A la croisée des genres, et avec quelques jours d’avance sur la 17e édition de la Semaine européenne de la mobilité programmée du 16 au 22 septembre 2018, l’Electric Tour 35 a embarqué à la découverte du patrimoine une quarantaine d’équipages samedi dernier, 15 septembre, entre Châteaugiron et Saint-Malo. Tous avaient la banane en arrivant sous un radieux Soleil, au cœur même du village itinérant des mobilités durables mis en place par le Pays de Saint-Malo. Nous sommes allés à la rencontre des acteurs de cette journée, la responsabilité technique du rallye ayant été confiée à notre adhérent Jean-François Villeret, à travers son équipe de Tour véhicules électriques.
Village itinérant des mobilités durables
A 15h30, samedi dernier, à Saint-Malo, la place réservée aux voitures électriques des participants à l’Electric Tour 35, devant l’office de tourisme, était encore déserte. Mais la dizaine de stands installés sur l’esplanade Saint-Vincent par le Pays de Saint-Malo accueillait déjà pas mal de visiteurs. Romain Crosnier, chargé de l’organisation de cet événement pouvait se réjouir de l’ambiance estivale qui régnait encore pour la 3e édition du village itinérant des mobilités durables. « Ce matin, avant de dresser les stands à Saint-Malo, nous étions à Dol-de-Bretagne. Samedi prochain, 22 septembre, nous serons à Dinard de 9 à 13 heures, puis à Combourg, de 15 à 19 heures », nous confie-t-il. Pas de voitures électriques neuves exposées ? « Non, pas à Saint-Malo. En revanche des concessionnaires étaient présents à Dol-de-Bretagne, et d’autres exposeront leurs modèles électriques à Combourg samedi prochain », répond notre interlocuteur qui souligne que toutes les solutions de remplacement de la voiture thermique sont pris en compte dans le village itinérant : transports en commun, covoiturage, petits engins de mobilité douce, etc. Une nouvelle édition l’année prochaine ? « Tous les ans nous nous reposons la question. La sensibilisation à la mobilité durable, c’est sur le long terme », estime Romain Crosnier.
40 équipages
A 17 heures, la colonne des participants à l’Electric Tour 35 a déjà bien investi l’esplanade. On y trouve des Tesla Model S, BMW i3 et i8, Renault Zoé, Hyundai Ioniq, Citroën C-Zero et E-Méhari, nouvelles et anciennes Nissan Leaf, etc. Les derniers arrivés ne sont cependant pas les moins méritants, car effectuer 170 kilomètres avec une Mia et un Renault Twizy demande une attention particulière, avec un départ encore plus matinal, et la planification de la recharge. A ce sujet, Jean-François Villeret souligne : « Sur les 40 véhicules engagés à l’Electric Tour 35, 25 ou 26 ont pu faire tout le parcours sans recharge, ou aurait pu le faire si les batteries étaient à pleine capacité au départ de Châteaugiron, ». Avec son équipe de TVE, il a géré les équipages, réalisé les road-books, etc., selon une recette qu’ils maîtrisent parfaitement « C’est le SDE35 qui a imaginé le tracé du parcours et s’est occupé des lieux de visite », complète-t-il.
Des besoins en bornes rapides
Tout ceux qui participent aux épreuves derrière lesquelles se cache, entre autres, Jean-François Villeret, connaissent parfaitement son discours militant sur les bornes rapides. « Elles sont indispensables. Ce sont celles à installer en premier. A quoi ça sert d’avoir des bornes accélérées tous les 15 kilomètres quand les constructeurs proposent déjà des modèles à 350 kilomètres d’autonomie et plus. Pour l’itinérance, les besoins sont en bornes rapides ! Il vaut mieux investir dans du matériel qui coûte cher et qui servira, plutôt que, pour un budget au final du même ordre de grandeur, dans une multitude de bornes accélérées dont un grand nombre sont délaissées ! », martèle-t-il. « Du côté de la Bretagne, il y a une réelle volonté de faire quelque chose de bien ! », ajoute-t-il.
Exemple parlant
Le dirigent de TVE nous confie un exemple révélateur, extrait justement de l’Electric Tour 35 : « Parmi les participants au rallye, des professionnels auxquels nous avons dû fournir un badge pour accéder au réseau Béa car ils ne l’utilisent pas habituellement pour leurs besoins locaux, rechargeant leurs véhicules électriques à l’entreprise. C’est dans leurs déplacements plus lointains que les professionnels pourraient avoir besoin de recharger leurs voitures électriques. Et dans ce cas, il leur faudrait des bornes rapides. A signaler aussi que des participants n’ont pas les bons câbles. On en trouve encore avec des connecteurs T3 ». A l’heure où le présent article apparaîtra sur le site de l’Avem, Jean-François Villeret et ses collaborateurs seront déjà levés afin de préparer l’envoi de la 7e édition du Nouvelle-Aquitaine électrique Tour qui va se dérouler du mardi 18 au jeudi 20 septembre 2018.
Le réseau évolutif du SDE35
Concernant les bornes rapides, le SDE35 a prévu un maillage très judicieux, composé de 10 stations, au plus éloignées, 2 à 2, de 40 kilomètres, et qui bénéficient d’une électricité verte fournie par Enercoop. S’y ajoutent 81 installations accélérées. Ce réseau va être porté à 103 bornes avec l’intégration de celles de Rennes Métropole. Président de ce syndicat de l’énergie d’Ille-et-Vilaine, Didier Nouyou nous a livré ses premières impressions sur le rallye, à peine sorti de la BMW i3 prêtée par un concessionnaire du département. « Nous avions limité au départ les équipages au nombre de 30, et finalement nous avons accepté 40 véhicules. Dedans : des représentants de collectivités, d’entreprises, mais aussi beaucoup de particuliers. Concernant ces derniers, c’est très intéressant, car ça signifie que le véhicule électrique fait son chemin dans la tête des gens » : estime-t-il.
Nouveau tracé
« En 2017, nous avons porté le Breiz electric Tour, avec l’aide des autres départements bretons. Ca a été assez lourd à gérer. Pour 2018, nous avons tenu compte des secteurs d’Ille-et-Vilaine qui n’en avaient pas profité, comme le Nord et l’Est », explique Didier Nouyou. « Nous avons fait le choix de procéder à une inauguration systématique de chacune des bornes, afin de sensibiliser les habitants. Ce qui est important, c’est que les automobilistes essayent les voitures électriques. C’est après avoir fait un petit tour dedans qu’ils peuvent vraiment se faire une opinion. C’est un peu comme les boîtes de vitesses automatiques : on critique avant, et on les adopte après les avoir testées », argumente le président du SDE35. « Les constructeurs sont pour la plupart ouverts désormais à la mobilité électrique, avec de sérieux investissements en recherches et développements. En revanche, les concessions s’inquiètent, craignant une baisse significative des opérations de dépannage et d’entretien », rapport-t-il.
Bien organisé
Tous les participants auxquels nous avons demandé leur avis ont décrit un rallye bien organisé, avec des visites intéressantes. Jérôme Fresnay, grand habitué des records et des événements branchés, arrivé premier à l’épreuve des questions, était étonné et satisfait d’avoir découvert des curiosités dans ce département d’Ille-et-Vilaine qu’il connaît très bien, et où il réside. En points forts, il cite : « le menhir du Champ-Dolent et la cathédrale de Dol-de-Bretagne, l’église Notre-Dame-du-Roc à Montautour avec une vierge sur le clocher à la place du traditionnel coq, l’accès au donjon de la mairie de Châteaugiron en cours de rénovation, Bazouges-la-Pérouse, etc. Une bonne idée ce rallye, pour découvrir le patrimoine ! ».
Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *
Constructeurs, importateurs, collectivités, entreprises ou particuliers, rejoignez-nous et bénéficiez des nombreux avantages accordés à nos membres.
Vous souhaitez rester au courant des dernières nouveautés et recevoir une notification dès qu'un article est publié, inscrivez-vous à notre newsletter !