enfants et des adultes dans des conditions de travail dangereuses », s’indignait en novembre dernier l’ONG dans son rapport intitulé « Time to recharge » (). Et justement, l’origine du cobalt est au cœur de son programme « pour une chaîne d’approvisionnement en matières premières durable », rejoignant dans plusieurs initiatives diverses organisations, associations et quelques concurrents. « Nous sommes conscients de notre responsabilité dans l’approvisionnement en matières premières et nous mettons en commun nos forces grâce à la coopération avec d’autres entreprises », confirme dans un communiqué de presse daté du 2 août dernier Sabine Angermann, responsable des achats et de la qualité des fournisseurs de matières premières chez Mercedes-Benz Cars.

RSE

Pour une société, prendre en compte volontairement dans son activité les enjeux sociaux, éthiques et environnementaux relève en France de ce que l’on nomme la responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Et c’est exactement dans ce cadre que le groupe Daimler a pris des engagements. « Les objectifs communs sont clairs : normes certifiables, origines sûres et transparence dans l’approvisionnement en matières premières à haut risque et amélioration tangible des conditions de travail et de la vie des populations locales. En s’associant, Daimler AG renforce son engagement envers les initiatives et promeut activement une plus grande transparence dans les chaînes d’approvisionnement mondiales en matières premières. L’entreprise franchit ainsi un autre pas important vers la formation de la mobilité durable », plaide son service de communication. Si Daimler n’a pas attendu juillet 2018 pour s’activer en interne, – parfois, et sans doute même souvent sous la pression extérieure, dont celle de l’Europe -, les initiatives sur lesquelles le groupe communique actuellement se concentrent sur l’achat de cobalt, d’acier et d’aluminium, parmi les 50 matières premières potentiellement à haut risque identifiés par le groupe. « A chaque initiative, nous poursuivons des objectifs concrets et sommes déterminés à les mettre en œuvre. Nous nous sommes engagés à appliquer des normes certifiables pour créer et mettre en œuvre une compréhension commune du développement durable tout au long de la chaîne logistique », met en avant Sabine Angermann.

Mobilité électrique

Avec un ambitieux programme de développement à venir de véhicules électriques et hybrides rechargeables, Daimler ne pouvait que se positionner de façon claire sur l’approvisionnement durable en matières premières entrant dans la fabrication des batteries de traction, dont le cobalt, le lithium, le nickel, le cuivre et le manganèse. « L’expansion de l’électro-mobilité impose de nouvelles exigences à l’industrie automobile et en particulier aux achats », souligne Sabine Angermann. Avec les technologies actuelles communément employées pour la fabrication des batteries de traction lithium-ion, le cobalt apparaît comme un matériau rare et stratégique, extrait dans des pays aux politiques environnementales, humaines, et sanitaires absentes ou peu exigeantes. « Les entreprises qui travaillent avec le cobalt en tant que matière première risquent de ne pas pouvoir exclure complètement la violation des droits de l’homme lors de l’extraction de ce minerai », explique Daimler AG qui a choisi de s’entourer d’un maximum de garanties en rejoignant l’initiative Responsible Cobalt. Par cet intermédiaire, et en collaboration avec d’autres entreprises et des ONG, mais aussi des représentants gouvernementaux et l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le groupe d’origine allemande participe à l’élaboration « de mesures visant à lutter contre les risques sociaux et écologiques tout au long de la chaîne d’approvisionnement en cobalt ». Avec quel objectif premier ? « Exclure le risque du travail des enfants et accroître la transparence et la gouvernance », assure Daimler AG.

L’aluminium et l’acier aussi

L’aluminium joue un rôle de plus en plus important dans la construction des voitures électriques, car il est beaucoup plus léger que l’acier. C’est pourquoi Daimler a également rejoint l’Aluminium Stewardship Initiative qui soutient la mise en place d’un système de certification indépendant pour l’ensemble de la chaîne de valeur de ce matériau. « L’objectif est d’intensifier le dialogue avec toutes les parties prenantes de la chaîne d’approvisionnement de l’aluminium afin d’obtenir des améliorations continuellement mesurables dans les domaines des affaires sociales, de l’environnement et de la gestion responsable des entreprises, depuis la production jusqu’au recyclage », est-il expliqué dans le communiqué de presse. L’acier restant le matériau le plus utilisé pour fabriquer des voitures, avec un impact carbone important lors de sa production qui consomme beaucoup d’énergie, Daimler AG a donc également intégré la Responsible Steel Initiative. En plus de la transparence sur l’approvisionnement en acier, ce regroupement préconise la réduction des niveaux de CO2 dans son industrie.

partager cette actualité sur :

Commentaires

Laisser un commentaire

Veuillez noter s'il vous plaît

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Rejoindre le réseau AVEM

Vidéos

Toutes les vidéos
Newsletter