Suite à une étude publiée le 10 octobre 2018 par l’UFC–Que Choisir, le Dauphiné a interrogé ses lecteurs : « Faut-il rendre obligatoire les voitures électriques ? ». En réponse, 84% des 4.137 votants ont répondu négativement, en donnant des justifications qui montrent que la mobilité électrique et ses enjeux sont encore très loin d’être bien compris des Français.
Etude de l’UFC-Que Choisir
Que dit l’enquête de l’UFC–Que Choisir intitulée « Coût de détention des véhicules : Gare aux idées reçues ! » ? « Notre étude sur le coût total de propriété, qui intègre l’ensemble des coûts supportés par les consommateurs lors de la détention d’un véhicule (assurance, carburant, financement, d’entretien et les coûts de dépréciation), montre que malgré un prix d’achat plus élevé, les véhicules électriques et hybrides rechargeables s’avèrent en réalité plus économiques que les véhicules utilisant un carburant fossile ». Avant d’en arriver à cette conclusion, l’organisme a constaté : « Faute d’information suffisante, les prix d’achat et de carburant restent les principaux critères qui orientent le choix des consommateurs ». Certes, le bonus environnemental est aujourd’hui essentiel pour obtenir ce résultat en faveur des voitures particulières électriques, mais l’association de consommateurs estime : « Grâce à la baisse des coûts de production, les véhicules électriques et hybrides rechargeables devraient rivaliser avec les voitures thermiques, même sans bonus, d’ici à 2025 ». A noter que l’UFC–Que Choisir estime également que la technologie PHEV est gagnante face aux motorisations thermiques.
La question du Dauphiné
Rebondissant à cette étude de l’UFC–Que Choisir, le Dauphiné a lancé ainsi un débat : « Selon une étude de l’UFC–Que choisir, publiée ce mercredi 10 octobre, les voitures électriques sont plus rentables que leurs équivalents essence – notamment grâce à la prime à l’achat en vigueur en France. En mai 2018, le gouvernement a présenté un ‘contrat stratégique de la filière automobile’, qui prévoit 600.000 véhicules 100% électriques en circulation sur les routes françaises d’ici 2022, ainsi que 100.000 bornes de recharge déployées sur le territoire. A votre avis, serait-il temps de rendre obligatoires les voitures électriques ? Votez et donnez votre avis dans les commentaires ». Plus de 4.000 lecteurs ont répondu, en votant « Non » à 84%. Ce résultat est-il étonnant ? Comment les participants justifient-ils leurs avis si tranchés ?
Interdit d’interdire
En France, nous avons historiquement un problème avec tout ce qui est de l’ordre de l’obligation et des interdictions. En libellant la question « Serait-il temps de rendre obligatoires les voitures électriques ? », la rédaction du Dauphiné se montre maladroite ou a cherché à orienter le débat. Ni l’UFC–Que Choisir dont l’objectif est avant tout de défendre les intérêts des consommateurs, ni le gouvernement, ne vont dans le sens d’une obligation de se reporter sur l’offre en voitures électriques pour faire disparaître les modèles diesel ou à essence. Face à ces derniers, l’Etat et les collectivités travaillent aussi sur la mobilité au gaz naturel et à l’hydrogène, et cherchent à promouvoir les transports en commun ainsi que toutes les solutions douces pour se déplacer (marche, vélo, petits engins électriques, etc.). La vraie question à poser, pour un débat plus constructif et équilibré, serait : « Après en avoir pris connaissance, que pensez-vous de l’étude et des conclusions de l’UFC–Que Choisir ? ». Ou éventuellement : « Pensez-vous que le véhicule électrique soit adapté à votre situation ? », « Au regard de votre situation, estimez-vous comme l’UFC–Que Choisir qu’une voiture électrique vous reviendrait finalement moins chère à terme qu’un modèle thermique équivalent ? ».
Informer
Avec le mot « obligatoire » dans la question, la majorité des réponses ne pouvaient être que négatives. Les commentaires postés à la suite de l’interrogation du Dauphiné, et publiés par la rédaction, montrent que nombre de lecteurs ont une mauvaise connaissance de la mobilité branchée ainsi que des progrès récents réalisés et à venir. Beaucoup formulent des craintes légitimes au sujet du véritable impact des véhicules électriques sur l’environnement : conditions d’extraction des matériaux, enjeux géopolitiques, pollution à la production, recyclage des batteries, impact sur le réseau électrique, etc. Ce qui semble plaider pour un dossier complet concernant les véhicules électriques, à publier dans le Dauphiné. La liste des points délicats concernant ces engins et leur impact sur l’environnement est connue de tous les acteurs qui en font la promotion, avec l’objectif d’apporter des solutions pour une véritable mobilité durable. L’autonomie est toujours perçue comme une limite trop restrictive, alors que les derniers modèles et ceux qui sont annoncés disposent maintenant d’un rayon d’action qui flirte avec le palier des 500 kilomètres. On se rapproche des autonomies des voitures à essence du début des années 1970, avec une importante progression possible.
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